Tous les articles par admin

Nouvelle campagne européenne anticorruption

restarting the future

ANTICOR et LIBERA (ong italienne anti-mafia) lancent  une campagne citoyenne européenne dans le but de prévenir la corruption notamment par le non cumul des fonctions (publiques, privées, mandats et fonctions exécutives), protéger les lanceurs d’alerte, former un intergroupe parlementaire européen  dédié à la lutte contre la corruption et le crime organisé..

Cette campagne inédite se déclinera en plusieurs propositions en direction des citoyens et candidats et se déroulera autour de plusieurs rendez vous dont le premier pour le lancement se tient à ROME ce mardi 15 avril

Le sens de cette démarche est bien entendu de mettre l’accent sur la nécessité de mener au plan européen une lutte active et cohérente face au fléau de la corruption et ainsi de se réapproprier notre avenir commun ainsi que le titre l’indique.

Rendez vous sur le site de la plateforme numérique et bientôt plus d’informations sur le déroulement et les suites de cette grande mobilisation : www.restartingthefuture.eu

La Coordination Eau Île-de-France se joint à cette campagne.

 

ICE : un verre à moitié…vide?

Suite à une mobilisation citoyenne sans précédents, le 19 mars dernier la Commission Européenne a rendu publique la réponse à la première Initiative Citoyenne Européenne qui réunit le nombre de signatures requis, et qui plaide pour le Droit à l’Eau >>>lire la Communication de la CE>>>ici

Mais…s’agit-il d’un verre a moitié vide?

L’European Water Movement regrette « qu’aucune disposition législative n’ait été émise pour concrétiser les demandes des citoyens pour exclure l’eau et l’assainissement des «règles du marché intérieur» et de la libéralisation. La réaction de la CE (…) se résume à une compilation des actions déjà en cours ainsi que l’annonce d’une consultation publique sur la directive sur l’eau potable dont les résultats ne seront pas contraignants ». >>>lire le communiqué de l’European Water movement >>>ici

L’EPSU (Fédération Syndicale Européenne des Services Publics) partage cette analyse mais aussi, il pointe les avancées obtenues grâce à l’ICE : exclusion des services d’eau et d’assainissement de la directive sur les concessions, promotion des partenariats public-public, promotion d’un accès universel à l’eau et à l’assainissement dans les politiques de développement de l’UE.>>>Lire le communiqué de Presse de l’EPSU >>>ici

Au sein du parlement européen, les Écologistes félicitent les organisateurs de l’ICE « Right2Water » et attendent des actes concrets : « Nous vivons un moment historique pour la démocratie européenne et la préservation de l’environnement. Avec 1.884.790 d’Européen-nes, les organisateurs de l’ICE ont su relever le défi d’une campagne européenne et ont obtenu le soutien de leurs représentants du Parlement européen. Premier et unique instrument de démocratie participative directe, l’ICE bouleverse la prise de décision européenne. Pourtant la Commission aurait dû soumettre une proposition législative dès aujourd’hui. Le passage des discours aux actes sera un nouveau pas décisif pour l’Europe des citoyens. » >>>lire le communiqué des écologistes européens>>>ici

>>>Lire le CP de Marie-Christine Vergiat – députée européenne Front de Gauche : « ICE sur le droit à l’eau : une première victoire mais restons vigilants et mobilisés »>>>ICI

La mobilisation se poursuit donc, pour veiller à la concrétisation législative des demandes exprimées par les signataires de l’ICE, notamment dans le cadre des prochaines élections européennes.

Prix de l’eau, charges, facture et compteur… KéSAKO?

robinetCYCLE DE RENCONTRES-DÉBAT
Jusqu’au 12 mai 2014

Apportez vos factures et vos questions !

Qu’il s’agisse de factures d’eau ou de charges locatives, de compteurs individuels et/ à télé-rélève, vous êtes nombreux à nous interroger au sujet de la tarification de l’eau. Comment le prix de l’eau du robinet est-il calculé? Comment fonctionne mon compteur d’eau? Quels sont mes droits, quels sont mes devoirs?

À partir de vos questions, nous interrogerons les technologies et les lois, ainsi que le système de tarification et de partage de l’eau du robinet.

FAQ : réponses aux questions les plus souvent posées >>>ICI
___________________________________________________
PROCHAINS RDV :

Mardi 13 mai, 19h
Eau du robinet : qui décide?  
Un panorama des institutions de l’eau, ici et ailleurs : qui décide, qui fait quoi? Sommes-nous des consommateurs, des usagers, des bénéficiaires, des acteurs…? Quels sont nos droits?
Avec Francesco Staro, chercheur à l’Université Paris 8 .

Où : espace Comme vous émoi, 5 rue de la Révolution, Montreuil M° Robespierre
Suivi d’un apéro auberge espagnole

___________________________________________________

Où : espace Comme vous émoi, 5 rue de la Révolution, Montreuil M° Robespierre
Suivi d’un apéro auberge espagnole

___________________________________________________

RESSOURCES

___________________________________________________

AVEC LE SOUTIEN DE
region

 

Alerte fuites dans les réseaux en France!

Un litre d’eau potable sur cinq est perdu dans des fuites de canalisations en France, soit un total impressionnant de 1.300 milliards de litres d’eau ou 430.000 piscines olympiques par an, affirme une enquête de France Libertés et 60 Millions de consommateurs publiée jeudi 20 mars.

Sur la base des données de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema) de 2011, un palmarès des fuites dans les 101 villes préfectures de métropole et des DOM a été dressé. Celui-ci montre que deux de ces villes sur trois « n’atteignent pas l’objectif national fixé par la loi Grenelle II de 2010, visant à limiter le taux de fuites à 15% de l’eau produite ». >>>lire la suite de l’article sur « Le moniteur »

>>>Le Dossier complet sur le site de France Libertés

Crise au Comité national de l’eau

La CLCV (Consommation, logement et cadre de vie) dénonce un manque de transparence et de démocratie et suspend sa participation !

Chargé de mettre en place la feuille de route issue de la conférence environnementale de septembre dernier, le Comité national de l’eau est aujourd’hui devenu un bateau ivre.

Des dysfonctionnements perturbent gravement le bon déroulement des travaux engagés et empêche une participation satisfaisante des acteurs.

Une succession de groupes de travail et de commissions au rythme difficilement soutenable, des convocations suivies de contrordres, des communications d’ordres du jour incomplets, des envois trop tardifs ou partiels de documents de travail, des défaillances dans le partage des informations et dans la gestion des réunions, ont entrainé des réactions de contestation de certains participants associatifs et poussent aujourd’hui à s’interroger sur la conformité règlementaire du pilotage de cette instance.

Après une réunion plénière particulièrement houleuse en décembre dernier et à quelques jours de la journée mondiale de l’eau qui est l’occasion de rappeler toute l’importance d’un partage équitable de cette ressource si précieuse, le constat que nous faisons est alarmant : la gouvernance de l’eau dans notre pays souffre cruellement d’un manque de transparence et de démocratie.

Face aux pressions des lobbies industriels et agricoles auxquelles certains élus sont parfois plus sensibles qu’à l’intérêt général, et lasse de ne pouvoir faire entendre les intérêts des consommateurs domestiques la CLCV, très impliquée sur le terrain et dans les diverses instances de concertation, a décidé de suspendre sa participation au Comité National de l’Eau et réaffirme sa demande : l’Etat doit prendre ses responsabilités et reprendre la barre de cette instance afin que tous les acteurs puissent y jouer démocratiquement leur rôle.

 

Le rôle de la surconsommation d’eau dans le chaos climatique

Cet article de Maude Barlow, qui cite les thèses de l’hydrologue slovaque Michal Kravcik, est particulièrement important à un moment où se prépare la « COP 21 » (conférence internationale sur le climat, qui doit se tenir au Bourget fin 2015) : « même si nous solutionnons le problème des gaz à effet de serre, nous ne serons pas en mesure d’arrêter le changement climatique si nous ne nous occupons pas de l’impact sur la planète de notre sur-exploitation de l’eau ».

Maude Barlow décrit les atteintes faites au système hydrique mondial, et montre les solutions, qui supposent de modifier totalement l’usage des ressources en eau ainsi que le commerce mondial, en relocalisant bon nombre de productions.

« Une composante cruciale manque à la fois dans l’analyse actuelle du chaos climatique et dans les solutions qui sont proposées pour y répondre. La plupart des universitaires spécialisés sur le climat et des activistes voient le chaos climatique comme résultant presque uniquement des émissions de gaz à effet de serre issus de la combustion des carburants fossiles ainsi que de la pollution par le méthane des industries extractives et de l’élevage. La solution à la crise serait de réduire les émissions de CO2 et d’autres polluants dans l’air et de passer aux sources d’énergie alternatives et durables.

Je souscris pleinement aux apports de la science à cette analyse et je les soutiens. Je rejoins les autres activistes du climat dans la lutte contre l’usage croissant des carburants fossiles, surtout ceux venant de la fracturation hydraulique et de l’exploitation des sables bitumineux dans mon propre pays, le Canada. Mais je ressens fortement qu’il manque une pièce au puzzle, qui doit être prise en compte si nous voulons comprendre correctement la vraie nature de la crise. Ce morceau manquant est notre sur-exploitation de l’eau, sa mauvaise gestion et son détournement.

Quand nous parlons du changement climatique et de l’eau, c’est d’habitude pour considérer que le réchauffement a un impact sérieux et négatif sur les ressources en eau douce dans le monde. Effectivement, c’est le cas. Des conditions climatiques plus chaudes amènent une évaporation plus rapide des lacs et des rivières, des chutes de neige réduites, la baisse de l’étendue des glaciers et leur fonte. Tout cela représente un tribut terrible sur les systèmes hydriques de la planète.

Ce qui est moins compris, c’est que notre traitement cavalier de l’eau douce est aussi une cause majeure du chaos climatique et du réchauffement global. Ceci a besoin d’être pris en compte par notre mouvement. Si nous voulons analyser correctement le changement climatique, il est temps d’inclure une analyse de la façon dont notre surconsommation d’eau est un facteur additionnel dans l’apparition du réchauffement global. Les solutions à la crise doivent inclure la protection de l’eau et la restauration des bassins versants.

L’humanité moderne a largement perdu son rapport avec l’eau à l’état naturel. Au lieu de voir l’eau comme l’élément essentiel des bassins versants vivants qui nous donne la vie à tous, nous considérons l’eau comme une ressource nous procurant confort, plaisir et profits. Alors nous déversons des polluants dans nos bassins versants, sur-exploitons à mort nos rivières et pompons les eaux souterraines fossiles anciennes plus vite que la nature ne peut les reconstituer. Des fleuves n’atteignent plus l’océan, des aquifères sont asséchés, les déserts se développent. Cinq cents scientifiques ont récemment averti que notre surconsommation collective de l’eau a fait entrer la planète dans un « nouvel âge géologique” – une « transformation planétaire” qui n’est pas sans rappeler le retrait des glaciers il y a 11 000 ans.

Ce mauvais traitement de l’eau affecte le climat de deux manières.

La première est le déplacement de l’eau de l’endroit où elle participe à des écosystèmes sains, qui contribuent à leur tour à des cycles hydrologiques en bonne santé. Les sociétés modernes déplacent régulièrement des ressources locales en eau pour répondre à leurs besoins. Les villes sont construites au-dessus de rivières et de ruisseaux enterrés. L’eau est massivement canalisée et détournée pour répondre à nos objectifs. L’eau est déplacée de son emplacement naturel (qui nous est accessible) dans les bassins versants et aquifères, que ce soit par l’irrigation intensive pour la production de nourriture – où une grande partie de l’eau est perdue par évaporation – ou pour fournir la soif vorace des mégapoles, où elle est en général déversée comme un déchet dans des réseaux d’assainissement la conduisant finalement à l’océan.

L’humanité a tellement pollué les eaux de surface de la planète que nous sommes maintenant amenés à exploiter les nappes phréatiques bien plus vite que celles-ci peuvent être renouvelées par la nature. Les prélèvements globaux d’eau ont augmenté de 50 pour cent dans les dernières décades et continuent d’augmenter de façon spectaculaire. Grâce à la technologie des forages de puits qui n’existait pas il y a une centaine d’années, les humains extraient maintenant sans relâche les eaux souterraines. Le pompage des eaux souterraines dans le monde a plus que doublé entre 1960 et 2000 et est responsable d’une part significative de la hausse du niveau des mers.

Quand l’eau ne peut pas retourner aux champs, aux prairies, aux zones humides et aux cours d’eau suite à l’étalement urbain, aux mauvaises pratiques agricoles, au sur-pâturage et à la suppression des capacités de rétention d’eau des sols, la quantité réelle d’eau dans le cycle hydrologique local diminue, conduisant à la désertification des terres autrefois vertes. Quand on retire l’eau du sol, le sol se réchauffe et échauffe l’air à proximité.

L’eau est également perdue pour les écosystèmes à la suite du « commerce virtuel » – à travers de l’eau utilisée pour la production de cultures ou de produits manufacturés qui sont ensuite exportés. Plus de 20% de l’eau utilisée quotidiennement pour les besoins humains sont exportés hors des bassins versants de cette façon. L’eau est également acheminée sur de longues distances pour des besoins industriels, laissant derrière elle des paysages arides.

La deuxième façon dont notre intervention dans les bassins versants affecte le climat est l’élimination de la végétation nécessaire à un cycle hydrologique sain. L’urbanisation, la déforestation et la destruction des zones humides détruit largement la capacité de rétention d’eau des milieux naturels et conduit à un déclin des précipitations sur les zones concernées. Tout à fait logiquement, s’il n’y a plus rien de vert pour attirer la pluie, les systèmes nuageux vont plus loin, en créant un désert là où existait un écosystème vivant. Des études récentes confirment que lorsque les forêts sont abattues, les précipitations locales diminuent. Nous savons tous que le « Dust Bowl » a été causée par l’élimination rapide des prairies herbeuses, laissant la terre superficielle sèche, qui a ensuite été emportée par le vent. Mais nous ne pensons pas que cette sécheresse a été une infortune ou un acte inopportun de Dieu. Pas du tout. Des études montrent que l’élimination de l’eau des sols amplifie la baisse naturelle des précipitations et transforme un cycle de sécheresse ordinaire en une catastrophe.

Le scientifique slovaque Michal Kravcik et ses collègues expliquent que le milieu vivant influe sur le climat principalement par la régulation du cycle de l’eau avec les énormes flux d’énergie qui y sont liés. Les plantes, sujettes à l’évapo-transpiration, surtout des forêts, travaillent comme une sorte de pompe biologique, aspirant l’air humide des océans et le transférant à la terre sèche. Si la végétation est enlevée de la terre, le système naturel de régulation de la biosphère est interrompu. Le sol est érodé, réduisant la teneur en matière organique dans le sol, ce qui diminue sa capacité à retenir l’eau. Le sol sec qui a perdu sa végétation piège la chaleur solaire, ce qui augmente considérablement la température locale et cause une réduction des précipitations sur la région concernée. Ce processus détruit également la séquestration naturelle du carbone dans le sol et cause une perte de matière carbonée.

Bien sûr, ces deux façons dont notre sur-exploitation de l’eau affecte le climat sont profondément liées. Tout comme la suppression de la végétation d’un écosystème asséchera le sol, l’élimination de l’eau d’un écosystème signifiera une végétation réduite ou inexistante. Comme l’explique Kravcik, le jaune du soleil combiné au bleu de l’eau crée le vert de notre monde vivant. Retirer soit le bleu soit le vert de la terre, et la chaleur du soleil va tout changer.

Pris ensemble, ces deux facteurs accélèrent le désertification de la planète et intensifient le réchauffement climatique. Kravcik dit que nous ne serons pas en mesure d’arrêter le changement climatique si nous ne nous occupons pas de l’impact sur la planète de notre sur-exploitation de l’eau, même si nous solutionnons et inversons l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre ainsi que notre dépendance aux combustibles fossiles. Nous ne restaurerons pas la santé du climat tant que nous n’apporterons pas une réponse collective à la crise de l’eau douce et à notre traitement cavalier des systèmes hydriques dans le monde.

Restauration des bassins versants

La solution à cette crise concernant l’eau est la restauration de bassins versants. Il faut faire revenir l’eau dans les territoires desséchés. Il faut restituer l’eau qui a disparu en conservant autant que possible l’eau de pluie dans l’écosystème afin que l’eau puisse pénétrer le sol, reconstituer les nappes phréatiques, puis retourner à l’atmosphère pour réguler les températures et renouveler le cycle hydrologique. Toute activité humaine, industrielle ou agricole doit se conformer à cet impératif. Ce projet pourrait par ailleurs employer des millions de personnes et réduire la pauvreté dans les pays du Sud. Nos villes doivent être entourées de zones vertes conservant l’eau. Nous devons restaurer les forêts et les zones humides – les poumons et les reins de l’eau douce. Pour que cela soit couronné de succès, trois lois fondamentales de la nature doivent être respectées.

Tout d’abord, il est nécessaire de créer des conditions qui permettent à l’eau de pluie de rester dans les bassins versants locaux. Cela signifie qu’il faut restaurer les espaces naturels où l’eau de pluie peut tomber et où elle peut s’écouler. La rétention de l’eau peut être réalisée à tous niveaux : en prévoyant des toitures végétalisées sur les habitations et les immeubles de bureaux, en préconisant dans la planification urbaine de capter l’eau de pluie et les eaux d’orage pour les rendre à la terre, en récupérant l’eau au cours de la production de denrées alimentaires, en récupérant l’eau qui est évacuée quotidiennement pour la restituer à la terre une fois propre, afin de ne pas faire monter les océans.

Deuxièmement, nous ne pouvons pas continuer à exploiter les nappes souterraines à un rythme supérieur à celui de leur reconstitution naturelle. Si nous le faisons, il n’y aura pas assez d’eau pour la prochaine génération. Les extractions ne peuvent pas dépasser les recharges de même qu’on ne peut pas prélever un compte en banque sans y mettre de nouveaux dépôts. Partout, les gouvernements doivent
entreprendre des recherches intensives sur les réserves d’eau souterraine et réglementer les prélèvements d’eau souterraine avant que leurs réserves ne disparaissent. Ceci peut signifier un changement dans la politique d’exportation de la production nationale et locale.

Troisièmement, nous devons arrêter de polluer nos sources d’eau superficielle et souterraine. Nous devons transcrire cette intention dans une législation stricte. La sur-exploitation de l’eau dans l’extraction de pétrole, la production de gaz méthane et l’exploitation minière doivent cesser. Nous devons nous débarrasser des pratiques de l’agriculture industrielle à base de produits chimiques et écouter les nombreuses voix sonnant l’alarme autour de la ruée vers les cultures agricoles pour les biocarburants qui sont gourmandes en eau. Nous devons promouvoir la «subsidiarité», de sorte que les politiques nationales et les règles commerciales internationales puissent soutenir la production alimentaire locale afin de protéger l’environnement et promouvoir une agriculture locale durable.

Ces politiques devraient également décourager le commerce d’ « eau virtuelle ». Les pays pourraient interdire ou limiter le transfert de masses d’eau par pipeline. Les investissements gouvernementaux dans les infrastructures d’eau douce et d’eau usée devraient permettre de sauver d’énormes volumes d’eau perdus chaque jour à cause de réseaux vétustes ou inexistants. Les lois nationales devraient faire respecter des pratiques de collecte d’eau à tous les niveaux.

Vers un monde sécurisé au niveau de l’eau

De toute évidence, les gouvernements à travers le monde doivent reconnaître la crise de l’eau à laquelle ils sont confrontés et la part que la sur-exploitation de l’eau joue dans l’assèchement de la planète pour pouvoir réussir ce plan de sauvetage. Cela signifie que les ressources en eau des nations doivent être prises en compte dans les diverses politiques des gouvernements à tous les niveaux.
Les nations doivent entreprendre des études intensives pour s’assurer du bon état des bassins versants, de l’emplacement et de la taille des réserves d’eau souterraine. Toutes les activités qui ont un impact sur l’eau doivent être conformes à une nouvelle éthique – conformément à la loi – visant à protéger les ressources en eau de la pollution et des prélèvements excessifs. Ceci représentera probablement un défi considérable pour les politiques gouvernementales qui favorisent une croissance économique mondiale illimitée.

Près de deux milliards de personnes vivent dans des régions du globe soumises au stress hydrique. Jusqu’à maintenant, la plupart des gouvernements se sont penchés sur cette terrible réalité avec un programme d’exploitation croissante des ressources en eau souterraine. Mais les niveaux actuels de ces prélèvements d’eau souterraine ne sont pas viables. Réaliser vraiment le droit universel à l’eau et protéger en même temps l’eau pour la nature, entraîne une révolution dans la façon dont nous traitons les ressources en eau finies du monde. Il n’y a pas de temps à perdre. »

Notes de Maude Barlow pour le Sommet Féministe international du Climat et de la Terre.

New York, 20-23 septembre 2013

Maude Barlow assure la présidence du Conseil des Canadiens depuis 1988. Elle est aussi la cofondatrice du Projet Planète bleue, qui travaille au niveau international pour le droit à l’eau. Maude Barlow préside également le conseil de Food & Water Watch . Le 14 octobre 2008, à l’ONU, Miguel d’Escoto Brockmann a nommé Maude Barlow, Conseillère principale du Président de l’Assemblée pour les questions de l’eau6.

• Maude Barlow et Tony Clarke, La Bataille de Seattle : Sociétés civiles contre mondialisation marchande, Fayard,‎ 2002, 385 p. (ISBN 978-2213612454)
• Maude Barlow et Tony Clarke, L’or bleu : L’eau, nouvel enjeu stratégique et commercial, Boréal,‎ 2005 (ISBN 978-2764603895)
• Maude Barlow et Tony Clarke (trad. Paule Noyart), L’or bleu : L’eau, le grand enjeu du XXIe siècle, Hachette Littératures,‎ 2007, 390 p. (ISBN 978-2012792999)
• Maude Barlow (trad. Françoise Forest), Vers un pacte de l’eau, Editions Ecosociété,‎ 2010, 245 p. (ISBN 978-2-923165-59-2)
Maude Barlow : Blue Future : Protecting Water for People and the Planet Forever, New Press 2014, 326 p.et format kindle (ISBN : 978-1595589477) ouvrage publié en janvier 2014, non traduit en français.