Il est temps à nouveau de se jeter à l’eau

La Coordination Eau Île-de France,  Attac Val de Marne, la Fondation Danielle Mitterrand France libertés, la fabrique Vitry en Mieux… appellent à venir assister au débat d’orientation sur la gestion de l’eau dans le territoire Grand Orly Seine Bièvre qui aura lieu le mardi 27 juin de 19h à 20h à l’Hôtel de ville de Vitry/Seine. Tous et toutes vêtu-es de bleu, montrons aux élus la volonté citoyenne d’une gestion publique de l’eau. Car « il faut absolument que les citoyens se fassent entendre pour que les élus ne fléchissent pas comme cela a été le cas dans un passé récent » comme en témoigne ci-dessous de façon éloquente Jacques Perreux,  qui porte notre combat au sein de l’assemblée  territoriale.

La porte de sortie du SEDIF n’est plus cadenassée

« En résumé, la loi NOtre permet aux villes qui le souhaitent de quitter le SEDIF avant le 31 décembre 2017. Ce Syndicat des Eaux d’Île de France délègue depuis près de 100 ans la production et la distribution de l’eau de 150 villes à Veolia.

Jusqu’à présent une ville ne pouvait quitter le SEDIF que si les deux tiers des villes adhérentes donnaient leur accord. Autant dire que la porte de la liberté était cadenassée . Et pour parfaire le système, en 2010 lorsque le contrat de Veolia se termina et qu’une majorité d’élus auraient pu choisir une gestion publique de l’eau André Santini le président cumulard et ultra libéral du SEDIF, pris de panique, imposa que le vote se fasse à bulletin secret ! Dans l’opacité de l’isoloir une quinzaine d’ élus de gauche contrairement à leurs engagements choisirent de renouveler le fabuleux contrat de Vèolia pour 12 ans Depuis des décennies cette entreprise défraie la chronique par des scandales, des corruptions, des détournements de fonds à travers le monde. Et dernièrement par son refus d’appliquer la loi qui interdit les coupures d’eau aux plus démunis en France.

Si les élus du territoire veulent tourner la page et retrouver leur souveraineté communale, ils le peuvent

Je participe en tant que président du groupe écologiste et citoyen au comité de pilotage de l’étude en cours. Celle-ci avance au milieu de contradictions tensions et pressions. L’étude montre que l’ensemble des 18 villes du territoire, adhérentes au SEDIF ou une partie d’entre elles peuvent quitter le syndicat. Dans ce cas le contrat avec Veolia pourrait continuer jusqu’à son échéance en 2022 et ce serait le territoire qui en assurerait le suivi . Les villes concernées auraient alors  cinq ans pour créer une structure publique leur permettant de gérer l’eau. Six villes explorent déjà la possibilité de coopérer avec l’entreprise publique Eau de Paris. Cette entreprise produit une eau de qualité à un prix 30% moins élevé que le SEDIF. Elle investit dans une gestion citoyenne de l’eau , développe les énergies renouvelable, aide les agriculteurs bio installés sur les zones de captage et agit de façon exemplaire contre le dérèglement climatique.

Tout au long d’une vie une famille verse 3000 euros aux actionnaires!

Naturellement depuis que cette étude a démarré un puissant et insistant lobbying auprès des élus se développe pour leur faire peur, leur dire que cela va coûter de l’argent, par exemple, pour déconnecter les réseaux. Des rumeurs de sommes fantaisistes circulent. Mais on ne parle pas de ce que nous coûte la délégation de la gestion de l’eau à une multinationale .Par exemple en 60 ans une famille vitriote avec 4 enfants débourse 3000 euros de plus qu’une famille parisienne équivalente. Cette somme détournée de la poche des usagers vers les portefeuilles des actionnaires de Veolia représente à l’échelle des 4,5 millions d’usagers du SEDIF une somme de de 4 à 5 milliards d’euros . Voilà une donnée qui explique le lobbying en cours.

« Une goutte d’eau suffit pour créer un monde »

C’est pour cela aussi qu’il faut absolument que les citoyens se fassent entendre pour que les élus ne fléchissent pas comme cela a été le cas dans un passé récent. Le rôle des associations est décisif. Plus de 300 villes dans le monde et en France après avoir fait le bilan social et environnemental sont revenues à une gestion publique économe en ressources Et puis de nombreux maires ont exprimé dans leur programme municipal en 2014 leur préférence pour une régie publique de l’eau. Alors en cette période électorale marquée par une majorité absolue d’abstentionnistes, il serait bien que ces élus puissent dire « Nous l’avons dit et nous l’avons fait « . Ce serait de nature à reconstruire la politique sur des valeurs fortes, sur des bases philosophiques, car l’eau ne doit pas être traitée comme une marchandise. Elle est le bien commun des êtres humains et du vivant. Elle est un élément naturel qui permet de créer une conscience et un sentiment de solidarité plutôt que le chacun pour soit qui déglingue notre société C’est sans doute ce que voulait dire Gaston Bachelard lorsqu’il écrivait dans son ouvrage « eau et rêves  » « une goutte d’eau suffit pour créer un monde ».

Saisissons-nous de cette goutte et RDV le mardi 27 juin de 19H à 20H en mairie de Vitry habillé-e-s de bleu! »

 

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