La révolte de la population de Ben S’mim est emblématique pour le Maroc mais aussi pour de nombreux pays du Sud. Le droit à la vie de toute une communauté villageoise est mis en péril par la privatisation de l’eau dans sa forme la plus brutale : la confiscation de la source pour …mettre l’eau en bouteilles !
La commune rurale de Ben S’mim compte environ 5 000 habitants dont 3000 dans le village même, situé à 200 km de Rabat et 70 km de Fès au Maroc, au cœur de la région montagneuse du Moyen-Atlas. Un véritable « château d’eau » dans un pays en état de pénurie chronique. Une richesse naturelle de plus en plus convoitée et menacée, qui se transforme en malédiction pour la population locale quand est signé un contrat entre l’Etat et une entreprise, qui prévoit la production de 100 millions de litres par an.
« Qui dit privatisation, dit paupérisation, cela coule de source » déclarent les chorfas (1)du village.
(1) Nobles, censés descendre du prophète.
Texte de Jean-Claude Oliva