Comment Thames Water est-elle passée du statut de chouchou des fondamentalistes du marché à celui de catastrophe financière qui a coûté un milliard de dollars aux retraités canadiens de l’Ontario?John Cartwright, président du Conseil des Canadiens et Maude Barlow, ancienne présidente du Conseil et ancienne conseillère principale des Nations Unies sur l’eau, tirent les leçons d’une catastrophe pourtant prévisible, dans le Toronto Star.
Thames Water, jadis symbole des politiques de privatisation audacieuses de la Première ministre britannique Margaret Thatcher, est en grande difficulté. Elle est accablée de milliards de dollars de dettes insoutenables, a déversé des milliards de litres d’eaux usées non traitées dans les cours d’eau anglais et augmente ses tarifs d’eau à deux chiffres.
Cette semaine, l’agence britannique de distribution d’eau, qui dessert environ un quart de la population du pays, a été condamnée à une amende supplémentaire de 175 millions de dollars pour avoir rejeté des eaux usées. La situation est si mauvaise que le fonds de pension ontarien OMERS vient de radier 1 milliard de dollars de son investissement dans Thames Water et que la Banque de Montréal s’est apparemment débarrassée d’un demi-milliard de dollars de dette senior à un taux d’escompte de 30 pour cent.