Départs « volontaires » ou retraites non dorées, c’est un plan massif de suppressions d’emplois qui est annoncé à Veolia Eau. Il faut y ajouter un millier de salariés qui sont ou seront repris dans les nouvelles régies. Sur un total actuel de 15 000 personnes, cela donne l’ampleur du choc à venir.
La dérive de l’entreprise remonte aux années Messier où l’argent ponctionné sur les usagers de l’eau a coulé à flots dans des aventures financières extravagantes aux USA. Il reste une dette qui, selon les dirigeants de l’entreprise, s’élève aujourd’hui encore à plus de 11 milliards d’euros !
Cela a conduit depuis plusieurs années à la chute du cours des actions de Veolia, dans un contexte de perte de nombreux contrats, en France comme à l’étranger, et de perte de ses marges avec des baisses de tarifs de 20% au minimum dans les contrats renouvelés. Une crise que la multinationale veut régler à présent sur le dos des salariés. Cette situation n’est pas unique dans le petit monde des multinationales de l’eau : la SAUR est menacée de liquidation judiciaire à brève échéance.
La Coordination Eau Île-de-France réaffirme que – seule – la gestion publique, non confiée au privé, permet le maintien de l’emploi. En garantissant à la fois un « juste » tarif de l’eau pour les usagers et les acquis sociaux pour les personnels, elle unit les intérêts des citoyens et des salariés.
La main tendue aux salariés de Veolia
La Coordination Eau Île-de-France comprend et partage les inquiétudes des salariés de Veolia qui ne sont nullement responsables des pratiques de leur entreprise. Elle rappelle que les dispositions du Code du Travail obligent les régies rétablies à embaucher en priorité les salariés volontaires des entreprises dont les activités ont été remunicipalisées.
La Coordination Eau Île-de-France met en garde contre la dégradation inévitable du service à laquelle ces mesures vont conduire, un danger qui est dénoncé à juste titre par les syndicats. Elle appelle les élus, maires et présidents d’agglomération, qui ont confié la gestion de l’eau au privé, à reprendre le contrôle de cette ressource vitale pour garantir sa qualité.
Amplifier le débat à l’occasion des municipales
Dans notre région de nombreuses actions sont en cours pour le retour à une gestion publique de l’eau. C’est le cas dans le 78, dans l’agglomération de Mantes, à Courgent et aux Mureaux ; dans le 91, dans l’agglomération du Val d’Orge ; dans le 93, dans l’agglomération Est Ensemble ; dans le 94, dans l’agglomération Seine amont, etc. Et les mêmes questions se posent aussi dans le 92, au syndicat de la presqu’île de Gennevilliers. A l’occasion des élections municipales qui vont aussi permettre le choix des représentants communautaires, amplifions le mouvement et conduisons les candidats à se positionner et à s’engager !