Tou-tes expert-es, tou-tes citoyen-nes!

Dans le domaine de l’eau en particulier, l’expertise sert souvent l’acceptabilité sociale de décisions déjà prises par les pouvoirs publics. Mais les citoyen-nes peuvent réagir, s’informer et produire une contre-expertise avec l’aide de chercheur-es, technicien-nes, etc. Ils peuvent aussi faire émerger et valider des questions et des propositions nouvelles. Le renforcement des capacités des citoyen-nes passe par la formation. Et par l’utilisation de différents outils et dispositifs comme la cartographie participative. Animé par Kevin de la Croix, enseignant-chercheur en géographie, l’atelier « tous experts, tous citoyens! » qui aura lieu samedi 7 juillet à partir de 10h au Pavillon de l’eau, permettra de découvrir et d’échanger sur plusieurs de ces dispositifs remarquables.

Cédric Carles, « designer d’utilité publique », présentera la « Paléo-énergétique« , une contre-histoire collective des innovations énergétiques. Lancée il y a quatre année, cette recherche collective présentée en ligne permet à toute une communauté de s’inspirer des bonnes idées du passé ( parfois mises de côté volontairement ) pour servir la transition énergétique actuelle. Quand citoyens, universitaires, ingénieurs, passionnés se mettent collectivement à identifier et faire remonter les bonnes pratiques, les résultats et les faits sont là. L’histoire de la gestion de l’eau pourrait bien, elle aussi, s’équiper d’un outil collectif, rassembleur pour faire augmenter un savoir commun et partagé afin de prendre les bonnes décisions à venir.

Cartographie et histoire à Chaville

Irène Nenner  de Chaville environnement montrera comment fabriquer une carte révélant les eaux souterraines d’une commune en associant les citoyens. Les motivations de ce projet réalisé à Chaville, seront présentées dans le contexte local notamment celui du ru de Marivel, ancienne rivière de 7km émergeant à Versailles et se jetant dans la Seine à Sèvres. Ensuite, la stratégie de recueil des données sera exposée. D’abord, les historiens locaux ont rassemblé des éléments précieux, notamment sur l’histoire du ru de Marivel, et celle des blanchisseurs qui avaient besoin de l’eau claire des sources. Sur le plan technique, les services de l’assainissement de la commune et de l’intercommunalité « Grand Paris Seine Ouest » ainsi que le Syndicat intercommunal d’assainissement de la vallée du ru de Marivel ont fourni l’historique du « busage » du ru de Marivel et des cartes du réseau d’égouts. Enfin, l’association Chaville environnement a profité du travail préliminaire du groupe « Eau et écologie urbaine’ du Conseil Communal de Développement Durable de Chaville. Puis grâce à ses adhérents et aussi d’anciens » gardiens de la mémoire de la commune ; descendants des blanchisseurs, usagers de cafés, un ancien installateur de pompes, une collecte des données sur les sources, les puits et les zones humides. La carte a été construite en 2014 en partenariat avec l’association Espaces puis mise à jour régulièrement sur un support électronique commun avec la carte de Versailles produite en 2016.

Bruxelles : de l’ombre à la lumière
Dominique Nalpas, fondateur des États généraux de l’eau à Bruxelles et citoyen actif,  s’est intéressé à la question de l’eau dans la ville en tant que riverain d’une situation critique, des inondations dans son quartier.. Aujourd’hui, bien longtemps plus tard, les EGEB sont (relativement) reconnus et font partie du paysage bruxellois de la gestion de l’eau. Longtemps, la ville a refoulé l’eau. Elle l’a refoulée hors du paysage urbain, en en faisant un élément jetable, tuyautaire, invisible, laissée à la gestion des seuls experts. Mais deux crises majeures plus tard font que des savoirs multiples commencent à être pris en compte. Sur la base de concepts hybrides – humains et non humains – tels que la Solidarité de bassin versant, les Nouvelles rivières urbaines, les Communautés hydrologiques, l’eau devient un sujet d’expérimentation… politique. Elle devient objet de dialogues entre « expert et citoyen » entre habitants, chercheurs, administrations, etc. L’eau ne serait plus seulement municipale, mais commune ? A suivre…

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