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Tous en Seine, c’est parti!

Du 10 au 23 octobre ont eu lieu des soirées de préfiguration de « Tous en Seine » dans les huit départements d’Île-de-France. Des ateliers de fin d’après-midi ont permis la rencontre des associations, des élus locaux et régionaux. Arrivée de la péniche à ParisPuis un spectacle, « l’heure bleue »,  donné depuis une péniche, a ré-enchanté les rives et surtout les riverains!

La Coordination EAU Île-de-France est naturellement en phase avec ce projet de construire un très grand évènement populaire, autour de la Seine, de la Marne et de l’Oise, initié par la Région Ile-de-France. Après le Forum alternatif mondial de l’eau (FAME) en mars 2012 à Marseille, nous avions déjà réuni plusieurs ateliers pour imaginer quelle pourrait être notre contribution à Tous en Seine en tant qu’associations et citoyens. Le FAME n’a pas été conçu comme un coup sans lendemain. Au contraire, il vise à la construction dans la durée d’alternatives en terme de contenus et d’action. Il appelle tout à la fois à des rendez-vous fréquents et réguliers et à des déclinaisons locales et concrètes. D’où notre première proposition d’organiser dans le cadre de Tous en Seine, un forum citoyen construit à la fois sur la participation volontaire des associations et selon des axes thématiques

L'heure bleueSur le fond Tous en Seine nous intéresse car il ne s’agit pas seulement de discours mais d’actes. Il donne à voir autre chose, une autre relation à l’eau. Il porte « le faire ». De la même façon, la reconquête des berges aujourd’hui entamée à Paris aurait-elle été possible sans l’événement culturel qu’est Paris plages?

Considérer l’eau comme un bien commun appelle à sa réappropriation, son partage, comme voie vers une nouvelle responsabilité. Il s’agit de retrouver la convivialité, de faire société autour de l’eau. Entre associations, experts et élus, il s’agit de ne pas se disqualifier les uns les autres mais d’établir des passerelles pour requalifier la parole citoyenne. Le modèle français de l’eau est en crise -le constat devient évident, mais il est moins facile d’en changer, cela peut générer impatience, divisions et crispations. Tous en Seine est un signal politique et artistique pour  y arriver à l’échelle de l’Île-de-France.

Prochain rendez-vous en février 2014 pour une restitution grand public de cette première étape de préfiguration de Tous en Seine.

 

Rapport Lesage et crise du modèle français de l’eau

Le rapport d’évaluation de la politique de l’eau en France, publié par le député Michel Lesage, dresse un bilan accablant de la situation. Mais les mesures proposées restent cosmétiques face à la crise structurelle du modèle français de l’eau. Tribune de Jean-Claude Oliva, publiée dans Reporterre.

En juin 2013, le député Michel Lesage (PS, Côtes d’Armor), a publié un rapport sur la politique de l’eau en France.

Dès la préface, il pose les limites de son exercice. Exemple significatif, « les activités agricoles, note le rapporteur, sont à l’origine de pollutions dans certaines régions et  mobilisent les réserves d’eau l’été pour irriguer les cultures ». Mais ce constat posé, il renvoie dos à dos deux positionnements antagoniques : « ceux qui souhaitent conditionner les aides agricoles aux changements de pratiques » et « ceux qui considèrent que les agriculteurs en situation de crise subissent déjà des règles, normes et zonages environnementaux excessifs ».

Cette absence de choix ne débouche sur rien de tangible : « affirmer une volonté et une mobilisation collective » en prenant… la Bretagne comme le bon exemple à suivre !  Pourtant la qualité de l’eau est particulièrement dégradée dans cette région où de nombreux captages d’eau potable ont dû être fermés ces dernières années. C’est la manifestation criante de l’échec du modèle français de l’eau, dénoncée par ailleurs par M. Lesage.

Celui-ci envisage cependant « une plus grande conditionnalité des aides et une fiscalité incitative » avec des propositions qui concernent les engrais azotés mais ne s’attaquent… ni aux pesticides, ni aux porcheries industrielles (dont le gouvernement a allégé le régime d’autorisation). A la décharge de M. Lesage, on notera qu’il est député des Côtes d’Armor, un département comptant neuf fois plus de cochons que d’habitants humains : ceci explique-t-il cela ?

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Une bonne pratique agricole, enfin!

Le mensuel « l’âge de faire » publie un article sur le projet Agr’eau qui vise à développer massivement les pratiques agricoles de couverture des sols. Un programme financé par l’agence de l’eau Adour Garonne pour améliorer la qualité de l’eau. Le projet s’appuie sur le savoir-faire de précurseurs, longtemps considérés déviants…

Voir l’article ci-dessous:

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L’UFC Que Choisir épingle le SEDIF et le SEPG

Le mensuel de novembre titre « Factures d’eau, des écarts injustifiables… » Voici un extrait de son dossier.

« Parmi les villes qui comptent de 60 000 à 100 000 habitants, plusieurs se situent en région parisienne. Deux grands syndicats des eaux y dominent le marché, avec à chaque fois des tarifs conséquents. D’un côté le SEDIF, le puissant syndicat des eaux d’île de France qui regroupe à ce jour 149 communes (en réalité 140, puisque les neuf communes d’Est Ensemble, n’ont pas adhéré, NDLR) et qui dessert plus de 4 millions d’usagers. De l’autre, le syndicat des eaux de la presqu’île de Gennevilliers, qui regroupe 10 communes, surtout dans l’Ouest parisien. Dans nos deux tableaux, toutes les communes qui facturent l’eau potable 1,56€ sont adhérentes du SEDIF. Et les villes franciliennes qui la facturent 1,82€ adhèrent syndicat des eaux de la presqu’île de Gennevilliers. Dans les deux cas, les prix sont élevés. Que Choisir avait dénoncé leurs marges énormes en 2007. Le SEDIF avait vigoureusement contesté mais, en 2010, il a renégocié le contrat qui le liait à Veolia et obtenu une baisse de 20% sur l’eau potable. C’est un net progrès mais l’addition reste lourde pour les 4 millions d’habitants desservis. Ce nouveau contrat de DSP datant de 2011, les usagers n’ont rien à espérer pour les années qui viennent. Mais c’est pire avec le syndicat des eaux de la presqu’île de Gennevilliers. Le prix de l’eau potable n’a pas été renégocié à la baisse. Il continue de s’envoler. 1,82€ actuellement, c’est un magnifique contrat pour la Lyonnaise des eaux, beaucoup moins pour les habitants des 10 communes adhérentes. L’autre gros problème de ces communes est le prix de l’assainissement, qui précisons-le, n’est pas de la responsabilité de ces deux syndicats. Leurs eaux sont traitées par le SIAAP, l’énorme syndicat interdépartemental d’assainissement de l’agglomération parisienne, qui récupère les eaux usées de 4 départements et de 9 millions de personnes, mais il n’est pas le seul intervenant. Avant de traiter, il faut collecter. A Antony, par exemple, la facture rémunère le SIAAP + le département + la commune + deux délégataires. A Courbevoie, le SIAAP + le département + la commune + un délégataire. C’est pareil dans de nombreuses villes qui facturent l’assainissement très cher. La multiplication des intervenants ne facilite pas la maîtrise des coûts. »

 

Stop schistes! Journée mondiale contre la fracturation hydraulique et l’extractivisme

Samedi 19 octobre, le Global Frackdown 2 a vu l’organisation de plus de 200 actions dans 25 pays (presque tous les pays concernés) par les citoyen-ne-s, collectifs et organisations engagés contre l’exploration et l’exploitation des gaz et pétroles de schiste, gaz de houille, huile de roche mère (…) et autres hydrocarbures non conventionnels.

« N’inSCHISTez pas on n’en veut pas! »

« Manquerait plus qu’on nous schiste dessus! »

« Nous ne sommes pas maso-schistes! »

« Des bocages, pas des forages! »

Autant de slogans scandés à travers la France, au cours d’actions diverses:

De la manifestation de protestation dans la rue à Montelimar, Lille, Toulouse aux expositions-débat pour informer le grand public en Seine et Marne, en passant par un rassemblement devant le siège d’une compagnie pétrolière canadienne en Essonne.

A Paris, une péniche habillée du slogan « Stop Schistes » et embarquée avec un cracheur de feu, un robinet géant et des militants de 13 associations environnementales ont descendu puis remonté la Seine… Touristes et passants ont photographié la péniche, lancé des mots de soutien.

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Malgré la décision du Conseil Constitutionnel, les opposants à l’exploration d’hydrocarbures non conventionnels restent vigilants: la loi Jacob validée, suite à la question prioritaire de constitutionnalité posée par la compagnie américaine Schuepbach, interdit la fracturation hydraulique, mais elle prévoit aussi la possibilité d’expérimentations « à des fins scientifiques » et « sous contrôle public », d’une commission qui n’a pas été entièrement constituée et ne s’est jamais réunie. Les pétroliers eux ont déjà commencé leur lobby, en réclamant une application complète de la loi, pour que ces expérimentations aient lieu…

En Argentine, une course de solidarité, une caravane sur la route des pollutions dans le Mari Menuco, terre de forages et un débat dans une université. En Tunisie, un rassemblement devant la Sommet Nord-africain du gaz et du pétrole. En Roumanie de nombreuses manifestations et notamment en soutien aux victimes de la répression du mouvement contre les forages d’hydrocarbures non conventionnels de Rosia Mundi…