Sarah, en service civique à la Coordination Eau Île-de-France, était à Lyon du 4 au 8 mai pour participer à une école d’été internationale sur les politiques de l’eau !
Une manifestation organisée par la Coordination Eau bien commun Rhône-Alpes (CERA), le Centro Di Volontariato Internaziolale (CeVI, association italienne qui promeut les relations internationales équitables dans le respect de toutes les différences et les cultures) et l’Asociata Culturala de Tineret (ORMAX, association moldave qui mène avec des jeunes des actions culturelles et éducatives pour améliorer la situation écologique des zones rurales en Moldavie), en association avec le programme Erasmus +, dans le cadre du projet « Eau bien commun – domaine d’expertise des jeunes » qui a débuté en 2015. Elle a pour objectif de renforcer le pouvoir des jeunes en les encourageant à se mobiliser comme citoyens autour des problématiques de l’eau bien commun.
Pendant 5 jours, ils étaient près de 30 jeunes français, italiens et moldaves, de tous horizons, à travailler sur les politiques de l’eau. Sarah fait le récit, jour par jour, de cette expérience.
Premier jour :
« Après s’être retrouvés à la Maison Rhodanienne de l’Environnement et s’être tous présentés, les organisateurs de l’école (Luisa, Virginie, Francesca, Yannick – remplacé par Akhim pour la présentation -, Romain et Simon) nous ont fait un exposé sur la gestion des politiques de l’Eau.
Puis Philippe Mouton, responsable de l’antenne Lyon-Méditerranée du Programme Solidarité Eau (PSEAU), est venu présenter les actions de cette association et plus particulièrement celles autours de la loi OUDIN.
Nous avons ensuite partagé un repas des régions : chacun devait apporter une spécialité de sa ville, nous avons donc pu goûter des plats moldaves, italiens, et de toute la France, un vrai régal !
Nous avions constitué des groupes en amont de l’école afin de se répartir des entretiens avec des acteurs de l’eau : l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée Corse ; la Fédération des Associations de Protection de la Nature de Rhône-Alpes (FRAPNA RA) ; le Groupe de Recherche Rhône Alpes sur les Infrastructures et l’Eau (GRAIE) ; un conseiller départemental délégué à la gestion des ressources en eau, maire, et autres fonctions ; le Syndicat d’Aménagement de Gestion de l’Yzeron, du Ratier et du Charbonnières (SAGYRC) ; le Grand Lyon ; et enfin la filiale rhénane du groupe VEOLIA Eau.
J’étais dans un groupe de six personnes, nous étions deux français et quatre italiennes. Nous avons rencontré durant 1h30 M. Duperray, un homme aux rôles multiples dans la gestion de l’eau : il est maire de sa commune, conseiller départemental à la gestion des ressources en eau, il siège à la Commission Locale de l’Eau (CLE) du SAGE Est Lyonnais, il est aussi vice-président du Syndicat Mixte d’Eau Potable Saône-Turdine (SMEPST), président du Syndicat Intercommunal des Eaux du Bois d’Oingt (SIECBO), et de deux autres syndicats. Notre entretien, qui fut très enrichissant, était axé sur sa vision de la question de la place du citoyen dans les politiques de l’eau, mais nous nous demandions aussi comment il pouvait s’y retrouver dans toutes les décisions et tous les projets dont il fait partie. En effet, comment peut-on gérer sept postes différents et comment le citoyen peut-il se sentir représenté par un homme dont les fonctions sont aussi nombreuses ?
Enfin, après cet entretien, nous sommes allés nous installer sur la péniche « La Vorgine et ma découverte », où nous avons vécu et travaillé durant tout le reste du séjour. C’est une péniche très agréable, sur le Rhône, tenue par l’association Les Péniches du Val de Rhône, où nous avons pu profiter du beau temps toute la semaine ! »
Deuxième jour :
« Après une courte nuit (découverte des joies des cabines-couchettes de dix personnes !), nous nous retrouvons tous sur la terrasse afin de faire un debriefing de la journée précédente et quelques petits jeux pour bien se réveiller – proposés par des participants de l’école, grâce auxquels nous apprenons les prénoms de tout le monde. Bien sûr, toutes les activités et présentations se font en anglais !
Nous passons ensuite à un atelier de création d’un scénario en vue de la création d’un web documentaire sur la dynamique des jeunes européens s’engageant autour des problématiques de l’eau bien commun. Cet atelier est animé par Maryline, qui est réalisatrice. Depuis le début du projet il y a un an, elle a filmé différentes rencontres avec des jeunes, et elle nous filmera tout le reste de la semaine. Elle nous a d’abord présenté ce qu’est un web documentaire et comment le construire, puis nous avons fait des groupes de travail pour élaborer une chronologie des évènements du projet. Malheureusement, nous n’avons pas eu assez de temps pour produire quelque chose de concret, car nous avons du d’abord nous informer sur les étapes précédentes où nous n’étions pas présents.
Après le déjeuner, nous avons reconstitué les groupes de la veille afin de préparer la restitution des entretiens. Nous avons retranscrit nos notes puis avons analysé les informations recueillies. Nous voulions mieux comprendre le rôle et la stratégie d’action de ces acteurs dans les politiques de l’eau, tout en identifiant une politique exemplaire mise en place ou soutenue par ces derniers ; ainsi qu’entrevoir quelle est la place du citoyen dans les politiques de l’eau.
Avec notre entretien, nous étions servis ! M. Duperray, homme aux sept fonctions, dont cinq en rapport avec la gestion de l’eau, nous a paru à la fois sincère dans ses démarches, mais désinvesti du fait de la multiplicité de ses mandats : il ne peut bien sûr pas assister à toutes les réunions, ni prendre part à toutes les décisions, et ne peut donc pas nous répondre de manière précise sur tous les projets ni les participants de toutes ces organisations. Ainsi, si même leur représentant ne sait pas nous décrire exactement ses actions, comment les citoyens pourraient-ils comprendre le fonctionnement des politiques de l’eau et s’y intéresser ?
Nous sommes ensuite passés à la restitution, qui nous a pris le reste de l’après-midi. Il y avait sept groupes. Tous les entretiens étaient très intéressants, ils nous ont permis de recueillir un florilège de points de vue et de modes de gestion de l’eau avec des multinationales, des syndicats, des élus, des associations, des collectivités,… »
Troisième jour :
« Rendez-vous sur la terrasse à 9h pour le debriefing quotidien, toujours dans la bonne humeur ! Il en ressort essentiellement que nous apprécions et apprenons beaucoup de toutes les activités, mais qu’il y a une frustration par rapport au manque de temps la veille pour accomplir tout le programme. Puis nous avons enchainé sur un jeu avant de commencer une journée bien chargée !
Tout d’abord, Mehdi, qui suit le Collectif de jeunes français pour l’eau bien commun depuis le début du projet, est venu nous présenter un point technique sur le fonctionnement de la gestion de l’eau potable à l’échelle communale. Puis Yannick, qui travaille pour la Coordination Eau Bien Commun Rhône-Alpes, nous a proposé une analyse de cas local, avec un exemple concret de collectif citoyen et d’action citoyenne sur le Pays de Gex, qui est en voie vers une régie publique d’ici 2018.
Nous nous sommes ensuite détendus avec l’atelier de Cécilia, du réseau les Petits Débrouillards, qui suit le projet depuis 2015. Au programme : du soleil, des expériences d’eau qui change de couleur, de trombones flottants magiques et la confection d’un brumisateur artisanal – qui a bien sûr fini en petite bataille d’eau ! – , avant d’aller déjeuner.
Le vendredi après-midi était consacré à un jeu de piste dans Lyon « au fil de l’eau », organisé par Yannick, avec des indices à trouver tout au long d’une balade historique en sept étapes afin de résoudre une énigme finale. Nous étions divisés en équipes de cinq (ou plus), et la première équipe ayant résolu l’énigme gagnait l’épreuve. Nous avons pu voir lors de cette balade la fontaine du Verbe Incarné, des arches qui supportaient le canal de l’aqueduc du Gier, une fresque des aqueducs romains, l’esplanade de la Fourvière, les égouts de Lugdunum, la fontaine de Saint Jean, et la maison de Crible.
Après avoir résolu l’énigme, nous sommes rentrés à la péniche. Comme nous étions une super équipe, nous sommes arrivés premiers !
Le répit fut de courte durée puisque la directrice de la péniche avait organisé pour nous un concert de jeunes flutistes suisses. C’était un concert pour le moins étonnant et original !
Enfin, nous avons pu nous sustenter autour d’un buffet, après cette longue journée bien remplie. »
Quatrième journée :
« Journée libre – il faut bien se reposer ! – pour l’avant-dernier jour.
Nous partons à 10h pour deux heures de navigation sur la Saône et le Rhône à bord de la péniche. C’était magnifique, surtout lorsque nous avons fait le tour de l’Île Barbe.
L’après-midi était initialement censé être un temps libre, mais comme nous n’avions pas eu le temps d’avoir une discussion après les restitutions du jeudi après-midi, nous avons décidé d’organiser un débat après le déjeuner autour des questions qui avaient été soulevées, telles que la différence entre citoyen et usager, la façon dont le citoyen pourrait s’impliquer dans les politiques de l’eau, ou encore la représentation par les élus. Mais malheureusement, tout le monde n’était pas là, nous étions beaucoup à avoir déjà prévu de sortir l’après-midi, et les questions étaient un peu trop vastes ; nous nous sommes beaucoup éparpillés au début du débat et j’ai du partir avant la fin.
Nous nous sommes retrouvés en groupes en fin d’après-midi, car par un heureux hasard l’école se déroulait en même temps que le festival des Nuits Sonores de Lyon, un grand événement de musique électronique, avec quelques scènes gratuites et en extérieur. Nous sommes allés voir un concert à Confluence (là où se rejoignent le Rhône et la Saône) : c’était un cadre très agréable. Puis nous sommes rentrés à la péniche, où nous avons profité de la fin de soirée tous ensemble. »
Cinquième journée :
« Un peu triste au réveil, car c’est la dernière journée ! Nous commençons par faire une évaluation de l’École d’Été : nous nous sommes divisés en quatre groupes pour donner nos avis sur la préparation et la sensibilisation, le déroulement et le rythme, l’aménagement et l’accueil de la péniche, ainsi que l’organisation et le contenu des ateliers et activités. Après avoir restitué ces évaluations, nous avons parlé avec Romain, coordinateur de l’école, des prochaines étapes du projet : notre participation au web documentaire, les prochains évènements, monter des groupes de travail,…
C’est l’heure de partir: j’ai mon train à 13h. Je serais bien restée quelques jours de plus, mais malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin ! »