d’une gestion publique directe de l’eau à Paris
le 1er janvier 2010.Annoncée par le maire de Paris, Bertrand Delanoë au cours de la campagne des dernières élections municipales qui déclarait vouloir « confier à un opérateur public unique la responsabilité de toute cette chaîne du cycle de l’eau de la production à la distribution », elle met fin aux délégations confiées par Jacques Chirac en 1984 à des sociétés filiales de la Générale des eaux (Veolia) et de la Lyonnaise des eaux (Suez).
Ces sociétés avaient été sévèrement critiquées par la Chambre régionale des comptes et l’Inspection générale de la ville de Paris en 2001 et 2002 pour les dysfonctionnements du service, l’opacité des gestions dissimulant notamment leurs gains de trésorerie et leurs marges réelles; le conflit d’intérêt dû à leur présence au sein du capital de la SAGEP (chargée de l’administration du service mais dépourvue de réels moyens de contrôle).
Le service commercial (facturation) a été épinglé par un audit pour son très mauvais rapport qualité-prix, 2,5 à 3 fois plus cher que dans les grandes villes européennes.
Ces pratiques ont permis aux délégataires de déclarer 15 millions d’euros de bénéfices par an en moyenne hors gains de trésorerie, produits financiers et marchés de travaux le plus souvent confiés à des filiales des « deux sœurs ».
La nouvelle régie « Eau de Paris » présidée par Anne Le Strat, adjointe au maire, qui a su assurer un passage en douceur à la gestion publique pour- à ce jour- la quasi totalité des opérations, s’est engagée à :
-une gestion transparente et entièrement dédiée au service de l’eau ;
-une meilleure traçabilité de la qualité depuis la source jusqu’au robinet ;
-un blocage du tarif au moins jusqu’en 2014 ;
-une garantie des investissements nécessaires ;
-la reprise totale des personnels.
La Coordination eau Ile-de-France suivra avec attention l’application de ces engagements et souhaite aussi que :
- les économies réalisées grâce à la gestion publique soient utilisées au bénéfice des usagers par l’évolution du système de tarification vers une première tranche gratuite et une tarification progressive.
- des solutions techniques alternatives soient mises à l’étude et expérimentées pour répondre à la baisse de la consommation d’eau et l’amplifier.
- une action énergique soit impulsée pour ouvrir la perspective d’un grand service public de l’eau à l’échelle de toute la région, garantissant à tous les usagers la même qualité et les mêmes tarifs qu’à Paris (aujourd’hui le tarif de l’eau est 2,89 €/m3 à Paris alors qu’il peut aller jusqu’à 5,44 €/m3 dans les communes du SEDIF).
- des mesures en amont soient prises pour préserver la qualité de l’eau, en ce qui concerne les pesticides, les nitrates, les médicaments …et leur mélange !