Les « jours zéro » d’alimentation en eau potable qui s’annoncent dans les mégalopoles mondiales

Alors que s’ouvre pour dix ans ce 22 mars la décennie de l’Eau et du développement durable à l’initiative des Nations Unies, c’est le constat effrayant dressé par le Nature Sustainability Journal : alors que la municipalité du Cap en Afrique du Sud vient de fixer son « jour zéro » au 11 mai, jour où la ville de 430 000 habitants verra son approvisionnement en eau coupé, des dizaines de villes au niveau mondial risquent de connaître une pénurie d’eau sans précédent dans les décennies à venir.

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Article publié le 13/02/2018 par le Service Actu des Inrockuptibles,  » Ces 11 villes qui pourraient bientôt manquer d’eau » 
Alors que la municipalité du Cap, en Afrique du Sud, s’apprête à couper l’approvisionnement en eau, de nombreuses autres grandes villes dans le monde pourraient faire face au même défi d’ici 2050.

C’est un classique du scénario apocalyptique, mais il ne fait désormais plus seulement partie de l’imaginaire. Le Cap, deuxième ville d’Afrique du Sud, rationne en effet sévèrement l’approvisionnement en eau de ses 4 millions d’habitants, et a fixé au 11 mai le « jour zéro » où il sera complètement coupé, pour faire face à une grave sécheresse. Elle pourrait donc être la première mégalopole où plus une seule goutte d’eau ne coulera des robinets. Ce péril n’est cependant pas délimité à cette seule ville.

D’après une étude scientifique parue dans Nature Sustainbility Journal, des centaines de villes pourraient être concernées d’ici 2050. Comme l’expliquait récemment Le Monde“à cause du réchauffement climatique et de la violence des précipitations, l’eau s’évapore ou s’évacue dans les océans, empêchant les nappes phréatiques de se remplir”. La BBC a recensé les 11 villes qui pourraient être les premières à traverser cette crise. Une manière de tirer la sonnette d’alarme et de responsabiliser les individus, même si l’échéance où l’eau viendra à manquer semble inéluctable.

1 – São Paulo

La capitale financière du Brésil, São Paulo, a déjà connu une pénurie d’eau en 2015. Sa réserve d’eau était alors tombée sous les 4% de sa capacité, si bien que ses habitants n’avaient plus que 20 jours d’approvisionnement devant eux avant de tomber dans la crise. La faute à la sécheresse, encore, mais aussi aux autorités qui n’auraient pas fait les investissements nécessaires, selon les Nations Unies.

2 – Bangalore

La capitale de l’État du Karnataka, dans le sud de l’Inde, est également exposée à ce risque. Les autorités locales peinent à contrôler la croissance de la population de la ville, devenue un centre de développement technologique. Par conséquent, celle-ci fait face à une pollution drastique de l’eau. 85% des eaux des lacs ne peut être utilisée que pour l’irrigation et le refroidissement industriel.

3 –  Pékin

La rareté de l’eau est attestée, selon la Banque mondiale, quand des personnes dans un lieu déterminé reçoivent moins de 1000 mètres cubes d’eau par an. A Pékin, en 2014, chacun des 20 millions d’habitants n’en a reçu que 145 mètres cubes. De manière plus générale, la Chine représente 20% de la population mondiale, mais ne dispose que de 7% des ressources en eau douce. Entre 2000 et 2009 ses réserves ont chuté de 13%.

4 – Le Caire

Le Nil est en danger, et la capitale de l’Egypte aussi. En effet, le fleuve, qui représente 97% de l’eau égyptienne, reçoit une quantité énorme de déchets dus à l’agriculture notamment. Selon les Nations Unies, dès 2025 le pays pourrait être en pénurie d’eau.

5 – Jakarta

La capitale de l’Indonésie, Jakarta, risque non seulement d’être menacée par la montée du niveau des océans, mais aussi par la rareté de l’eau potable. Alors que seulement la moitié des 10 millions d’habitants de la ville ont accès aux canalisations d’eau, l’autre moitié s’approvisionne de manière sauvage, en creusant des forages. Une pratique qui détruit la nappe phréatique.

6 – Moscou

Paradoxalement, alors qu’un quart des réserves mondiales en eau douce se trouvent en Russie, le pays est très pollué depuis l’ère industrielle soviétique. C’est particulièrement préoccupant pour Moscou, qui dépend à 70% des eaux en surface.

7 – Istanbul 

En 2016, l’approvisionnement en eau en Turquie est tombé sous les 1700 mètres cubes par habitant. Selon des experts locaux, l’eau pourrait être devenue une denrée rare dès 2030.

8 – Mexico 

Pendant longtemps, Mexico était érigée sur un lac. Et maintenant qu’il est asséché, la capitale du Mexique pourrait bien manquer d’eau. De nombreux habitants sont d’ailleurs déjà rationnés, et n’ont accès à l’eau que certains jours de la semaine.

9 – Londres

C’est contre-intuitif, et pourtant Londres figure bien parmi les villes exposées au manque d’eau. En cause, sa très grande dépendance aux rivières – la Tamise et la rivière Lea (à 80%). Selon les autorités de Londres, la capitale pourrait connaître des problèmes d’approvisionnement en 2025, et de « sérieuses pénuries » d’ici 2040.

10 – Tokyo 

La saison des pluies à Tokyo ne dure que quatre mois. Si l’eau collectée à ce moment là pâtit d’une mauvaise saison, la capitale s’expose donc à une pénurie. Cette dépendance à 70% aux eaux en surface – rivières, lacs et neige fondue – est donc dangereuse.

11 – Miami 

Même si la Floride est l’un des États des États-Unis qui reçoit le plus de précipitations par an, la ville de Miami vit une crise liée à l’eau. En effet, l’eau de l’océan Atlantique s’infiltre dangereusement dans les réserves d’eau de la ville. Et ce d’autant plus que le niveau de l’océan s’élève. Là encore, le réchauffement climatique et la fonte des glaces ne sont pas pour rien dans la catastrophe sanitaire qui attend le monde.


“À cause du réchauffement climatique et de la violence des précipitations, l’eau s’évapore ou s’évacue dans les océans, empêchant les nappes phréatiques de se remplir”: cette explication du Monde, c’est le point de départ du cycle de réflexion, de formation et de mobilisations citoyennes sur l’Eau et le Climat, porté par la Coordination Eau Île-de-France et trois autres partenaires au niveau Européen. Toutes les informations sur le tract en lien ci-dessous et le formulaire de participation.

Tract Eau & Climat

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