Plus de six mois après une vague annonce du Premier ministre sur un « chèque eau », aucune mesure n’a été prise dans ce domaine comme dans bien d’autres touchant au social et à l’écologie. Une inaction que pointe une tribune commune de la Coalition eau, de la Fondation France Libertés et de la Coordination EAU Île-de-France.
La Coalition eau, la Fondation France Libertés et la Coordination EAU Île-de-France prennent acte de l’annonce faite par le Gouvernement en août 2018, en conclusion des Assises de l’eau (phase 1/2), de distribuer des chèques eau aux plus démunis, exposés à des factures d’eau inabordables. Le système proposé aurait pour but de compléter le système des chèques énergie désormais distribués à 5.8 millions de ménages et serait destiné à rendre plus abordable l’eau potable nécessaire à la vie. Ceci étant, nos organisations déplorent le peu de progrès accompli pour mettre en œuvre cette proposition.
Nous demandons que ces collectivités et les associations soient consultées par le Gouvernement sur les modalités de mise en œuvre effective des chèques eau. Nous estimons que la distribution de chèques eau doit être financée à l’échelle nationale pour permettre à la France de faire un pas pour le droit à l’eau et l’atteinte des objectifs du développement durable.
De nombreux parlementaires ont interrogé le Gouvernement sur ce sujet. Nous espérons que le Premier ministre répondra rapidement à la question écrite déposée par la députée Mme Laurence Dumont (accessible ici), précisant les mesures prévues pour lever les obstacles législatifs et le calendrier de mise en œuvre et de distribution des premiers chèques. A défaut d’une action plus énergique, la proposition de distribuer des chèques eau risque de rester sans suite.
Nos organisations attendent que soient prises des actions concrètes pour rendre plus effectif les droits humains à l’eau potable et à l’assainissement en France. Nous rappelons que les dépenses d’eau sont des dépenses incontournables qui affectent de manière significative les personnes les plus démunies.
Ces droits fondamentaux ont été reconnus par les Nations Unies comme éléments indispensables du droit à la vie et de tous les droits humains et devant permettre à chacun d’avoir accès sans discrimination, physiquement et à un coût abordable, à un approvisionnement suffisant d’une eau salubre et de qualité acceptable ainsi qu’à des équipements sanitaires.
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Emmanuel Macron a annoncé des assises de l’eau pour discuter des enjeux financiers et techniques des réseaux d’eau en France. Alors qu’une consultation des élus locaux est ouverte jusqu’au 25 mai, les auteurs de cette tribune plaident pour que soit considéré l’accès à l’eau pour toutes et tous, y compris les plus modestes. Tribune publiée dans Reporterre.
Sandra Métayer est coordinatrice de la Coalition eau ; Emmanuel Poilâne est directeur de France libertés – Fondation Danielle Mitterrand ; Jean-Claude Oliva est directeur de la Coordination eau Île-de-France ; Gabriel Amard est coprésident de la Coordination eau bien commun France.