Hydrologie: les inégalités se creusent entre les territoires

Une nouvelle étude anticipe les bouleversements du cycle de l’eau liés au dérèglement du climat. Centrée sur l’Hexagone et la Corse et couvrant tout le XXIe siècle, Explore 2 laisse entrevoir un futur davantage soumis aux extrêmes, oscillant entre trop plein et trop peu d’eau selon les saisons et les territoires. Articles de Reporterre, RFI et Libération.

Étés secs, hivers pluvieux : ce qui attend la France

On sait que le changement climatique entraîne un réchauffement global. On connaît moins bien ses effets sur les pluies, les cours d’eau et les nappes. Une quarantaine de chercheurs travaillent ainsi depuis plusieurs années sur cette question, dans le cadre du projet Explore 2. Leurs résultats, portant sur 4 000 bassins versants en France métropolitaine, ont été dévoilés le 28 juin.

Que disent-ils ? Il fera plus chaud et plus sec l’été et nous aurons davantage de pluies l’hiver. Un climat quasi tropical, avec une saison sèche et une humide, d’ici la fin du siècle « Il n’est pas possible de le dire si précisément, indique Éric Sauquet, directeur de recherche à l’Inrae. Ce qui se dessine, ce sont en effet deux saisons beaucoup plus contrastées en termes de précipitations que ce qu’on a aujourd’hui. »

Plus précisément, les scientifiques estiment une hausse de la pluviométrie de 24 % en hiver dans le Nord, et de +13 % dans le Sud, mais une forte baisse en été : -23 % en moyenne sur le pays et jusqu’à -30 % sur le Sud-Ouest dans un scénario pessimiste. Conséquence : les sécheresses vont se multiplier, et les débits des cours d’eau baisser l’été (autour de -30 % sous scénario émissions fortes, autour de -12 % sous scénario modéré).

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Ressources en eau en France: une étude se projette en 2100

Inondations, sécheresse, le changement climatique a un impact sur le cycle de l’eau. Mais, dans quelle mesure va-t-il modifier les ressources à long terme en France ? L’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement a étudié plusieurs hypothèses sur les ressources en eau dont disposerait la France à horizon 2100. Les résultats de ce projet Explore2 sont publiés ce 28 juin. Par Pauline Gleize.

Avec Explore2, l’Inrae et l’Office international de l’eau (OiEau) ont modélisé 72 projections climatiques, des projections basées sur trois scénarios d’émissions de gaz à effet de serre du Giec. Plus on en émettra de CO2 et de méthane, entre autres, plus le climat se réchaufferaLes chercheurs ont donc établi des hypothèses à partir d’un scénario compatible avec l’accord de Parisun autre correspondant à une atténuation modérée du réchauffement climatique, sans oublier le scénario le plus émetteur.

Ce dernier amènerait, à l’horizon 2100, la France à un réchauffement d’environ 4°C et même davantage en été. Il aboutirait à des contrastes beaucoup plus marqués entre l’hiver et l’été. Selon les régions, il pourrait pleuvoir entre 13 % et 24 % de plus en hiver. Les précipitations se feront au contraire plus rares en été et pourraient chuter de 23 % en moyenne.

Dans l’Hexagone, la surface touchée par un évènement décennal de sécheresse météorologique, c’est-à-dire par le manque de pluiepourrait doubler. Quant aux cours d’eau, leur débit devrait baisser en été. La diminution pourrait atteindre les 30 % dans le scénario d’émissions fortes, 12 % dans le cas d’émissions modérées.

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Catastrophes à venir

Hivers plus pluvieux, étés plus secs… Les ressources en eau seront encore plus inégalement réparties en France d’ici à 2100

Une nouvelle étude sur le climat du futur et son incidence sur les ressources en eau de la France métropolitaine est dévoilée ce vendredi pour aider les territoires à s’adapter. Pilotée par l’Inrae, elle dessine un pays en plein bouleversement hydrique à la fin du siècle, davantage soumis aux extrêmes, oscillant entre trop plein et trop peu d’eau selon les saisons et les territoires. Par Margaux Lacroux.

Précipitations, débit des fleuves, hauteur des nappes… A quel point le changement climatique chamboulera-t-il les ressources en eau d’ici la fin du siècle en métropole ? Dix ans après une première étude nommée Explore 2070, l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) dévoile des données actualisées ce vendredi, en partenariat avec d’autres organismes de recherche françaisLa nouvelle étude, nommée Explore 2, se base pour la première fois sur des modèles climatiques régionaux, à plus petite résolution, et produit ainsi des résultats plus précis que la précédente. Centrée sur l’Hexagone et la Corse et couvrant tout le XXIe siècle, Explore 2 laisse entrevoir un futur davantage soumis aux extrêmes, oscillant entre trop plein et trop peu d’eau selon les saisons et les territoires.

-30% de débit des cours d’eau en été

«Les acteurs du territoire ne pourront pas dire qu’ils n’ont pas la connaissance du changement climatique et de son impact sur les ressources en eau, l’objectif est qu’ils se saisissent des résultats pour bâtir des stratégies d’adaptation», explique à Libération Eric Sauquet, hydrologue à l’Inrae et coordinateur du projet, qui a mobilisé une quarantaine de chercheurs pendant trois ans. Cette étude comporte un volet sur l’accompagnement des acteurs et a été doublée d’un autre projet visant à fournir des outils et guides pour s’adapter localement.

Les conclusions d’Explore 2 se basent sur le scénario le plus pessimiste pour l’avenir, celui avec de fortes émissions mondiales de gaz à effet de serre. «Celui-ci est tout à fait plausible quand on regarde la politique des Etats en matière d’atténuation. Les effets du changement climatique seront d’autant plus sévères que les émissions seront importantes», justifie Eric Sauquet. Ce parti pris permet ainsi de montrer les changements les plus profonds possibles d’ici à la fin du siècle.

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