Un message de Rajendra Singh, l’homme de l’eau en Inde, à l’occasion de la cinquantième année de Tarun Bharat Sangh qui commence le 30 mai.
C’est un honneur pour moi de partager avec vous qu’à partir du 30 mai 2024, nous entrons dans la 50e année de Tarun Bharat Sangh (TBS). C’est ce voyage mouvementé et enrichissant qui nous a mis en contact avec vous et nous a donné l’occasion d’apprendre, de partager et de répandre l’amour.
Lorsque nous avons commencé à travailler sur la préservation de l’eau il y a 45 ans dans un village de Gopalpura, dans le district d’Alwar au Rajasthan, nous ne pensions pas qu’avec votre soutien, nous pourrions atteindre et toucher la vie de tant de communautés, à travers l’Inde et le monde.
Alors que TBS a soutenu les communautés dans le cadre d’une préservation décentralisée de l’eau au Rajasthan, elles ont été nombreuses à se donner la main. Un réseau bénévole, Jal Biradari (communauté de l’eau), a commencé à sensibiliser et à mettre en œuvre des mesures communautaires de préservation de l’eau dans différentes régions de l’Inde. Face à l’augmentation mondiale des sécheresses et des inondations, la Commission populaire mondiale sur la sécheresse et les inondations (PWCDF) a été créée pour atténuer les sécheresses et les inondations, s’adapter et renforcer la résilience grâce au rajeunissement de la nature centré sur les communautés.
Les communautés avec lesquelles TBS a eu la chance de s’engager nous ont appris tant de leçons sur la vie et la nature :
-Les plus de 15 000 structures décentralisées de préservation de l’eau que TBS a aidé les communautés à construire, ont soulagé leurs souffrances, leur ont donné des moyens de subsistance décents et, surtout, la dignité, la paix et la sécurité. Cela nous a fait comprendre que la paix n’est possible que lorsqu’il y a de l’eau pour tous. Nous avons appris comment l’eau peut répandre l’amour et la paix.
-Nous avons été témoins par nous-mêmes des qualités de leadership et des connaissances enfouies sous des couches de désespoir et de silence des communautés privées d’eau, et comment, en les aidant à réaliser leur propre potentiel et en leur assurant un soutien, elles ont pu atteindre de grands sommets en matière de préservation de l’eau.
-La nature est blessée et a besoin d’une guérison dans laquelle l’eau est essentielle. Avec des communautés bienveillantes qui respectent la nature et la régénèrent, une fois qu’il y a de l’eau, la nature réagit rapidement grâce à sa biodiversité accrue et à ses écosystèmes résilients.
-Notre travail de préservation de l’eau, largement axé sur la recharge décentralisée des eaux souterraines, pilotée par les communautés, nous a démontré à quel point les relations entre les eaux souterraines et les rivières sont importantes et comment celles-ci se soutiennent mutuellement. Cela nous a appris l’importance des écoulements d’eau sous terre. Nous avons découvert qu’il était possible de faire revivre et de régénérer les rivières asséchées. et avec ces rivières, nous avons également été témoins de la façon dont les communautés responsables de cette régénération ont également repris vie et se sont régénérées. Nos propres travaux nous ont prouvé à maintes reprises que les rivières et la civilisation humaine sont étroitement liées.
-Certains de nos travaux datent de 40 ans et sont toujours aussi solides. Cela nous a prouvé la durabilité des efforts et constitue un exemple permanent d’atténuation, d’adaptation et de résilience climatiques. Nous avons pris conscience de l’importance des rivières pour l’action climatique et c’est pourquoi notre travail sur le terrain est passé d’une approche villageoise à une approche basée sur les rivières.
Il est temps d’agir
Nos voyages à travers l’Inde et le monde nous ont appris des leçons troublantes. Nous avons appris à quel point la pénurie d’eau détruit les paysages et les vies, provoquant la fragmentation des familles, des migrations de détresse, des conflits et même la mort. Sans eau, il n’y a pas de dignité, mais une violation des droits de l’homme et une atmosphère croissante de troubles, d’incertitude et d’insécurité.
Mais il y a toujours de l’espoir et une issue. Un retournement de situation est possible. C’est ce que notre travail avec les communautés de la région de Chambal à Karauli, dans les districts de Dholpur au Rajasthan, a montré, village après village. Désespérées et démunies, certaines communautés se sont tournées vers la criminalité et les armes puisqu’il n’y avait pas d’eau et donc pas de nourriture et pas de moyens de subsistance. Une fois convaincus du potentiel de la préservation de l’eau, ils se sont manifestés, ont déposé les armes et ont commencé à travailler à la préservation de l’eau. À mesure que l’eau commençait à s’accumuler et à s’infiltrer sous terre, les puits se sont rechargés et les rivières ont repris vie. Les champs regorgeaient d’activités agricoles, les revenus augmentaient et les indicateurs sociaux commençaient à s’améliorer. Le manteau de la peur et de l’insécurité a été remplacé par celui de la paix, de la sécurité et du bonheur. La résilience aux chocs climatiques et aux externalités est devenue possible. Les communautés de Chambal ont renforcé notre conviction que ce type de transformation est possible partout.
Je vous invite à faire partie de notre voyage et de notre travail alors que nous entrons dans notre 50e anniversaire et je vous invite à vous engager de toutes les manières possibles pour rassembler les communautés afin de reconstituer les ressources en eaux souterraines et de raviver les rivières. Des rivières saines et fluides sont essentielles à l’atténuation, à l’adaptation et à la résilience climatiques, un défi auquel le monde est confronté.