Depuis plusieurs années, la « Coordination Eau Île-de-France » avec l’association « Actions vertes Roissy Val-Maubuée » (AVRVM) et divers particuliers ont lancé l’alerte sur la présence de composés de glycol dans la Marne, et des conséquences éventuelles sur la qualité de l’eau mise en distribution par l’usine de production d’eau potable d’Annet-sur-Marne propriété de Veolia Eau.
L’aéroport Paris-Charles de Gaulle (3 400 hectares) est avec ses 60 millions de passagers le septième aéroport mondial. Les surfaces imperméabilisées (1 000 hectares) des 4 pistes, des voiries et des parkings ont besoin pendant l’hiver d’être déneigées et déverglacées. Il en est de même pour les ailes des aéronefs qui doivent être traitées au moment du décollage. Pour ce faire, Aéroports de Paris utilise divers produits dont des composés de glycol (propylène glycol et éthylène glycol), qui se retrouvent dans les eaux pluviales, puis dans les rivières (Reneuse et Beuvrone) et enfin dans la Marne, juste en amont de la prise d’eau de l’usine d’Annet-sur-Marne et peut-être dans le verre des 500 000 Franciliens habitant la Seine-et-Marne, le Val d’Oise ou la Seine-Saint-Denis.
Dans cette affaire, les citoyens et les associations qui les représentent se trouvent face aux énormes machines économiques que sont Aéroports de Paris et Veolia Eau. Ils sont confrontés à des difficultés d’accès à l’information, à une législation non adaptée à l’usage (et au rejet) de composés chimiques relativement récents, ainsi qu’à toute une série d’arrangements ou de négligences qui permettent à des pollutions liées à l’activité humaine de mettre en danger les écosystèmes et la santé des habitants.
La pollution à l’éthylène glycol en amont de l’usine de potabilisation d’Annet-sur-Marne est emblématique des combats que nous devons mener pour la défense de l’environnement.
Cela a conduit les associations et les citoyens à contester devant le tribunal administratif de Melun les arrêtés préfectoraux autorisant le rejet des eaux pluviales polluées dans la Marne. L’audience est prévue le 7 mai.
D’ores et déjà, la « Coordination Eau Île-de-France », l’association « Actions vertes Roissy Val-Maubuée » et les particuliers qui s’y sont joints, se félicitent :
-d’avoir mis sur la place publique cette question de santé publique jusqu’à présent tue;
-des acquis obtenus de la part des services de l’État, d’ADP et de Veolia; en particulier, de la publication du plan d’actions d’ADP (pour un montant estimé à 50 millions d’euros) et de la signature d’un protocole d’alerte entre ADP et Veolia concernant la pollution de l’eau.
-de l’exemple donné qui montre l’intérêt qu’il y a de voir des citoyens s’impliquer dans ce type d’action.
> Synthèse documentaire de cette affaire & liste des documents de référence consultables en ligne >>> https://eau-iledefrance.fr/doc/dossier-glycol/
> Synthèse documentaire version pdf à télécharger >>> dossier Glycol