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Après le succès du FAME, en avant pour l’eau bien commun !
est l’assassinat le 15 mars, de Bernardo Vasquez Sanchez quiluttait contre les entreprises minières au Mexique, doitcesser.Sur la lancée du référendum en Italie et de nombreuses expériencesanalogues dans le monde, comme la votation citoyenne pour le maintiendu service public du canal Isabel II à Madrid début mars, le FAME achoisi la voie de la démocratie. Les populations concernées doiventpouvoir se prononcer sur toutes les décisions importantes affectantl’eau et l’assainissement, par exemple, sur le choix du modegestion ou avant la réalisation d’un grand projet (barrage,centrale nucléaire, etc.) Les citoyens et les associations doiventêtre directement parties prenantes de la gestion de l’eau.L’extractivisme, c’est à dire l’exploitation des biens naturels à échelleindustrielle, dans toutes ses formes (hydrocarbures y compris gazet pétrole de schiste, mines, grands barrages, agro-industrie,etc.), a été fortement dénoncé, par les associations du sud commedu nord. Il s’agit de mettre en oeuvre une transition énergétiquequi s’appuie sur des solutions locales et soutenables de productiond’énergie, dans le cadre d’une réduction de la consommation.Le FAME a, bien entendu, rejeté la privatisation et la marchandisationde l’eau et s’est prononcé pour une gestion publique etcitoyenne, pour des partenariats public- public et public-citoyens.La remunicipalisation de l’eau à Paris, à Atlanta, à BuenosAires et dans de nombreuses villes dans le monde constituent desvictoires significatives, à généraliser.Outre les très nombreuses propositions, regroupées en onze thèmes, quiseront publiées dans les semaines et les mois prochains, le FAMEmarque aussi une nouvelle étape dans l’organisation du mouvementpour l’eau bien commun. Un réseau européen s’est constitué ettiendra sa première assemblée générale au début de l’été ;une coordination permanente sera mise en place. Au niveau national,la réussite du FAME donne envie à tous de continuer ensemble ;il s’agit de favoriser cette convergence pour déboucher rapidementsur des actions et, pourquoi pas, des structures communes.
La France, mauvaise élève du droit à l’eau ?
En décembre 2006, la loi sur l’eau et les milieux aquatiques (LEMA) reconnaissait dans son article premier «le droit d’accéder à l’eau potable dans des conditions économiquement acceptables par tous».
Mais une enquête a révélé depuis qu’en Île-de-France un ménage pauvre pouvait consacrer jusqu’à près de 10% de son budget à l’eau. On est très loin de conditions économiquement acceptables !
Une « loi de solidarité » adoptée en février 2011, confie l’attribution d’une aide au Fonds de solidarité logement qui a fait la preuve de son inefficacité dans ce domaine jusqu’à présent et se traduit par une nouvelle taxe pour les usagers. Et ce dispositif est optionnel, il ne s’agit pas d’un droit.
Au-delà de la tarification, la question de l’accès à l’eau et à l’assainissement reste entière pour les SDF, les squatters et les gens du voyage. Selon un avis adopté en juin 2011 par la Commission nationale consultative des droits de l’homme, il y a « en France plus de deux millions de personnes pour qui le droit à l’eau potable et à l’assainissement reste insatisfait ».
Quid de l’information des usagers qui fait pourtant partie du droit à l’eau, réduite à la facture pour ceux qui la reçoivent (ce n’est pas le cas dans l’habitat collectif) ? Quant à la participation, elle est le plus souvent inexistante.
Et comment défendre le droit à l’eau si on ne préserve pas sa qualité pour les générations présentes et futures ? La France fait l’objet de plusieurs contentieux avec l’Union européenne pour ne pas avoir respecter la directive concernant les eaux rejetées par les stations d’épuration.
Mieux encore, le 27 février, à quelques jours de l’ouverture du Forum mondial de l’eau, la commission européenne traduit la France devant la cour de justice pour non-respect de la directive nitrates. Les nitrates sont notamment à l’origine des algues vertes qui envahissent le littoral. La commission européenne évoque « la lenteur et l’insuffisance des changements proposés » par les pouvoirs publics français !
Et l’exploitation des gaz et pétroles de schistes constitue une nouvelle menace contre laquelle les pouvoirs publics s’empressent de ne rien faire !
Madame NON
2012: nouvelles perspectives pour notre association
Après une année 2011 foisonnante d’activités, avec notamment les Assises régionales des associations pour l’eau et la préparation du Forum alternatif mondial de l’eau (FAME), l’Assemblée générale de la Coordination Eau Île-de-France qui s’est tenue le 28 janvier, a permis de dresser un bilan d’étape et de soulever des questions nouvelles.
Les luttes pour la gestion publique de l’eau, qui font partie des fondamentaux de la Coordination, se sont poursuivies sur le terrain juridique dans la Communauté d’agglomération Est Ensemble et ont connu des succès avec les baisses spectaculaires de tarifs obtenues par l’AREP-CAMY ; le terrain de luttes a tendance à se déplacer vers la périphérie de la région parisienne où de nouvelles associations d’usagers, en lien avec la Coordination, se créent pour les mener.
Les nouveaux thèmes abordés avec le colloque « eau et terre », puis les forums départementaux sur la pollution en Seine et Marne, sur l’habitat dans le Val de Marne ou sur l’accès à l’eau en Seine Saint Denis, ont élargi de façon considérable le potentiel d’activités de la Coordination. Les Assises ont bien joué leur rôle de renforcement et de développement du réseau des associations pour l’eau.
De nouvelles activités ont vu le jour : édition d’un livret de « capacitation citoyenne » sur la bataille menée à Est Ensemble, mise en place de l’atelier « eau, jeunes, citoyenneté » suivi de la réalisation d’une vidéo par « Regarde à vue », autant d’expériences enrichissantes pour tous. Enfin la Coordination joue un rôle national dans la préparation du FAME.
La Coordination emploie deux salariées et réalise aussi de façon professionnelle certains de ses projets par des missions rétribuées. Il est bien évident que la relation à l’association n’est pas la même pour la salariée qui travaille tous les jours pour l’association et, à l’extrême, l’adhérent qui participe à une ou deux actions dans l’année. Dans ces conditions, il faut être attentif à la participation différenciée de chacun, pour ne laisser personne de côté.
Les élus sont de plus en plus nombreux à rejoindre la Coordination, ce qui est positif car cela donne plus de rayonnement à notre association mais cela pose aussi la question de leur rôle particulier. Nous souhaitons bien évidemment que nos idées soient reprises par les politiques et, en même temps, nous voulons que cela se traduise par des engagements et des actions de la part des élus. Dans la discussion est venue l’idée d’élaborer une charte des élus pour clarifier les conditions de leur participation à la Coordination.
La place des experts a également été interrogée. Leur apport est précieux pour une association comme la nôtre. Mais la Coordination ne peut pas être le lieu de débats trop spécialisés. Une expertise de terrain se forme dans la vie associative, pour autant chacun n’a pas vocation à devenir un expert professionnel. La question d’inventer un dispositif pour permettre et valoriser l’apport des experts (chercheurs, consultants, etc) au sein de la Coordination est posée. La mise en mouvement des citoyens et l’expertise apparaissent complémentaires.
Un travail de formation spécifique doit être mené. L’atelier « eau, jeunes, citoyenneté » a donné envie d’aller plus loin dans ce sens. Mais il a fait ressortir la difficulté, par exemple, à expliquer comment est organisée la gestion de l’eau et de l’assainissement en Île-de-France.
La Coordination a aussi besoin d’approfondir des questions importantes pour son orientation. C’est le rôle du Conseil d’administration de mener à bien ces réflexions. A cette fin, des séminaires du CA, ouverts à tous les adhérents, pourraient être organisés. Le bureau jouant un rôle d’animation plus quotidien du fonctionnement de l’association.
La question du rassemblement a été évoquée : sommes-nous assez audacieux dans ce domaine, prenons-nous les initiatives nécessaires, alors que tout montre que notre conception de l’eau bien commun est aujourd’hui largement partagée ?
Après discussion, le rapport d’activités 2011 et le rapport d’orientation ont été adoptés à l’unanimité des 35 présents, moins une abstention. Les grandes lignes du budget 2012 ont été présentées. Dès que le compte de résultats 2011 sera disponible auprès de notre comptable, les documents seront envoyés à tous les adhérents et une nouvelle AG sera organisée pour les valider (fin février-début mars). Enfin le CA et le bureau ont été élus à l’unanimité.
Voir la composition du Conseil d’Administration
Voir le Rapports d’Activités 2011
Voir le rapport d’orientation 2012