Pollution de la Marne: audition par la mission sur les nuisances aéroportuaires

Mardi 9 juin, la Coordination Eau Île-de-France et l’association ADENCA ont été auditionnées par Messieurs Jacques-Alain Bénisti, député du Val-de-Marne, et Christophe Bouillon, député de Seine-Maritime, rapporteurs de la mission d’information sur les nuisances aéroportuaires. Cette mission a été créée par le bureau de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale le 21 janvier dernier.

L’aéroport Paris-Charles de Gaulle (3 400 hectares) est avec ses 60 millions de passagers le septième aéroport mondial. Les surfaces imperméabilisées (1 000 hectares) des 4 pistes, des voiries et des parkings ont besoin pendant l’hiver d’être déneigées et déverglacées. Il en est de même pour les ailes des aéronefs qui doivent être traitées au moment du décollage. Pour ce faire, Aéroports de Paris (ADP) utilise des composés glycolés qui se retrouvent dans les eaux pluviales, puis dans les rivières (Reneuse et Beuvrone) et enfin dans la Marne, juste en amont de la prise d’eau de l’usine d’Annet-sur-Marne et peut-être dans le verre des 500 000 Franciliens habitant la Seine-et-Marne, le Val d’Oise ou la Seine-Saint-Denis.

Un produit particulièrement toxique, l’éthylène glycol, a été retrouvé dans les eaux brutes de la Marne en 2009 : une présence confirmée lors d’un contrôle inopiné réalisé dans la Marne en mars 2013.

Partant de cette affaire de pollution, les associations ont montré les dysfonctionnements qui ont pu conduire à cette situation.

  • La question des rejets d’eau pluviale ne sont pas pris en compte au bon niveau, y compris dans leur dimension climatique, par ADP, le gestionnaire de la plate-forme aéroportuaire. Cette eau doit être, suivant son degré de pollution, le plus possible infiltrée, l’imperméabilisation à outrance des sols doit trouver des limites.
  • Les conditions de traitement, les produits utilisés et les procédures mises en œuvre doivent être respectueuses de la santé publique et réalisés dans la plus grande transparence. Ils doivent l’être sous le contrôle des services de l’État et les riverains doivent pouvoir intervenir dans toutes les étapes des décisions.
  • D’une manière générale, la démocratie n’est pas au centre des préoccupations. Les riverains, les citoyens avec leur expertise doivent pouvoir prendre toute leur place dans toutes les questions mettant en jeu leur santé et leurs conditions de vie.

La Coordination Eau Île-de-France et l’association ADENCA ont été satisfaites de leur échange avec les parlementaires et souhaitent que la richesse de leurs débats anticipe la qualité d’écoute qu’ils sont en droit d’attendre des services publics compétents, des entreprises (ADP, VEOLIA, etc.) actrices du territoire, des élus des villes et des établissements publics de coopération intercommunale impliqués.

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