Alors que doit se tenir la semaine prochaine le Village de l’eau sur la commune de Melle, en Deux-Sèvres, nous dénonçons les pressions venant de toutes parts pour stigmatiser ce rassemblement consacré à la préservation et au partage de l’eau. Communiqué de la Confédération Paysanne.
Mise à part la tentative de médiation du président du comité de bassin Thierry Burlot suite à une motion, nous constatons et déplorons la totale absence de dialogue sur le sujet des mégabassines de la part du gouvernement et des responsables sur les territoires, comme de l’ensemble des instances concernées. Tout cela perdure depuis bien avant Sainte-Soline. De la même façon, les rapports et décisions des tribunaux défavorables s’accumulent au sujet des projets de mégabassines et des autorisations de prélèvements d’eau, pointant des volumes prélevés trop importants.
Qu’il s’agisse d’élu·es ou de représentant·es de l’État, nous n’acceptons pas que les questions de la gestion et du partage de l’eau soient confisquées, alors même que nous la menons depuis plusieurs dizaines d’années. Depuis l’apparition de ces premiers ouvrages, la Confédération paysanne appelle à une réflexion concertée et un débat démocratique sur ce sujet et à l’impératif partage de l’eau au sein même du monde agricole. Nous ne comptons plus les appels et les demandes de dialogue adressés aux autorités publiques, qui ont la charge de l’expression démocratique et citoyenne sur nos territoires. Nous vivons et sommes également agriculteurs·trices sur ces territoires.
Nous n’avons pas attendu Sainte-Soline pour appeler au dialogue. C’est d’ailleurs tout le sens du moratoire sur les méga-bassines que nous portons, tant au niveau national que local. Au lieu de jouer les pompiers pyromanes ou les oiseaux de mauvais augure, nous appelons les responsables publics partie prenante à œuvrer pour qu’un dialogue soit enfin mis en œuvre sur ce sujet. Il est possible de le faire dès demain. Nous y sommes prêts en tant que syndicat agricole et agriculteurs·trices vivant et produisant sur ces territoires.
Je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi l’état peut autoriser la construction de ces réservoirs géants à ciel ouvert, alors qu’il est scientifiquement prouvé que les pertes par évaporation peuvent atteindre les 10 à 20% de la masse totale. Et cela sans parler des volumes pompes dans les nappes phréatiques qui presentent ainsi des déséquilibres de pressions et tout ce que cela peut entraîner dans les écosystèmes souterrains dont on imagine encore pas totalement les conséquences, mais qui sont prévisibles.