Archives de catégorie : Batailles pour une gestion publique

Vivement la gestion publique!

La Coordination EAU Île-de-France s’est adressée le 20 novembre aux conseillers municipaux des neuf villes d’Est Ensemble (Bagnolet, Bobigny, Bondy, Les Lilas, Montreuil,
Noisy-le-Sec, Pantin, Le Pré-Saint-Gervais et Romainville).

« La gestion et la distribution de l’eau, d’abord assumées par la commune, sont depuis 2010 confiées à la communauté d’agglomération Est Ensemble (CAEE). Pour autant, il s’agit fondamentalement d’une affaire locale, à la base même de l’organisation de la cité : elle vous concerne donc toujours au premier chef.

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Tendance nouvelle depuis quelques années, un nombre grandissant de collectivités souhaite retourner à une gestion publique directe après avoir confié l’eau à de grands groupes privés. Des responsables politiques de premier plan, aujourd’hui au gouvernement, ont fait ce choix : c’est le cas de MM. Valls, Montebourg et Moscovici. À droite il faut citer les villes de Castres et de Saint-Malo, et M. Estrosi envisage sérieusement de faire le même choix à Nice ! Il ne s’agit donc pas d’une question partisane, mais d’une décision politique à prendre dans l’intérêt général des habitants.

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Car, entre gestion publique directe et gestion privatisée, il n’y a pas photo ! C’est d’abord une question de prix. Le Syndicat des eaux d’Ile-de-France (SEDIF), auquel appartenait votre ville, applique un des tarifs les plus chers de France – de 40 à 58 % plus élevé qu’à Paris, qui bénéficie d’une régie publique. Cette inégalité est particulièrement choquante car elle pénalise une nouvelle fois les populations aux plus faibles revenus. Et après une baisse consentie sous la pression des usagers au moment du renouvellement du contrat entre le SEDIF et Veolia en 2010, les tarifs sont repartis de plus belle à la hausse : + 2 % au 1er janvier 2012 !

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Mais il n’y a pas que les tarifs : la qualité de l’eau, l’entretien du réseau, l’information et l’écoute des usagers et de leurs associations, les conditions de travail des salariés, la transparence des décisions, le contrôle par les élus, bref, toutes les caractéristiques d’un service public moderne, ne sont pas la première priorité, on le comprend bien, d’un grand groupe privé.

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Heureusement, la CAEE a une seconde chance : le tribunal administratif, saisi par notre association, a annulé l’adhésion au SEDIF le 30 mai dernier. Et le Conseil d’agglomération n’a pas revoté la délibération. Il faut donc à présent étudier concrètement la possibilité de créer une régie de l’eau d’Est Ensemble (comme il en existe une pour l’assainissement) ou d’un partenariat avec la régie publique Eau de Paris. Et il faut faire le bon choix pour les habitants, et avec eux, en les consultant directement sur cette question essentielle. Et enfin, le mettre en oeuvre.

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La Coordination EAU Ile-de-France, qui regroupe des usagers citoyens, des associations, des élus et des experts, est à votre disposition pour vous accompagner dans ce sens. Nous sommes disponibles pour contribuer à l’information des élus et de la population et pour un travail constructif dans le sens de l’intérêt général des habitants !

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Les nouveaux audits commandés par Est Ensemble seront rendus en avril 2013 et, à la veille des élections municipales, je ne doute pas que c’est cet intérêt des habitants qui vous guidera in fine et vous fera vous prononcer pour la gestion publique directe de l’eau à l’Est Ensemble. »

Forum Citoyen : Quel futur pour l’eau et les biens communs en Europe ?

INVITATION

Le Samedi 24 novembre 2012, 14h-18h

Au Pavillon de l’Eau, 77 avenue de Versailles, 75016 Paris

Le forum parisien sur les biens communs s’inscrit dans le cadre du projet « People, Power, Participation », qui réunit des milliers de citoyens à travers l’Europe. Dernière étape d’un processus conduit dans plusieurs pays (Italie, Bulgarie, Roumanie, Grande Bretagne, Espagne), le forum du 24 novembre permettra de présenter les initiatives citoyennes menées en Europe sur la question des biens communs.

Les réflexions menées et échangées lors de cette rencontre feront l’objet d’une restitution directe devant le Parlement Européen en décembre 2012.

L’objet du forum est de présenter les enjeux liés à la gestion des biens communs et de discuter des capacités des citoyens européens à agir pour leur défense. Il est organisé à partir d’une conférence-débat et d’ateliers de discussion ouverts à tous (élus, professionnels, associations, public).

Ce forum proposera une approche multidimensionnelle des biens communs et se concentrera sur la Charte Européenne des biens communs et sur les cas de remunicipalisation des services d‘eau (Paris, Naples, Viry-Châtillon, Coordination Eau Ile-de-France). Il sera proposé aux participants de contribuer à la rédaction d’un manifeste pour une gestion publique de l’eau, qui sera présenté devant le Parlement Européen en même temps que les travaux du programme « People, Power, Participation ».

Il sera animé par des représentants de la société civile, des universitaires et des praticiens français et européens francophones qui échangeront sur la question des biens communs et sur leurs expériences d’actions citoyennes. Anne le Strat, adjointe au Maire de Paris pour l’eau, l’assainissement et la gestion des canaux, et Présidente de la régie municipale Eau de Paris, et Alberto Lucarelli, adjoint au Maire de Naples pour les biens communs feront part de leurs propres expériences d’institutionnalisation des biens communs.

Cette manifestation doit permettre de diffuser le message porté par les mouvements citoyens européens qui se lèvent contre la privatisation de ce qui appartient à tous. 

Le forum sera suivi d’un cocktail à 18H

VOIR LE PROGRAMME ICI 


Veuillez confirmer votre inscription à paris@euroalter.com en précisant l’atelier qui vous intéresse avant le mercredi 21 novembre 2012, 19h.

Cette rencontre s’inscrit dans le cadre

du projet  People, Power, Participation soutenu par la Commission Européenne


Fracture la facture : réunion publique

 

 

 

RÉUNION PUBLIQUE le jeudi 15 novembre, 20h30

Avec Jean Claude Oliva, président de la Coordination eau Ile-de-France

Le Pré-St Gervais, Salle Danton, 9 rue Danton.

En  2010, la communauté d’agglomération Est Ensemble a choisi de se saisir de la compétence Eau.
Les communes constituant cette agglomération avaient toutes, auparavant, délégué au SEDIF (syndicat des eaux d’ile de France) la gestion de l’eau, qui elle – même l’avait déléguée à la multi nationale Véolia.
Une occasion unique était donc offerte à l’agglomération : rompre le contrat avec le SEDIF et revenir à une gestion publique de l’eau.
On n’en attendait pas moins d’une communauté majoritairement de gauche.

On n’en attend plus, car il n’en a rien été.
La coordination Eau-Ile de France et quelques élus siégeant au sein de la communauté d’agglomération ont milité, agi pour tenter de convaincre les élus prêts à suivre le président de l’agglomération de l’époque de se désengager, rien n’y a fait.

Il a fallu un recours devant le tribunal administratif de Montreuil déposé par la coordination Eau-ile-de- France pour annuler le vote de novembre 2011. Ce recours a été gagné en juin 2012.

Tout est de nouveau ouvert, et il s’agit désormais de se battre pour :

  • La réalisation d’une étude de faisabilité pour la régie publique
  • L’information et la consultation de la population de chaque commune concernée
  • Le remboursement des factures perçues par Véolia depuis la création de la communauté d’agglomération. >>>voir le modèle de lettre de demande de remboursement ICI

C’est une question de justice sociale : la population d’Est ensemble « bénéficie » d’un des tarifs les plus chers de France. Nous payons l’eau de 40 à 58% plus cher que nos voisins parisiens. Ce scandale doit cesser !
C’est une question de santé, nous voulons une eau de meilleure qualité, sans sels d’aluminium par exemple, à titre de précaution.
C’est une question de démocratie : la population doit être entendue!

La Commission européenne oblige à privatiser l’eau

Un communiqué de presse : France Libertés – Fondation Danielle Mitterrand, Coordination Eau Ile de France et ATTAC


Bruxelles – La Commission européenne promeut délibérément la privatisation des services de l’eau comme l’une des conditions imposées dans le cadre des plans de sauvetage, a-t-elle reconnu dans une lettre adressée aux groupes de la société civile. La direction du commissaire européen Olli Rehn a répondu aux questions posées dans une lettre ouverte, écrite par des organisations de la société civile, concernant le rôle joué par la Commission quant à l’obligation de privatisation imposée par la Troïka à la Grèce, au Portugal et dans d’autres pays. Aujourd’hui, dans une deuxième lettre au commissaire Rehn, les organisations exigent qu’il « s’abstienne dorénavant de toute pression imposant des conditions de privatisation de l’eau ».

>>>lire la suite ICI

Le talon de fer de la Lyonnaise

VOIR AUSSI: La Lyonnaise dans les Yvelines- 78

La Lyonnaise à Courgent – 78

La Lyonnaise à Poissy – 78

La Lyonnaise à Mantes – 78



La Lyonnaise des eaux (Suez), seconde multinationale de l’eau dans le monde derrière Véolia, rêve de passer pour une entreprise socialement responsable. Elle ne lésine pas sur les moyens, à preuve sa dernière campagne de communication, ainsi répercutée dans Le Monde :  « A Dunkerque, la Lyonnaise des eaux se lance dans la tarification progressive ». Nous qui croyions naïvement que, dans une délégation de service public (DSP), c’était les élus, les donneurs d’ordre, eux qui prenaient toutes les décisions importantes comme le tarif et que l’entreprise prestataire était là pour exécuter leur politique ! On voit que là où sévit Suez (comme Véolia ou la Saur), ce n’est pas le cas, c’est l’entreprise (et son intérêt particulier) qui commande : il y a quelque chose de pourri au royaume de la DSP !


Plus fort encore, selon l’hebdomadaire Marianne, la multinationale aurait saisi un « cabinet de conseil en stratégie de communication et gestion de crise », pour discréditer le choix politique de l’agglomération des Lacs de l’Essonne de créer une régie publique de l’eau et de chercher à se fournir auprès d’Eau de Paris plutôt qu’auprès de la filiale locale de Suez. Le cabinet se serait proposé de « limiter et réduire, en la discréditant sur le fond, la communication » de la Régie publique. Mais surtout, d’ « empêcher in fine la collaboration entre Eau des Lacs de l’Essonne et Eau de Paris ». Ces révélations témoignent de la violence que les multinationales de l’eau sont capables de mettre en œuvre pour maintenir leur position hégémonique. Gabriel Amard, président de l’agglomération des Lacs de l’Essonne, a porté plainte pour trafic d’influence.
La Coordination EAU Île-de-France soutient bien sûr le combat de cet élu courageux et déterminé.


>>>Pour en savoir plus, lien avec le dossier sur le site de la régie ICI


Mais la Lyonnaise ne rechigne pas à s’attaquer directement aux usagers récalcitrants ! A Courgent, dans les Yvelines, le maire a confié en catimini la distribution de l’eau à la Lyonnaise avec pour résultat, le doublement ou le triplement de la facture pour les usagers ; ceux qui consomment le moins étant les plus pénalisés ! A cette occasion, la Lyonnaise a même ajouté à ses méthodes « sociales », l’entrée par effraction (avec découpage du grillage) pour changer le compteur !!! Heureusement les usagers ne se laissent pas faire ; ils ont créé l’Association pour le retour en régie publique de l’eau à Courgent (membre de la Coordination Eau Île-de-France), ont déposé un recours pour faire constater l’illégalité de ce contrat et même organisé une grève des factures. La Lyonnaise et le maire les menacent maintenant de leur couper l’eau !

Pour ne pas les voir écrasés par le talon de fer de la Lyonnaise, une rencontre publique aura lieu
Samedi 20 octobre, à 14h30
A l’hôtel « Le Crépuscule », route des Longs Champs, à Houdan



Avec la participation de :
Gabriel Amard, président de la communauté d’agglomération des Lacs de l’Essonne
Maurice Martin, président de l’association Arep Camy (Mantes en Yvelines)
Jean-Claude Oliva, président de la coordination Eau Île-de-France
Jean-Luc Touly, conseiller régional d’Île-de-France et ex-employé de Véolia

Une page se tourne à Est Ensemble

Lire l’article paru sur le mag Est Ensemble ICI

La démission de Bertrand Kern de la présidence de l’agglomération Est Ensemble constitue selon celui-ci la fin de « la première phase de mise en place ». Le débat sur la gestion de l’eau a fortement marqué les débuts de l’agglomération. Avec de nombreuses associations et citoyens et une partie importante des élus du conseil communautaire, la Coordination EAU Île-de-France s’est opposée à l’adhésion au SEDIF et a finalement obtenu gain de cause au tribunal administratif. Bien entendu, ce combat n’était pas dirigé contre des élus mais visait à ouvrir la possibilité d’une gestion publique. C’est le cas maintenant et la communauté d’agglomération se trouve au pied du mur : il y a un choix à faire, un choix économique, politique, écologique.

Le magazine hors-série Est Ensemble, adressé à tous les habitants de l’agglomération, pointe d’ailleurs la gestion de l’eau potable dans « les enjeux de demain ». L’article indique que l’adhésion au SEDIF « n’était pas un parti pris politique ». Dont acte. Mais on a du mal à comprendre que « «la seule alternative aurait été d’acheter directement de l’eau à Véolia » (sic) : le réseau est celui du SEDIF, Véolia n’est que son délégataire. L’alternative c’était de continuer, le temps de la mise en place d’une régie, avec le SEDIF sans y adhérer … comme c’est d’ailleurs le cas aujourd’hui ! Décidément, les arguments en faveur de l’adhésion au SEDIF ne sont pas avouables, pas plus aujourd’hui qu’hier !

Dans le même article, on apprend qu’ « Est Ensemble a décidé de faire appel de cette décision (du tribunal) pour le principe ». Cela semble plutôt léger comme motif, les juges apprécieront ! Plus important, l’article confirme que l’agglomération attendra jusqu’au printemps prochain les conclusions d’une nouvelle étude pour arrêter sa décision entre une ré-adhésion au SEDIF et un partenariat avec Eau de Paris. Plus question donc dans l’immédiat d’adhésion au SEDIF (1), contrairement aux prédictions imprudentes entendues ici ou là ! Et, un an avant les élections municipales, choisir le SEDIF et Véolia ne sera pas la meilleure façon d’entrer en campagne pour des élus…

Un nouveau cycle commence : souhaitons pour la réussite de cette agglomération et son avenir, qu’il soit celui de la mise en place d’un véritable service public de l’eau. Et faisons plus que le souhaiter, continuons à agir ensemble !

(1)Au passage, remarquons que l’article 46 du contrat entre le SEDIF et Véolia, qui concernait Est Ensemble, est définitivement caduc car sa validité nécessitait une adhésion d’Est Ensemble dans les deux ans après la signature du contrat, soit jusqu’à juin 2012.