Organisée en début d’après-midi du 23 avril (heure locale), la manifestation a duré trois quarts d’heures. 45 minutes pendant lesquelles le chef de l’ONG et l’étudiant ont protesté en brandissant des pancartes en chinois et en français. Très réactive, Veolia Environnement a rapidement désigné des responsables chargés des relations publiques afin que ceux-ci reçoivent les manifestants et écoutent leurs revendications.
Dans une lettre ouverte à Veolia, Justice for all lui fait part des cinq revendications suivantes : publier l’intégralité des résultats des tests réalisés sur l’eau du robinet depuis la mise en application des Normes sanitaires sur l’eau potable (GB5749-2006) en Chine ; exiger la publication, de façon régulière, complète et authentique, par toutes les sociétés de gestion des eaux opérant en Chine, des résultats des tests réalisés sur l’eau du robinet ; procéder à un contrôle intégral de toutes les sociétés de gestion des eaux de Chine afin d’éliminer tout risque sanitaire similaire ou d’autres risques ; publier en temps opportun les résultats d’une enquête approfondie en Chine avec la participation d’une tierce partie le cas échéant ; et enfin, répondre activement aux revendications des citoyens chinois, notamment concernant les indemnisations exigées.
Les responsables des relations publiques, bien informé sur l’affaire de l’eau polluée au benzène à Lanzhou, ont accepté la lettre adressée par l’ONG chinoise à Antoine Frérot, PDG de Veolia Environnement, et fait deux commentaires : premièrement, Le gouvernement de Lanzhou détenant 55 % des actions de Veolia Eau, la responsabilité principale ne doit pas être assumée par Veolia, qui n’en détient que 45 % ; deuxièmement, Veolia Environnement restera en contact avec Justice for all et communiquera le contenu de la lettre ouverte à Veolia Eau de Lanzhou.
Les manifestants ont, quant à eux, rappelé leurs trois revendications à plusieurs reprises, à savoir : que Veolia Eau, qui a violé la loi chinoise et refusé de publier les résultats des tests sur l’eau du robinet, répare ses erreurs ; que toutes les usines de gestion de l’eau de Veolia en Chine rendent publiques les données concernant l’eau du robinet ; que toutes les usines de gestion de l’eau soient contrôlées intégralement pour éviter que des incidents similaires se reproduisent.
L’affaire de l’eau du robinet contaminée de Lanzhou a porté gravement atteinte à la santé de 3,6 millions de citoyens chinois. L’exposition au benzène est cancérogène et peut affecter le système nerveux. Absorbé en trop grande quantité, il provoque une intoxication aiguë, tandis que de faibles quantités provoquent une intoxication chronique. Or une teneur en benzène 20 fois supérieure au seuil national chinois a été détectée dans l’eau de Lanzhou, c’est pourquoi on ne peut nier qu’il s’agit d’une grave crise de l’eau potable.
En outre, il ne s’agit pas du premier incident portant atteinte à la santé publique causé par Veolia Eau en Chine. Justice for all a en effet énuméré, dans sa lettre ouverte, 14 incidents similaires provoqués par Veolia Eau dans le pays depuis 2007. L’ONG estime que de tels incidents auraient pu être évités si Veolia avait respecté la loi chinoise et mis les données concernant l’eau du robinet à disposition du public.
La contamination de l’eau au benzène à Lanzhou résulte au fond d’une dissimulation intentionnelle par Veolia Eau des informations concernant l’eau du robinet et de l’explosion d’une série de problèmes accumulés. C’est pourquoi Justice for all a souligné une fois de plus l’importance pour Veolia Eau de régulariser l’activité de ses entreprises en Chine, de respecter la loi chinoise et de diriger ses opérations en Chine selon les normes françaises de Veolia.
Source: french.china.org.cn
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