Pour une gestion publique, démocratique et écologique, de l’eau en Île-de-France

Déclaration de Christian Métairie*

« 5 ans après que le SEDIF ait confié à nouveau la gestion de l’eau à Veolia, 6 ans après que Paris ait créé la régie Eau de Paris, la réforme territoriale offre une nouvelle chance pour la gestion publique de l’eau… à condition de la saisir !

Désormais la compétence de l’eau et de l’assainissement revient aux territoires de la Métropole du Grand Paris. Dans notre département, la plupart des villes étaient, soit directement, soit via des intercommunalités, adhérentes du Syndicat des eaux d’Île de France (SEDIF) qui a confié la gestion du service public à la multinationale Veolia.

Aujourd’hui les compteurs sont remis à zéro. Les nouveaux établissements publics territoriaux (T10, T11, T12) doivent décider d’ici le 1er janvier 2018 comment ils vont gérer l’eau.

Plusieurs possibilités se présentent :

-les territoires adhèrent au SEDIF et le scandale continue : un tarif 40% plus cher qu’à Paris (en régie publique), les coupures d’eau et les facturations abusives, des interrogations sur la qualité de l’eau avec l’ajout de sels d’aluminium, tous les pouvoirs confisqués par une poignée d’oligarques autour d’André Santini, président du SEDIF depuis… 1983 !

-les territoires ne rejoignent pas le SEDIF et tout redevient possible. L’ensemble du territoire peut passer à une gestion publique directe  avec le soutien d’Eau de Paris : la jeune régie (six ans) a fait la preuve de l’efficacité de la gestion publique et peut faciliter le passage au public. Ou certaines communes d’un territoire peuvent aller vers la gestion publique et d’autres rester dans le giron du privé. Il n’y a pas d’obligation à ce que tout le territoire soit géré d’une façon uniforme.

Pour les habitants, il n’y a pas photo : le droit à l’eau, avec un tarif abordable et le respect de la loi qui interdit les coupures d’eau, la transparence et la participation des usagers aux décisions, des choix plus écologiques avec l’installation d’agriculture bio pour protéger les captages de la pollution, tout cela se trouve du côté de la gestion publique.

Dans ce contexte, le président du SEDIF, André Santini, semble particulièrement fébrile, et le courrier adressé à Delphine Fenasse, élue de Fontenay sous Bois qui a osé évoquer cette question, est particulièrement scandaleux. J’apporte à Delphine Fenasse toute ma solidarité, et j’espère que l’ensemble des délégué-es du SEDIF feront la même chose. »

*Premier adjoint au maire d’Arcueil, vice-président du conseil départemental du Val de Marne, délégué au SEDIF.