28 juillet 2010 : les Nations Unies reconnaissent le droit de l’Homme à l’eau comme un droit fondamental, essentiel à la vie. Sept ans plus tard la France ne semble toujours pas prête à concrétiser son engagement.
Alors que nous sommes au 21ème siècle, une époque synonyme de modernisme, de richesse, d’avancée technologique et de prise de conscience écologique, la France n’a toujours pas reconnu le droit à l’eau. Pire, elle l’a concrètement ignoré en rejetant en février 2017 une proposition de loi issue de travaux coordonnés par la Fondation France Libertés, la Coalition Eau et la Coordination Eau Île-de-France et d’autres associations, visant à la mise en œuvre effective du droit à l’eau en France.
Amendement après amendement, le texte a été volontairement vidé de son contenu en subissant une opposition systématique et aveugle du groupe Les Républicains, qui a même jugé contestable le premier article du texte qui inscrivait simplement le droit à l’eau potable et à l’assainissement dans le droit français. C’est pourtant le Président Nicolas Sarkozy qui avait porté la signature de la France devant les Nations Unies en 2010.
Si la France ne reconnait pas le droit à l’eau et à l’assainissement, elle reconnait néanmoins le droit à un logement décent. De celui-ci résultent certaines garanties permettant notamment à toute personne ou famille éprouvant des difficultés particulières d’avoir accès à une aide de la collectivité afin de disposer de la fourniture d’eau, d’énergie et de services. Les coupures d’eau pour impayés dans une résidence principale ont ainsi été interdites par l’article L 115-3 depuis le 15 avril 2013, ce qui n’empêche malheureusement pas certaines multinationales d’y recourir encore quatre ans plus tard. Dans un pays ou les politiques ne veulent pas faire du droit à l’eau pour tous une priorité et qui préfère laisser les multinationales faire leur loi, la défense de ce droit est devenu notre combat quotidien.
Malgré l’inertie de l’État français qui fait semblant d’ignorer la résolution de l’Assemblée Générale des Nations Unies reconnaissant le droit à l’eau potable et à l’assainissement comme un droit humain essentiel, nos associations continuent de se mobiliser pour la reconnaissance du droit à l’eau afin que cette ressource vitale puisse être accessible à tous et partagée pour faire humanité.
Certains combats sont longs mais si nous sommes déterminés nous finirons par atteindre notre objectif : le droit à l’eau et à l’assainissement pour tous effectif en France et dans le monde.