Quand André Santini écrit aux élu-es d’Est Ensemble…

… ce n’est pas pour leur souhaiter la bonne année! Pour rappel, en décembre dernier, 100 élu-es d’Est Ensemble s’étaient adressé-es au président du SEDIF pour lui demander de respecter la souveraineté de leur territoire. Dans sa réponse datée du 7 janvier, M. Santini persiste dans le refus du choix exprimé par les élu-es et dans son déni de démocratie.

Bien entendu, M. Santini ne supporte pas que des dizaines de citoyen-nes et d’élu-es d’Est Ensemble, rejoints par des syndicalistes de l’UD-CGT du Val de Marne et des élu-es et citoyen-ne de Plaine Commune et du Grand Orly Seine Bièvre, se soient rassemblé-es devant le lieu de la réunion du comité syndical du SEDIF le 20 décembre dernier et l’aient contraint à revenir sur sa menace d’exclusion  immédiate d’Est Ensemble de la convention provisoire avec le SEDIF (lire ici). Cette manifestation pacifique et bon enfant lui reste visiblement en travers de la gorge…

M. Santini refait l’histoire. Ne lui en déplaise, les trois EPT ont bien fait un choix en 2017, c’est de ne pas adhérer au SEDIF. A Est Ensemble, cela a été particulièrement clair avec une délibération de non adhésion au SEDIF qui a été votée. La convention provisoire est un compromis qui a bénéficié à toutes les parties, SEDIF compris.

L’intox des 160 millions d’euros

M. Santini prétend que les études commanditées par Est Ensemble montrent que les travaux de déconnexion nécessaires au passage en régie publique se monteraient à 160 millions d’euros.  Ce chiffre effarant ne correspond à rien!  Le scénario le plus cher était autour de 136 millions d’euros et il existe des scénarios tout à fait intéressants entre 56 et 58 millions d’euros. Ajoutons que ces estimations des coûts des travaux de déconnexion ont été établies à partir des bordereaux de travaux entre le SEDIF et Veolia et qu’elles sont, d’après les experts que nous avons consulté, très surévaluées (environ 30% au dessus des prix du marché). De ce fait, l’augmentation du prix de l’eau de 10 à 20 centimes annoncée par M. Santini n’a pas davantage de fondement… D’autant que les montants des travaux doivent être amortis sur de très longues durées (40 ans ou plus) et rapportés à une consommation annuelle de plus de 22 millions de m3 à Est Ensemble.

Le chantage aux JO

M. Santini se livre à une pression particulièrement odieuse en menaçant de bloquer des travaux « d’un montant de 50 millions d’euros »  qui concernent le déplacement de canalisations d’eau potable nécessaires à la construction du bassin d’entraînement pour les Jeux Olympiques à la limite de Bondy et de Noisy et qui concernent également des infrastructures de transport du Grand Paris Express (dont M. Santini est Président, faut-il le rappeler?) Comment des élu-es pourraient-ils accepter cette pression de la part de M. Santini qui prétend plus loin dans sa lettre n’exercer aucune menace? Un comble! Si certain-es sont tenté-es de le faire, les citoyen-nes sauront les en dissuader!

Enfin M. Santini ne peut retenir sa diatribe habituelle contre Eau de Paris. Rappelons à ce sujet que la chambre régionale des comptes avait estimée qu’une part non négligeable de la différence de tarif entre Eau de Paris et le SEDIF provenait du mode de gestion choisi.

Lire le courrier de M. Santini

Suite et fin

 

 

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