L’association Eau publique Orge Essonne (membre de la Coordination EAU IDF) regrette que les administrateur.rice.s des régies publiques n’aient pas été invité.e.s aux rencontres nationales organisées pour les dix ans de France eau publique (FEP) qui se tiennent les 12 et 13 octobre à Bordeaux et fait des propositions pour avancer vers une plus grande participation des usagers citoyens au sein des régies publiques .
A la veille de l’ouverture des assises marquant l’anniversaire de FEP, nous prenons acte de votre renoncement à la participation à cette rencontre, des usagers qui siègent en qualité d’administrateurs des régies d’eau potable à personnalité morale.
Vous conviendrez que ce choix fait tâche de façon dommageable, en regard des valeurs et besoins des opérateurs publics de l’eau potable, particulièrement en matière de transparence et de gestion démocratique.
Ces difficultés à traduire effectivement ces ambitions dans les activités et le fonctionnement de FEP sont d’autant moins compréhensibles que sa communication ne se prive pas de s’y référer, par exemple dans les thématiques des ateliers des assises qui intègrent « l’eau comme creuset de démocratie!?! »
Les échanges liminaires que nous avons eu dans la construction de leur programme nous avaient permis d’attendre de la FEP une démarche d’ouverture aux usagers plus convaincante pour ces assises.
Comme vous le savez, nombre des adhérents récents à FEP l’ont été grâce à une mobilisation citoyenne difficile rejetant la subordination des services d’eau potables à des intérêts privés mercantiles opérant « dans le secret des affaires ». pour autant, nous savons bien que le retour en gestion publiques de nos services d’eau ait une condition nécessaire mais bien insuffisante pour garantir une gestion démocratique et inclusive pour leurs usagers. De grâce prenez nos attentes en la matière comme un aiguillon utile à la qualité de gestion de nos services et à leur audience pour faire prévaloir dans le débat politique une approche globale de l’eau à la mesure de son rôle dans la lutte contre le dérèglement climatique.
Vous rappelant que nous finançons ces assises de Bordeaux à travers les factures d’eau et redevances assainissement que nous payons à nos Régies et EPCI, nous vous demandons que soit pris en compte dans le relevé de suites à leur donner les chantiers suivants pour avancer dans la gouvernance démocratique,
* l’établissement d’un annuaire des membres des collèges usagers des CA des régies et des CCSPL des EPCI compétents pour faciliter le partage des retours d’expériences et bonnes pratiques et faciliter la co-construction de règles de fonctionnement motivantes pour ces instances
* les solutions pour élargir la représentation et la défense des usagers au-delà d’une désignation parmi les associations existantes (conventions citoyennes locales, participation tournante d’usagers tirés au sort? Etc.) et pour avancer vers des dispositions de co-productions tripartites du service public local entre usagers collectivités et salariés des opérateurs, compatible avec l’approche de l’eau comme commun, impérative à l’heure de sa raréfaction et de ses conflits d’usages
* les modalités de renforcement des droits d’expression et d’intervention des usagers au sein des opérateurs publics qui, a contrario des régies à personnalité morale, ne prévoit à ce jour de représentants des usagers et salariés au sein des exécutifs des opérateurs publics, particulièrement les SPL et syndicats mixtes
* l’élaboration (en s’appuyant sur les expériences locales en ce domaine) d’un modèle de charte entre les opérateurs publics d’eau potable et les bailleurs ou syndics de copropriété, pour garantir que les usagers non abonnés directs aux régies (habitants des ensembles résidentiels dotés de compteur collectif) disposent des mêmes droits que les particuliers abonnés.
* l’implication des opérateurs de FEP et de leurs usagers dans les démarches alternatives de prévention des pollutions, pour contrecarrer les grands projets climaticides de traitement au prix forts des nouveaux polluants (par exemple en s’inscrivant dans la campagne nationale coordonnée par le Réseau Santé environnement de « territoires sans perturbateurs endocriniens).