Les dérogations accordées aux centrales nucléaires pour qu’elles puissent continuer à produire en période de canicule et de sécheresse ne sont pas sans effets sur l’environnement. C’est ce que nous apprend l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) dans une note publiée le 27 juin, où elle fait le bilan de l’été 2022. Article publié dans Reporterre le 28 juin 2023.
Cet été-là, l’autorité administrative a temporairement relevé les écarts et les seuils de température régissant les rejets d’eau échauffée des centrales de Golfech, Bugey, Saint-Alban, Blayais et Tricastin. En parallèle, elle a réclamé une surveillance renforcée du milieu aquatique dans les cours d’eau concernés par ces rejets — le Rhône, la Garonne et l’estuaire de la Gironde.
Résultat : pour la centrale du Bugey, « le suivi du phytoplancton et du peuplement des diatomées benthiques [1]pendant l’été 2022 a mis en évidence une légère eutrophisation [2]du milieu », alerte l’ASN. Les poissons étaient moins nombreux à l’aval qu’à l’amont pendant la période de canicule, « contrairement à ce qui est habituellement observé à cette période de l’année ». De nouveaux contrôles réalisés à l’automne ont néanmoins montré un retour aux niveaux de peuplement habituels.