Une étude de l’Inra sur l’agriculture urbaine montre que cultiver des légumes sur les toits peut permettre de produire des quantités égales au jardin potager, tout en retenant l’eau de pluie et en réduisant les déchets. L’expérience a été menée pendant deux ans sur les toits d’AgroParisTech à Paris.
Et si l’agriculture urbaine était la solution des villes de demain ? C’est ce qu’a tenté de démontrer l’Inra grâce à une expérience menée pendant deux ans sur les toits d’AgroParisTech. Et les résultats sont probants. Dans une communication du 20 novembre 2017, l’Inra explique avoir observé « de bons rendements et une rétention efficace des eaux de pluie ».
Des niveaux de productions proches des maraîchers en bio
« Les niveaux de production des bacs sont comparables, voire supérieurs, à ceux de jardins familiaux en pleine terre et proches de ceux des maraîchers professionnels en agriculture biologique de la région francilienne », explique l’institut de recherche. De plus, les mesures ont montré que les niveaux de métaux lourds dans les légumes étaient largement inférieurs aux normes autorisées. Ces résultats concernent la culture de tomate-cerise et de salade dans des bacs en bois de dimension 90 cm x 90 cm x 40 cm.
Des technosols qui retiennent l’eau
L’expérience était également vouée à tester l’aspect réduction des déchets. Le substrat, dans lequel ont poussé les légumes, était constitué à 50 % de déchets verts et de bois broyé, issus de l’entretien d’espaces verts urbains. Ces supports reconstitués par l’homme sont appelés technosols. « Aucun apport de fertilisants minéraux n’a été réalisé : seule la biodégradation des déchets organiques fournit les nutriments aux plantes », précise l’Inra. Ces technosols ont de plus l’avantage de retenir les trois quarts des chutes pluviométriques et permettent ainsi de réduire les risques d’inondation en milieu bétonné.
L’expérience s’est également intéressée aux effets sur les nitrates et le carbone. Selon l’Inra, « les chercheurs ont observé que les technosols retiennent plus de nitrates qu’ils n’en rejettent. Par contre, ils libèrent plus de carbone dissous dans les eaux de drainage que le terreau. »