Ce projet a pour but de faire circuler sans discontinuité entre ces deux villes des péniches de 1000 à 2500 tonnes à la place des péniches de 650 tonnes actuellement.
Pourquoi faut-il abandonner ce projet?
Il a des conséquences catastrophiques:
– Ce projet va détruire la plaine alluviale de la Bassée, classée parmi les 87 zones humides d’importance nationale et qui abrite depuis 2002 une réserve naturelle nationale. Ces zones humides sont en danger partout en France et en Europe. Elles abritent pourtant des écosystèmes extrêmement précieux, rares et magnifiques, et concentrent 60% de la biodiversité dans le monde. La zone humide de la Bassée abrite une grande biodiversité, et en particulier des animaux et des insectes appartenant à des espèces en voie de disparition. Autrement dit, on dispose d’un véritable patrimoine que l’on s’apprête à saccager pour rien.
– La zone humide de la Bassée joue un rôle crucial dans la régulation des eaux de la Seine. C’est une zone inondable qui permet d’absorber la montée des eaux et de ralentir ou d’éviter les crues en aval. Et c’est naturellement et gratuitement que ces services sont rendus ! Le projet de mise à grand gabarit de la voie fluviale va augmenter la vitesse des eaux et donc rendre les crues à venir plus brutales et dévastatrices. Les inondations de l’an passé nous ont pourtant bien montré que la Seine-et-Marne est une zone qui peut être sujette aux inondations ! Pour contrecarrer cet inéluctable et dramatique effet secondaire, nous (contribuables !) devrons payer la construction d’un système de rétention artificielle des eaux, des bassines, alors que ce service nous est actuellement rendu gratuitement par la plaine de la Bassée.
– Les zones humides filtrent les eaux de surface qu’elles dépolluent gratuitement jouant un rôle décisif dans la protection de nos réserves en eau potable. Sans elles, les EPCI (communautés d’agglomération ou de communes) devront investir dans de grosses infrastructures de dépollution complexes et très chères.
En bref, nous allons payer pour détruire un écosystème précieux, puis payer encore pour parer aux conséquences de la destruction de cet écosystème.
Il est inutile:
– Les promoteurs du projet prétendent ainsi désengorger le trafic routier en Seine-et-Marne et diminuer le trafic de camions. C’est absolument faux ! Ce projet est celui des industries du bâtiment (sable, graviers, etc) et de l’agriculture industrielle dont les marchandises circulent déjà sur des péniches. Des activités polluantes qui ne sont pas durables auxquelles ce projet veut permettre d’aller plus vite. Quant aux marchandises qui arrivent en camion sur le port de Bray-sur-Seine elles se rendront au port de Nogent-sur-Seine, ce qui ne fera aucune différence En outre, ce projet s’inscrit dans une logique concurrentielle entre les ports du Havre et de Rotterdam, alors que nous devrions au contraire travailler à des relations de collaboration entre les territoires pour une transition écologique de l’économie.
– Ce projet ne créera pas de richesse ni d’emplois. Les emplois et activités du port de Bray-sur-Seine seront simplement délocalisés en amont dans le port de Nogent-sur-Seine.
– Ce projet augmentera la dette des collectivités locales qui financeront les études (c’est déjà vrai pour la Région Île de France et le Département de Seine et Marne) et certaines de ses infrastructures au détriment d’investissements utiles pour l’avenir de nos territoires.
En résumé:
Le projet de mise à grand gabarit de la Seine entre Nogent-sur-Seine et Bray-sur-Seine, c’est détruire une zone naturelle humide, un trésor de biodiversité pour un projet inutile économiquement qui contribuera à rendre plus coûteuse la gestion des eaux, encouragera des activités peu durables quand il faudrait aider à leur conversion écologique, sans compter le risque aggravé de crues plus violentes et dévastatrices que jamais.
Nous disons STOP à ce projet : sauvons la Bassée !
Signez ICI la pétition adressée à:
- Présidente du Conseil régional d’Ile-de-France
Mme Valérie Pécresse - Président du Conseil départemental de Seine-et-Marne
Jean-Jacques Barbaux