A l’occasion des élections municipales partielles les 15 et 22 mai 2022 à Mantes la jolie, l’Association pour le Retour de l’Eau en Régie Publique -Val de Seine (AREP-VS) rappelle ses positions et décrypte les programmes des différentes listes.
Dans la dernière période et, notamment, à l’occasion du vote par le GPS&O (*) d’une nouvelle augmentation du prix de l’eau et des taxes sur l’assainissement en décembre 2021, l’AREP-VS a eu l’occasion de rappeler aux élus et aux candidats ses positions et ses revendications sur cette question essentielle et vitale qu’est la maîtrise et la gestion de l‘eau potable et son prix.
Ces revendications s’appuient sur la position officielle de l’AMF (Association des Maires de France) et de l’AMRF (Association des Maires Ruraux de France) qui regroupent les Maires de toutes les communes du pays :
« L’AMF et l’AMRF attendent plus de libertés locales dans le partage des compétences et demandent :
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de laisser les communes, les communautés de communes et d’agglomération organiser librement les compétences eau et assainissement, alors que le mécanisme de délégation (au privé – NDLR) ne le rend que peu applicable au regard de sa complexité ». (12 novembre 2019).
Cette position, qui devrait donc engager partout les élus et les candidats à la fonction de Maire, est la même que celle que l’AREP-VS défend depuis des années au sein du GPS&O :
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Retour de la gestion de l’eau et de l’assainissement en régie publique.
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Création dès maintenant par le GPS&O du cadre d’une régie publique afin d’accueillir progressivement les communes à échéance de leurs actuels contrats avec les délégataires privés qui ne seront pas reconduits.
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Adoption immédiate d’une tarification sociale (comme, par exemple, à Limay où les 40 premiers m 3 à usage domestique sont gratuits).
L’AREP-VS, comme Association, n’a pas vocation à donner de consignes de vote, mais elle a néanmoins pris connaissance des programmes des différentes listes qui se présentent aux suffrages des Mantais les 15 et 22 mai 2022 et elle a décidé de le porter à la connaissance de tous. Elle constate :
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Que les listes issues de l’ancienne municipalité menées par Jean-Luc Santini (Mantes Unie pour l’avenir) ou Raphaël Cognet (Un nouveau cap pour Mantes la jolie) n’abordent pas cette question, puisque, dans leurs fonctions précédentes – respectivement vice-président du GPS&O chargé de l’eau et président du GPS&O – ils ont toujours défendu la délégation au privé (Veolia, Suez, Saur, SEFO…) et proposé la dernière augmentation des tarifs.
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Que la liste menée par François Gerber (Pour vous, pour Mantes) n’évoque cette question que par la proposition suivante : « financement de l’installation de mousseurs dans les habitations pour économiser l’eau ».
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Que la liste conduite par Guillaume Quévarec (Printemps mantais) se prononce : « En ce qui concerne l’eau, nous défendrons la mise en place d’une régie publique, ainsi que d’une tarification sociale (gratuité pour tous les premiers m 3 de la consommation domestique) ».
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Que la liste de Marc Jammet (Vivre mieux à Mantes la jolie) rappelle « qu’il faut revenir à une régie publique pour la gestion de l’eau » et promet : « Nous instaurerons le droit à l’eau et donc un volume d’eau gratuit pour chaque famille, proportionnellement à sa composition ».
Le 7 mai 2022.
(*) GPS&O : Communauté d’agglomération Grand Paris Seine et Oise qui regroupe 73 communes de la vallée de la Seine, dont Mantes la jolie.
Précision
Le Courrier de Mantes du mercredi 4 mai 2022 publie un article en page 3 qui explique correctement la façon dont s’est effectué le transfert de la fourniture de l’eau potable vers un nouveau délégataire (SEFO). Ce nouveau contrat de « Délégation de Service Public » d’une durée de six ans concernera 17 communes du GPS&O, notamment Mantes la ville, Epône, Mézières, Aubergenville, etc.…
En revanche, le titre du journal, en page 1 : « SEFO fait bondir le prix de l’eau » ne correspond pas à la réalité. L’augmentation du prix de l’eau, de l’assainissement et des taxes, décidée en décembre 2021, est une décision politique votée à la quasi-unanimité des 141 élus du GPS&O. Il s’agit d’une augmentation uniforme qui concerne l’ensemble des délégataires et s’applique donc à tous les habitants du GPS&O et pas seulement à ceux des communes concernées par le changement de fournisseur.
Une nouvelle occasion de créer un cadre d’accueil public pour ces 17 communes a été, une fois encore, évincée au profit d’un nouveau délégataire privé.
Une nouvelle occasion de baisser les prix et d’adopter une tarification sociale (permise par la loi Engagement et proximité de 2019) a été écartée et, au contraire, une augmentation générale a été votée.
Telle est la réalité !