La Lyonnaise des eaux (Suez), seconde multinationale de l’eau dans le monde derrière Véolia, rêve de passer pour une entreprise socialement responsable. Elle ne lésine pas sur les moyens, à preuve sa dernière campagne de communication, ainsi répercutée dans Le Monde : « A Dunkerque, la Lyonnaise des eaux se lance dans la tarification progressive ». Nous qui croyions naïvement que, dans une délégation de service public (DSP), c’était les élus, les donneurs d’ordre, eux qui prenaient toutes les décisions importantes comme le tarif et que l’entreprise prestataire était là pour exécuter leur politique ! On voit que là où sévit Suez (comme Véolia ou la Saur), ce n’est pas le cas, c’est l’entreprise (et son intérêt particulier) qui commande : il y a quelque chose de pourri au royaume de la DSP !
Mais la Lyonnaise ne rechigne pas à s’attaquer directement aux usagers récalcitrants ! A Courgent, dans les Yvelines, le maire a confié en catimini la distribution de l’eau à la Lyonnaise avec pour résultat, le doublement ou le triplement de la facture pour les usagers ; ceux qui consomment le moins étant les plus pénalisés ! A cette occasion, la Lyonnaise a même ajouté à ses méthodes « sociales », l’entrée par effraction (avec découpage du grillage) pour changer le compteur !!! Heureusement les usagers ne se laissent pas faire ; ils ont créé l’Association pour le retour en régie publique de l’eau à Courgent (AARPE Courgent) et ils ont déposé un recours pour faire constater l’illégalité de ce contrat et même organisé une grève des factures!>>>suivre l’actualité de cette bataille ICI
Plus fort encore, selon l’hebdomadaire Marianne, la multinationale aurait saisi un « cabinet de conseil en stratégie de communication et gestion de crise », pour discréditer le choix politique de l’agglomération des Lacs de l’Essonne de créer une régie publique de l’eau et de chercher à se fournir auprès d’Eau de Paris plutôt qu’auprès de la filiale locale de Suez. Le cabinet se serait proposé de « limiter et réduire, en la discréditant sur le fond, la communication » de la Régie publique. Mais surtout, d’ « empêcher in fine la collaboration entre Eau des Lacs de l’Essonne et Eau de Paris ». Ces révélations témoignent de la violence que les multinationales de l’eau sont capables de mettre en œuvre pour maintenir leur position hégémonique. Gabriel Amard, président de l’agglomération des Lacs de l’Essonne, a porté plainte pour trafic d’influence.
La Coordination EAU Île-de-France soutient bien sûr le combat de cet élu courageux et déterminé. >>> >>En savoir +ICI
Toujours dans les Yvelines, l’association Eau Val-de-Seine a été créée le 8 juin 2011, avec pour objectif un retour en régie publique de la gestion de l’eau à Poissy en mars 2015. Poissy compte 35 860 habitants et près de 4 800 abonnés au service de distribution d’eau. Le passage en régie publique mettrait fin au traité du 28 février 1941 approuvé par le préfet de Seine-et-Oise, et prorogé par contrats de concession successifs dont le dernier a été signé le 29 mars 1985 pour une durée de 30 ans, au profit du même délégataire : Lyonnaise des Eaux, filiale de Suez Environnement. >>>suivre l’actu de cette bataille ICI
Et, depuis 2011, l’atelier citoyen Eau Val d’Orge en Essonne réunit citoyens, élus et associations. L’atelier se penche sur la compréhension des factures et de termes du contrat de gestion de l’eau avec la Lyonnaise : il exige l’accès et étudie les documents, relève et dénonce les abus…. Ce travail ne fait que renforcer l’idée, qu’une gestion publique de l’eau est souhaitable. Pour peser davantage dans le rapport de force, l’atelier propose aux usagers une « grève du prélèvement automatique des factures ». >>>suivre l’actu de cette bataille ICI