30 « cobayes » ont confié leurs urines à Générations Futures afin d’y rechercher le fameux glyphosate, molécule active déclarée des herbicides de type RoundUp ®. Résultats ? 100% des échantillons contiennent des résidus de cet herbicide classé cancérigène probable par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC).
Contexte. Le glyphosate est la matière active herbicide déclarée la plus utilisée au monde. En mars 2015, quelques mois avant que l’autorisation européenne du glyphosate n’expire, des experts du Centre International de Recherche sur le Cancer ont classé le glyphosate comme « probablement cancérogène » pour les humains. Les réglementations de l’Union européenne interdisent l’utilisation de pesticides lorsqu’ils sont considérés comme cancérogènes certains ou probables. Alors que l’autorisation du glyphosate arrivait à expiration, la Commission européenne proposait d’autoriser sa vente pendant encore 14 ans. Mais cette proposition, qui a été très critiquée par les ONG et la société civile, n’a pas reçu le soutien des États membres. La Commission s’est finalement vue obligée d’étendre l’approbation actuelle pendant 18 mois, l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) devant publier un avis sur la sécurité du glyphosate ce printemps. Un résumé de cet avis a été publié le 15 mars 2017 et exonère le glyphosate du moindre risque cancérogène pour l’homme ! La balle est maintenant dans le camp de la Commission européenne qui doit faire prochainement une nouvelle proposition aux États Membres.
Présentation de l’enquête. C’est dans ce contexte que Générations Futures a eu l’envie d’en savoir plus sur l’exposition des français à cet herbicide le plus utilisé au monde. Nous avons choisi de réaliser 30 analyses d’urines de personnes d’âges et sexe variés, entre 8 et 60 ans, habitant en ville ou à la campagne, à l’alimentation variable, biologique ou non, végétarienne ou non. Un certain nombre de personnes connues ont accepté de participer à ces analyses, réalisées avec un test ELISA.
Résultats ? Notre enquête démontre l’omniprésence de cette molécule dangereuse dans nos organismes :
- 100 % des échantillons analysés contenaient du glyphosate à une concentration supérieure à la valeur minimale de quantification du test (LQ = 0,075ng/ml).
- La concentration moyenne de glyphosate trouvée dans les 30 échantillons était de 1.25 ng/ml d’urine
- La valeur la plus faible trouvée était de 0.09 ng/ml, la plus élevée de 2,89 ng/ml soit 32,11 fois plus élevée que la valeur la plus faible.
- 96 % (29 concentrations sur 30) des concentrations étaient supérieures à la concentration maximale admissible pour un pesticide dans l’eau de 0.1 ng/ml.
« Malheureusement ces analyses confirment ce que nous craignions après avoir consulté d’autres études réalisées ailleurs en Europe et dans le monde : nous sommes toutes et tous contaminés par le glyphosate. Il est vraiment temps que les autorités européennes prennent conscience de l’urgence à agir et interdisent enfin cette molécule considérée comme probablement cancérogène pour l’homme par le Centre International de Recherche sur le Cancer ! » déclare François Veillerette, porte-parole de Générations Futures. « Tout n’est pas joué. Nous pouvons encore stopper l’autorisation de cette substance. Nous invitons donc les citoyens à s’emparer de ce sujet et à rejoindre les 500 000 européens qui ont déjà signé l’Initiative Citoyenne Européenne demandant notamment l’interdiction de cette molécule dangereuse[1] » conclut-il.
>>> Téléchargez le rapport en entier: GLYPHOSATE_1_060417
Dessinatrice, je vous propose de découvrir sur ce sujet une série de dessins aux crayons de couleur évoquant, par une suite d’abeilles mortes, la pollution par les substances chimiques et les pesticides utilisés dans l’agriculture.
A découvrir : https://1011-art.blogspot.com/p/vous-etes-ici.html
(Série présentée au Muséum de Genève d’octobre 2021 à novembre 2022).
Mais aussi, en lien direct, une réflexion sur l’utilisation des produits phytosanitaires : https://1011-art.blogspot.com/p/hommage-magritte.html