Mercredi 7 décembre à Ivry, la réunion publique « cap sur la gestion publique » a connu un succès manifeste avec plus d’une centaine de participants et plus de deux heures de débats passionnés. Des citoyens et des élus de nombreuses villes du territoire étaient présents : Arcueil, Fresnes, Gentilly, Ivry, Juvisy, Le Kremlin-Bicêtre, Orly, Thiais, Villeneuve-le-Roi, Viry-Châtillon, Vitry… Du côté des associations, on retrouvait la Coordination Eau Île-de-France, ATTAC Val de Marne, le collectif eau publique Nord Essonne, la fabrique Vitry en mieux, etc. Des organisations syndicales étaient également représentées comme la CGT (collectif eau IDF) et la FSU (personnels territoriaux) directement intéressées au sujet.
Célia Blauel, Présidente d’Eau de Paris et adjointe au maire de Paris, en charge de l’eau et du développement durable, puis Mounia Benaili, ancienne directrice de cabinet du Président de la régie eau des lacs de l’Essonne, ont témoigné au travers de leur expérience du sens de la gestion publique, de son intérêt pour les habitants. L’entreprise publique, une vraie entreprise, avec des compétences et de la technicité, au service exclusif des usagers, selon Célia Blauel, est un nouvel modèle en plein développement en Europe. Les axes forts d’Eau de Paris sont une gouvernance transparente et partagée, une politique sociale avec notamment un tarif bas pour tous et une action écologique en amont avec les agriculteurs pour limiter les pesticides ou passer au bio afin d’améliorer la qualité de l’eau. Un choix d’abord politique pour Mounia Benaili, qui a ensuite conduit à découvrir l’enrichissement éhonté des multinationales sur le dos des usagers.
Kévin de la Croix, chercheur en géographie, a montré ensuite la situation actuelle des modes de gestion de l’eau en Île-de-France, puis sur le territoire Grand Orly Seine Bièvre. Les cartes réalisées dans le cadre d’un partenariat sciences citoyens (PICRI) soutenu par la région Île-de-France, révèlent le poids écrasant des deux multinationales, Veolia et Suez, dans la métropole parisienne. A partir de ces cartes, un atelier participatif sera organisé pour élaborer des scénarios alternatifs pour développer la gestion publique.
Jacques Perreux pour le groupe Ecologistes et citoyens de l’EPT12, Jean-Luc Laurent pour le groupe MRC de l’EPT12, Olivier Beaubillard pour le Front de Gauche d’Ivry, ou encore Fatah Aggoune, maire-adjoint de Gentilly, ont exprimé leur engagement sans équivoque en faveur de la gestion publique. « Comment peut-on prétendre lutter contre la mondialisation libérale en général et se laisser déposséder sur le terrain par les multinationales qui en sont les fers de lance ? » a interrogé Jacques Perreux.
La volonté politique est là, bien ancrée chez les citoyens, les associations, les élus, présents à Ivry. Elle s’est exprimée fortement et de façon quasi-unanime. Nous ne voulons plus de Veolia et de Suez, nous voulons une gestion publique dans le territoire!
Tout le monde sent bien qu’il y a, ici et maintenant, une possibilité d’avancer vers cette gestion publique et qu’il ne faut pas la laisser passer car elle risque de ne pas se représenter de si tôt.
En effet, la décision est à prendre maintenant. « Le temps est compté » insiste Christian Métairie, maire d’Arcueil. Il y a un choix politique à faire qui ne doit pas attendre juin 2017. Beaucoup ont encore en tête -et en travers de la gorge-, le renouvellement de la délégation de service public (DSP) du SEDIF ; à l’époque, les deux principaux partis de gauche avaient annoncé leur intention de choisir la gestion publique. Mais dans un vote à bulletin secret, de nombreuses voix des deux partis s’étaient portées sur la DSP. La crainte des citoyens est d’entendre une nouvelle fois de belles promesses pendant les campagnes électorales présidentielle et législatives et de voir des actes en sens contraire juste après.
Bien sûr, il faut des études de faisabilité pour préciser le périmètre et les conditions de la gestion publique. Celle promise au niveau du territoire peut apporter des éléments déterminants si …elle se réalise dans des délais raisonnables et ne renvoie pas au-delà des prochaines échéances électorales. Des études plus ponctuelles (et sans doute plus rapides) peuvent être réalisées : Arcueil et Orly ont demandé à Eau de Paris d’en réaliser une pour leur ville, dans le cadre d’un marché d’études bilatérales ouvert par la régie. D’autres villes pourraient faire de même dans les prochains jours.
A côté de l’agenda décisionnel des élus, un agenda citoyen se met en place. Le mouvement est lancé. Un collectif eau s’est constitué qui se donne rendez-vous le mercredi 18 janvier pour organiser de nouvelles actions et faire entendre la voix des citoyen-nes.
Une réflexion sur « Grand Orly Seine Bièvre: le mouvement est lancé »
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