Le temps presse pour Gaza

GENÈVE (2 novembre 2023) – Le temps presse pour empêcher un génocide et une catastrophe humanitaire à Gaza, ont averti aujourd’hui des experts de l’ONU, exprimant leur profonde frustration face au refus d’Israël de mettre fin aux destructions de la bande de Gaza assiégée.

BRUXELLES (31 octobre 2023) – Le mouvement européen pour l’eau condamne le siège de Gaza et appelle au respect des droits humains et du droit international.

Voir les communiqués ci-dessous.

‘Le temps presse’ pour Gaza, avertissent les experts de l’ONU, qui exigent un cessez-le-feu pour empêcher un génocide

« Nous restons convaincus que le peuple palestinien court un grave risque de génocide », ont déclaré les experts. « Il est temps d’agir. Les alliés d’Israël portent également une responsabilité et doivent agir maintenant pour empêcher son action désastreuse », ont-ils ajouté.

Les experts ont exprimé leur « horreur grandissante » face aux frappes aériennes israéliennes contre le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, dans la nuit de mardi à mercredi (31 octobre), qui auraient tué et blessé des centaines de Palestiniens, les qualifiant de violation éhontée du droit international.

« La frappe aérienne israélienne sur un complexe résidentiel du camp de réfugiés de Jabalia constitue une violation éhontée du droit international et un crime de guerre. L’attaque d’un camp abritant des civils, dont des femmes et des enfants, constitue une violation totale des règles de proportionnalité et de distinction entre combattants et civils », ont déclaré les experts.

Les experts ont salué la résolution de l’Assemblée générale sur la protection des civils et le respect des obligations juridiques et humanitaires, approuvée par une majorité écrasante d’États membres le 27 octobre.

« Nous avons reçu cette résolution avec espoir, mais c’est maintenant qu’il faut agir », ont-ils déclaré.

« Tous les signes indiquent que nous sommes arrivés à un point de rupture », ont averti les experts, rappelant les images de personnes s’emparant désespérément de farine et d’autres produits de première nécessité dans un entrepôt de l’ONU dimanche 29 octobre, les nouvelles alarmantes d’enfants contraints de boire de l’eau de mer en l’absence d’eau propre, les rapports affligeants de patients, y compris des enfants, subissant des opérations chirurgicales sans anesthésie, et les personnes handicapées et les personnes âgées déplacées et vivant dans des tentes parce que les maisons ont été réduites à l’état de ruines.

« La situation à Gaza a atteint un point de basculement catastrophique », ont-ils déclaré, mettant en garde contre le besoin urgent de nourriture, d’eau, de médicaments, de carburant et de fournitures essentielles, ainsi que contre les risques sanitaires qui se profilent.

L’absence de carburant et la perturbation des infrastructures d’approvisionnement en eau due aux bombardements incessants depuis trois semaines ont réduit à néant l’accès à l’eau potable pour la population de Gaza, ont indiqué les experts.

« L’eau est essentielle à la vie humaine et aujourd’hui, deux millions de Gazaouis luttent pour trouver de l’eau potable ».

Les experts soutiennent fermement les efforts du secrétaire général des Nations unies pour permettre l’accès de l’aide humanitaire à la bande de Gaza.

Ils ont également appelé à la libération immédiate de tous les civils retenus en captivité depuis que les militants du Hamas ont attaqué les colonies israéliennes le 7 octobre.

« Toutes les parties doivent respecter les obligations qui leur incombent en vertu du droit international humanitaire et des droits de l’Homme. Nous exigeons un cessez-le-feu humanitaire afin que l’aide parvienne à ceux qui en ont le plus besoin. Un cessez-le-feu signifie également que les voies de communication peuvent être ouvertes pour assurer la libération des otages », ont déclaré les experts.

Ils ont exprimé leur vive inquiétude quant à la sécurité du personnel des Nations unies et des travailleurs humanitaires, ainsi que des hôpitaux et des écoles qui offrent un refuge et des services médicaux vitaux à la population de Gaza. Ils ont également tiré la sonnette d’alarme quant à la sécurité des journalistes, des membres des médias et de leur famille, tout en notant qu’internet et les communications ont été coupés, ce qui perturbe les communications essentielles et la diffusion d’informations sur la situation dans la bande de Gaza.

« Nous souhaitons rappeler à toutes les parties que le personnel et les installations humanitaires et médicales sont protégés par le droit international. Les États ont l’obligation d’assurer leur sécurité et leur protection en temps de guerre », ont déclaré les experts. « Comme le Secrétaire général l’a répété à maintes reprises, Israël et les groupes armés palestiniens doivent garder à l’esprit que même les guerres ont des règles. »

Il est estimé que 1,4 million de personnes sont déplacées à l’intérieur de la bande de Gaza et qu’environ 629 000 d’entre elles ont trouvé refuge dans 150 abris d’urgence de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). L’UNRWA signale que 70 travailleurs de l’ONU sont morts à la suite des bombardements israéliens à Gaza.

« La population palestinienne de Gaza, en particulier les femmes, les enfants, les personnes handicapées, les jeunes et les personnes âgées, a enduré des décennies de difficultés et de privations », ont déclaré les experts de l’ONU. « Nous appelons Israël et ses alliés à accepter un cessez-le-feu immédiat. Le temps presse. »

Les experts : M. Pedro Arrojo Agudo, Rapporteur spécial sur les droits de l’homme à l’eau potable et à l’assainissement ; M. Michael Fahri, Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation ; Mme Tlaleng Mofokeng, Rapporteur spécial sur le droit de toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale susceptible d’être atteint ; Mme Paula Gaviria Betancur, Rapporteur spécial sur les droits de l’homme des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays ; Mme Irene Khan, Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression. Francesca Albanese, Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans le territoire palestinien occupé depuis 1967 ; Mme Ashwini K.P. Rapporteur spécial sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée.

Lien vers le communiqué sur le site des Nations Unies

Le Mouvement européen pour l’eau condamne le siège de Gaza et appelle au respect des droits humains et du droit international

Le Mouvement européen pour l’eau (MEF) condamne fermement le siège actuel et le refus d’accès à l’eau et à d’autres biens de première nécessité dont est victime la population de Gaza de la part du gouvernement israélien. Nous appelons tous les acteurs concernés à respecter les droits humains et le droit international dans le cadre de leurs actions.

La population des Gazaouis endure depuis longtemps d’énormes difficultés, notamment un accès limité à l’eau potable, à des infrastructures d’assainissement et à des soins de santé adéquats. Ces conditions sont non seulement inhumaines, mais constituent également une violation des droits humains fondamentaux. Les conséquences humanitaires déjà désastreuses du siège prolongé de Gaza, qui dure depuis 16 ans, se sont rapidement détériorées depuis le lundi 9 octobre 2023, lorsqu’Israël a interrompu l’acheminement des ressources essentielles, notamment l’eau potable et les fournitures médicales, et qu’il a intensifié ses bombardements aériens au cours de la semaine. Maintenant qu’il n’y a plus de carburant pour faire fonctionner les infrastructures d’eau essentielles, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens avertit que deux millions de personnes sont en danger imminent.

Le MEF est fermement attaché aux principes de justice, d’égalité et de respect des droits humains. Nous pensons que chaque individu, quel que soit l’endroit où il se trouve, peut prétendre à l’accès à l’eau propre et sûre, une nécessité de base pour vivre. Le siège de Gaza aggrave la situation déjà difficile des Palestiniens en matière d’eau. Depuis la signature des accords d’Oslo en 1995, Israël a rapidement consolidé son contrôle sur l’approvisionnement en eau dans la région. Il contrôle désormais 87 % des ressources en eau palestiniennes et a instauré un état de « apartheid de l’eau » dans lequel les Palestiniens se voient refuser le contrôle et l’accès aux ressources et services en eau et consomment bien moins que les standards minimums en matière d’eau fixés par l’Organisation mondiale de la santé.

La situation est particulièrement grave à Gaza, où 97 % de l’eau est impropre à la consommation. Selon les observateurs des droits humains, l’approvisionnement intermittent et de mauvaise qualité en provenance d’Israël empoisonne lentement les habitants depuis des années. Les infrastructures d’approvisionnement en eau et d’évacuation des eaux usées ont toujours été prises pour cible par les frappes aériennes israéliennes, qui ont également été visées par le siège en cours, ce qui a entraîné une surexploitation et une pollution des nappes phréatiques. Le fait que les Palestiniens de Gaza soient privés d’eau pour la boisson, la cuisine, l’hygiène et l’agriculture a eu de graves répercussions sur la santé publique, notamment des taux de mortalité infantile et maternelle plus élevés et la propagation de maladies transmises par l’eau.

Le droit international, y compris les conventions de Genève, stipule que toutes les parties impliquées dans un conflit ont l’obligation d’assurer le bien-être des civils et de protéger leur accès aux biens de première nécessité. Nous appelons le gouvernement israélien et toutes les parties de la région à respecter ces obligations juridiques et à donner la priorité au bien-être de la population civile de Gaza. Le MEF exhorte en outre la communauté internationale, y compris les Nations unies et ses États membres, à prendre des mesures immédiates et concertées pour alléger les souffrances de la population de Gaza.

Nous appelons à la fin du siège, au rétablissement de l’accès à l’eau potable et à la facilita>on de l’aide humanitaire pour répondre aux conditions de vie désastreuses dans la région.

Dans un esprit de solidarité, nous nous tenons aux côtés des organisations et des défenseurs qui travaillent sans relâche pour résoudre la crise de l’eau et la crise humanitaire à Gaza. Nous continuerons à faire entendre notre voix et à défendre les droits et le bien-être du peuple palestinien.

Le MEF réitère son engagement en faveur des principes de jus>ce, des droits de l’homme et de l’accès à l’eau potable pour tous. Nous sommes unis à ceux qui partagent nos valeurs et nos aspirations pour un monde plus juste et plus équitable.

Télécharger le communiqué de presse en françaisanglaisitalienespagnol et serbo-croate.

Une réflexion sur « Le temps presse pour Gaza »

  1. Oui, l’eau est au cœur de la vie, du vivant!
    Aucune vie n’est plus précieuse qu’une autre vie.
    Une folie humaine de plus!
    L’eau vecteur de paix, il y a urgence!
    Il y a bien des résolutions onu, il y a des forces internationales d’intervention, alors????
    Oui,il a urgence!

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