Les temps changent: un appel de la fédération CGT des services publics, co-signé par différentes unions de l’organisation syndicale, en particulier celle de VEDIF, la filiale de Veolia dédiée au Syndicat des eaux d’Île-de-France (SEDIF), alerte les citoyens sur les dangers de la privatisation avec la création de la métropole du Grand Paris.
« Aujourd’hui, deux politiques s’affrontent pour la maîtrise de la gestion de l’eau : Soit la gestion directe par le service public, soit la gestion par des grands groupes privés. La CGT pense que gérer directement le bien public, avec un contrôle citoyen et démocratique, relève du bon sens, de l’efficacité !
A Paris, la municipalité a décidé de reprendre en régie directe la gestion de l’eau potable. Résultat : 35 millions d’euros d’économie dès 2011, et une baisse de 8% du prix de l’eau, soit 76 millions d’euros de dépense en moins pour les usagers en 5 ans. Le tarif de l’eau y est le moins cher de toute l’île de France.
La disparité des tarifs d’une commune à l’autre ne se justifie nullement sur le périmètre de l’Île de France : la ressource y est la même et les moyens techniques sont communs !
Pour la création de la MÉTROPOLE DU GRAND PARIS, au 1 er janvier 2016, rien ne permet de savoir aujourd’hui ce qu’il va advenir des services publics existants. C’est aussi l’inconnu en ce qui concerne le devenir des salariés.
Actuellement, pour l’eau potable hors Paris, 2 groupes privés se partagent, sans concurrence, l’essentiel du « marché public de l’eau » que concèdent les élus locaux au travers des délégations de service public. Par exemple VEDIF (Veolia Eau d’Ile de France), société dédiée créé par VEOLIA gère et exploite les services que lui délègue le SEDIF (Syndicat des Eaux de L’île de France). Il en va de même pour d’autres marchés obtenus par la Lyonnaise des Eaux ou ses filiales.
Afin de dégager un maximum de bénéfices pour les actionnaires, les dirigeants de ces entreprises pratiquent, au détriment des usagers, de l’emploi et des conditions de travail de leurs salariés une gestion opaque, régulièrement mise en cause par la chambre régionale des comptes.
La notion de service public échappe totalement à une telle logique. »
La bonne entente sociale semble se terminer chez les multinationales de l’eau; les salariés et les syndicats s’inquiètent devant les licenciements et la dégradation des conditions de travail. Ainsi le tract de la CGT souligne : »VEOLIA au niveau du groupe en 2014 a touché 20 millions d’€uros au titre du Crédit d’Impôts. Des dividendes ont été maintenus à hauteur de 8%, et VEOLIA a supprimé 700 emplois en 2 ans. »
L’appel comprend aussi une proposition. « La Fédération des Services Publics de la CGT et la Confédération Général du Travail revendiquent la création d’un grand service public national de l’eau et de l’assainissement. Dans cette orientation, pour la Métropole du Grand Paris, nous revendiquons la création d’un service public de l’eau et de l’assainissement, géré et exploité par les agents du service public, tous transférés des services privés et publics de l’Ile de France, sans diminution d’effectifs, de rémunération, de carrière, de retraite, ni perte sociale. »
« L’eau n’est pas une marchandise mais un bien universel. Pour engager une politique durable, pour que ce bien commun échappe à la logique des profits, il faut un grand service public de l’eau et l’assainissement pour la Métropole du Grand Paris, seul capable de s’acquitter d’une telle mission ! Pour un tarif unique et juste de l’eau et de l’assainissement, pour une vraie protection de la ressource, pour le droit d’accès à l’eau potable et à l’assainissement pour tous et pour un statut commun des salariés, construisons le service public de l’eau et de l’assainissement de la Métropole du Grand Paris. »
Cette prise de position montre des convergences nouvelles avec le mouvement citoyen pour l’eau bien commun. Il faut maintenant les vérifier sur le terrain et dans des actions communes et élargies en faveur de la gestion publique.