Hydrogaïa: une préfiguration de l’avenir de l’eau et du Forum mondial de l’eau à Marseille en 2012?

Le mercredi 25 mai, s’est ouvert à Montpellier, le salon professionnel sur
l’eau Hydrogaïa, sorte de foire commerciale pour faire connaître les
technologies de traitement des eaux. Hydrogaïa s’affiche comme un événement
incontournable de la filière eau, avec comme point central la rencontre des
leaders internationaux du marché. Au coeur du salon, trois jours de
conférences sous le patronage de quatre acteurs clés: le pôle mondial de
l’eau qui regroupe les universités et les entreprises et qui est dirigé par
Véolia, la recherche incluse dans le pôle, une association internationale
des ingénieurs de l’eau et l’agglomération de Montpellier. L’Agence de l’eau
Seine-Normandie qui ne trouve pas d’intérêt aux rencontres associatives dans
sa propre région est également présente! Tous vont dans le sens de ce qui
leur parait une évidence: l’eau, c’est une question de marché.

Les trois thèmes retenus pour ces conférences sont pourtant des thèmes
controversés: la gouvernance de l’eau, Eau et Méditerranée, réutilisation
des eaux de toutes origines. Il ne faut pourtant pas attendre de
controverses dans cette manifestation, les intervenants étant tous, de près
ou de loin, associées aux entreprises privées de l’eau.

Alors que la rive sud de la Méditerranée se bat pour accéder à la
démocratie, à la parole libre, à la lutte contre les inégalités sociales et
aux droits politiques, nous connaissons sur la rive nord un exemple de
déséquilibre dans les moyens dont disposent les acteurs sociaux économiques.
Fort des moyens financiers et des relais politiques, Hydrogaïa pèse
évidemment plus que tout autre manifestation indépendante des pouvoirs sur
l’eau, tels qu’ils se sont consolidés depuis 20 ans en France.

Faire entendre d’autres voix sera difficile dans la perspective du Forum
Mondial de l’Eau de Marseille en 2012, alors qu’Hydrogaia se présente comme
un pas vers 2012. Dans une démocratie, il serait bon de ne pas oublier que
l’eau n’est pas forcément une marchandise et que sa gestion ne devrait pas
dépendre de deux ou trois oligopoles. Dans une démocratie, on peut
légitimement s’interroger sur les relations entre la recherche publique et
les entreprises privées. On peut aussi confronter les modèles économiques et
politiques et se demander sur quelles bases se retrouvent ainsi des élus de
gauche comme de droite.

Rendez-vous à tous ceux qui veulent construire des alternatives au modèle du
marché de l’eau, à la recherche publique pilotée par les entreprises et aux
collusions entre pouvoirs politiques et économiques au Forum Alternatif
Mondial de l’Eau (FAME) à Marseille!

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