Eau potable à Savigny et à Paray : mais à quoi jouent les élus ?

Communiqué d’Eau publique Nord Essonne.

« Mais qu’ils sont sournois ces élus ! Quel peu de cas ils font de leurs administrés ! C’est estomaqués que nous avons découvert que Robin Reda, président de la communauté d’agglomération les Portes de l’Essonne (CALPE), avec la complicité des maires, faisait voter deux avenants aux contrats de délégation de service public (DSP) pour les communes de Savigny-sur-Orge et de Paray-Vieille-Poste. Il s’agit de proroger le contrat avec la Lyonnaise des eaux pour 20 ans, avant la fin de ces contrats (2024 pour Paray et 2023 pour Savigny). Ainsi, les contrats dureront jusqu’en 2036! Un contrat de délégation de service public devant durer 20 ans maximum, ces deux avenants nous semblent contraires à la loi, puisque de fait les contrats de DSP dureront 33 ans pour Paray et 31 ans pour Savigny.

Tout ça en douce, dans le dos des citoyens et avec un grand bras d’honneur pour l’association pour une gestion publique de l’eau Eau publique Nord Essonne et les 500 familles signataires de la pétition « Nous aussi nous voulons payer l’eau moins chère « . Avec ces avenants, les villes ne sont pas prêtes de payer moins cher puisqu’ils permettent à la Lyonnaise des Eaux de garder la main sur la gestion de l’eau jusqu’en 2036. Les avenants posent en effet les bases d’une tarification opaque avec une part fixe et une part variable aux multiples indices. Et il faut être naïf pour ne pas savoir qu’une « part
variable » est toujours synonyme de mauvaises surprises pour nos factures.

Pourtant les citoyens méritaient un débat public sur la gestion de l’eau à l’heure où de nombreuses agglomérations en Essonne ont franchi le pas de la gestion publique : Les Lacs de L’Essonne, Evry Centre Essonne et le Val d’Orge. Avec à la clef une facture moins salée pour les usagers. Il fallait au moins étudier la faisabilité technique et financière de rejoindre une régie publique, avec l’opportunité d’un partenariat avantageux avec celles de Viry-Châtillon et d’Eau de Paris dans la future Métropole du Grand Paris. C’est ce que nous réclamions dans notre pétition. C’est le sens des nombreux courriers envoyés aux Maires, et au Président de la CALPE. Sans réponse. Nous avons interpellés moult fois nos élus pour avoir un rendez-vous. Sans réponse. Nous avons demandé les copies des contrats qui nous lient à la lyonnaise et à Veolia. Sans réponse. Nous avons saisi la CADA qui a sommé les élus de nous donner ces documents. Sans réponse. Tout cela depuis le mois de mai 2015.

Et aujourd’hui à 12 jours de la fin des Portes de l’Essonne (dont les villes intégreront la métropole du Grand Paris et l’établissement public territorial 12), Robin Reda, Eric Mehlhorn (maire de Savigny) et Alain Védère (maire de Paray) nous sortent une délibération pour bloquer toute discussion sur les contrats et rendre prisonniers Savigny et Paray de la Lyonnaise sur plusieurs mandatures ! Et c’est sans compter qu’ils prennent la décision de proroger ces contrats
à la place du futur établissement public territorial 12 qui sera compétent sur l’eau et l’assainissement au 1er janvier 2016.

Mais qu’ont-ils à gagner? Pourquoi ce manque de transparence ? Ces méthodes nous interrogent et nous inquiètent. »