La Coordination Eau Île-de-France, la Fondation France Libertés, Attac Val de Marne et le Collectif eau publique nord Essonne se sont adressés aux élu-es du territoire 12 (Grand Orly – Val de Bièvre – Seine Amont) à l’occasion de la réunion du conseil de territoire le 28 juin.
« Après Paris, de très nombreuses villes et agglomérations en France et dans le monde, ont décidé ces dernières années de revenir à une gestion publique: c’est le cas de l’agglomération de Nice, de celle de Montpellier, de celle d’Evry centre Essonne ou encore de la ville de Vierzon. La gestion publique, on le voit, ne relève pas d’un choix partisan mais de l’intérêt général des habitants. Car elle permet la transparence financière, davantage d’investissements pour améliorer la qualité du service rendu, une solidarité effective avec tous les usagers, une maîtrise du service par la collectivité.
Les populations les plus en difficultés ne doivent plus subir cette double peine que constitue la délégation de service public (DSP) aux multinationales (Veolia pour les villes qui étaient adhérentes du Syndicat des eaux d’Île de France (SEDIF), Suez pour d’autres, notamment en Essonne): un tarif de l’eau au moins 40% plus cher qu’à Paris, des coupures d’eau et des réductions de débit illégales, des facturations abusives, des questions sur la qualité de l’eau avec l’ajout de sels d’aluminium, des réseaux insuffisamment renouvelés et fuyards, etc.
Justement, avec la réforme territoriale, une nouvelle chance s’offre pour la gestion publique de l’eau. En effet, depuis le 1er janvier 2016, la compétence de l’eau et de l’assainissement revient aux territoires de la Métropole du Grand Paris qui doivent décider d’ici le 1er janvier 2018 comment ils vont gérer l’eau.
Ce choix nécessite d’ouvrir le débat en grand avec la population, d’écouter les élu-es de toutes sensibilités qui ont fait l’expérience du retour au public. Nos associations sont disponibles pour participer à cet indispensable échange citoyen. Il faut se donner le temps d’explorer toutes les possibilités. La gestion publique pourrait englober tout le territoire ou seulement les villes qui le souhaitent.
La proximité de la régie publique Eau de Paris avec des aqueducs qui traversent le T12 et l’usine de production d’eau potable d’Orly, est un atout important pour construire une réponse publique. En six ans, la nouvelle régie a fait la preuve de son efficacité : elle a atteint ses objectifs à savoir une meilleure maîtrise du service, la prise en compte de préoccupations écologiques avec l’installation d’agriculture bio pour protéger les captages de la pollution et une baisse des coûts qui a entraîné une baisse des tarifs pour les usagers de 8% ! Un bilan très positif, reconnu par la Cour des comptes. »