Les associations Eau publique Orge Essonne, Coordination EAU Île-de-France, Aggl’eau CPS et le collectif Plus jamais ça 91 appellent à un rassemblement dimanche 20 mars à 16h30 face à l’usine de Morsang-sur-Seine. pour exiger sa restitution sans contrepartie.
Lieu du rassemblement – accessible rive gauche par le Coudray-Montceaux ou par la rive droite par Morsang sur Seine, chemin des îles
Pendant 120 ans, les Essonniens et leurs élus sont restés sous l’emprise de deux multinationales, Suez et Veolia, pour leur desserte en eau potable. Une dépendance payée très cher: surfacturation de l’eau, dégradation des réseaux, gaspillage de la ressource et démocratie locale bafouée.
Depuis dix ans, la vague citoyenne mondiale refusant la marchandisation de l’eau potable, a obtenu de premiers résultats en Essonne, à travers la création de six régies publiques pour la distribution1.
Eau des Lacs de l’Essonne à Viry en 2011, Evry-Centre Essonne (devenue GPS) en 2013, Briis-sous-Forges et Eau Ouest Essonne en 2016, Val d’Orge (étendu à Cœur d’Essonne) en 2017, et Sud Essonne en 2020.
Cette nouvelle donne a permis de premières baisses de tarifs, une connaissance renforcée de l’état des réseaux, une gestion à l’écoute des usagers.
Un mouvement qui doit se poursuivre pour répondre aux défis du dérèglement climatique
Ce mouvement est aujourd’hui entravé en Essonne par un monopole unique en France, acquis et conservé par ces multinationales sur la production de notre eau potable. Comment en est-on arrivé là?
Le XXème siècle a vu la fermeture progressive de la plupart des stations de captage d’eau souterraine, polluée par les intrants chimiques induits par une agriculture productiviste.
Toutes les communes de la moitié Nord de l’Essonne (la plus peuplée) se sont retrouvées otages des 4 usines de potabilisation d’eau de la Seine gérées par Suez (ex-Lyonnaise des Eaux) : Vigneux (créée en 1890), Viry-Châtillon (1931), Morsang sur Seine (1972) et Corbeil-Essonnes. De l’eau acheminée par un réseau interconnecté sud francilien (RISF) tentaculaire alimentant plus d’un million d’habitants.
Ce monopole a permis à Suez d’imposer des tarifs exorbitants estimés, encore aujourd’hui, à près du double (70 centimes en moyenne au m3) du prix coût réel de cette potabilisation (40 cts au m3 environ). Une marge qui, appliquée aux 70 millions de m3/an consommées par les agglomérations desservies, représente un racket de 20 millions€ par an ! Avec un risque fort d’une nouvelle envolée des prix:Veolia et Suez prévoient d’accroître encore leurs tarifs et leurs profits en fabriquant une eau « plus pure que pure ».
Solidarité plutôt que rivalité
Il y a un an (mars 2021), les communautés d’agglomération essonniennes1, appuyées par le Conseil Départemental, affichaient leur intention de recouvrer la maîtrise publique de cette production d’eau potable.
Grand Paris Sud, Coeur d’Essonne, Val d’Yerres-Val de Seine, Grand Orly Seine-Bièvre, …En attendant Paris-Saclay dont les dirigeants traînent des pieds.
Avec, en première étape, la création en 2022 d’un Syndicat mixte pour récupérer la propriété de ces usines, dont le coût a déjà très largement été payé à travers nos factures d’eau.
En juillet 2021, les négociations ont très vite achoppé sur la volonté des dirigeants de Suez de nous faire payer une 2ème fois ces usines, sans aucun argument à l’appui de leur exigence.
Agrippés à leur approche mercantile de l’eau, les actionnaires de Suez refusent de céder un pouce de leur domination sur l’eau potable du sud francilien.
Les temps ont changé
Cette arrogance n’est plus de mise. La volonté des Essonniens et de leurs élus d’une maîtrise du cycle de l’eau est un impératif démocratique et écologique à l’heure du dérèglement climatique.
L’eau est un bien commun qui exige d’être géré et protégé sous contrôle des citoyens dans leur ensemble.
Veolia (détenant désormais 86% du capital de son ex-rivale) et Suez, ont assez tiré profit de leur domination sur les services d’eau des collectivités. En Essonne, ils doivent quitter la Seine et nous restituer les usines qui nous reviennent.
Le syndicat mixte créé cette année en Essonne doit disposer rapidement des moyens d’opérer la baisse tarifaire et la gestion raisonnée de nos ressources en eau.
Dimanche 20 mars de 16h30 à 18h30, en prélude de la journée mondiale de l’eau 2022,
rassemblons-nous nombreux.ses au barrage du Coudray-Montceaux,
56, Berges de la Seine au Coudray Montceaux, station « Plessis-Chenêt » du RER D
face à l’usine d’eau potable de Morsang sur Seine, pièce maîtresse du réseau sud-francilien de production d’eau potable, pour exiger de Veolia-Suez sa restitution sans contrepartie, ainsi que celle des autres usines.
Les salarié.e.s de terrain de Suez n’ont pas démérité.e.s bien sûr : ils et elles méritent aussi de trouver de meilleures conditions de travail et le sens de leur métier au service des usager.e.s avec une gestion publique. Mais la rente de situation du groupe au détriment des usager.e.s est insupportable et ne peut pas continuer.
Avez-vous conscience que Suez est un acteur majeur dans l’écologie et qu’à ce jour beaucoup de travaux allant dans cette optique de transition écologique sont mise en œuvre à cela j’ajouterai une qualité d’eau irréprochable que l’on doit à leurs équipes, qui je vous le rappelle n’ont pas démérité durant cette crise sanitaire au même titre que les médecins.