ARTE JOURNAL 15/02
voir le reportage , signé David Bornstein et Carolin Ollivier.
Voir ICI le témoignage de JL Touly sur maverite.com
AFP / 14 février 2013 20h52
PARIS – Un salarié de Veolia poursuivi en diffamation par son employeur pour des propos tenus dans un documentaire intitulé Water makes money, qui dénonce la gestion privée de l’eau par les multinationales, a renouvelé jeudi ses accusations à l’encontre de l’entreprise.
Dans le documentaire, Jean-Luc Touly, affirmait que Veolia lui avait proposé un million d’euros pour qu’il renonce à la publication d’un livre dans lequel il mettait en cause son employeur en 2003. Se définissant comme un lanceur d’alertes, il a réitéré ses accusations devant le tribunal correctionnel de Paris, mensonge éhonté selon l’avocat de Veolia, Me Christophe Bigot. Veolia demande à M. Touly et l’association qui diffuse le film un euro de dommages et intérêts et le retrait des passages litigieux, ainsi qu’une publication judiciaire. L’entreprise conteste également un passage dans lequel M. Touly crie corruption, corruption, lors du vote du Sedif (Syndicat des eaux d’Ile-de-France) choisissant la délégation de service public au privé plutôt que la régie publique en 2008. Il a expliqué qu’il protestait en fait car l’écran de télévision retransmettant la séance avait été coupé lors du vote.
Pendant plus de trois heures, M. Touly, conseiller régional EELV d’Ile-de-France, a répété qu’il dénonçait un système généralisé, lançant à l’avocat de Veolia: chaque fois que vous me ferez un procès, on l’utilisera comme une tribune politique. Il dénonçait également dans le film corruption, système mafieux, conflit d’intérêts, propos qui visaient les dirigeants syndicaux des entreprises de distribution de l’eau, qu’il accuse d’avoir touché de l’argent, en acceptant par exemple des heures supplémentaires fictives. L’eldorado dans le domaine de l’eau, c’est terminé, a-t-il poursuivi, jusqu’à ma mort, je continuerai le combat.
Diffusé en 2010 au cinéma, le film a été rediffusé mardi dernier par Arte. Il a été vu au total par près de deux millions de spectateurs et téléspectateurs, selon M. Touly. Plus la chappe de plomb est lourde, plus la liberté d’expression doit être forte pour compenser, a déclaré son avocate, Me Léa Forestier, plaidant la relaxe. Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 28 mars.
Article « Le Parisien », 15 février