Dans le cadre d’un partenariat entre la Clinique Human rights, Economic Development and Globalization (HEDG) de SciencesPo et la Coalition Eau, des étudiantes en Master Human Rights & Humanitarian Action ont mené durant l’année universitaire 2019-2020 une étude de recherche sur le droit à l’eau et à l’assainissement des femmes migrantes sans-abri à Paris. Le rapport final propose plusieurs pistes d’action à l’attention des pouvoirs publics.
Les femmes migrantes sans-abri représentent environ 12% des 3335 sans-abris dénombré.e.s dans Paris intra-muros. Elles vivent pour la plupart dans la rue, dans des squats et dans des camps informels dans la ville et aux alentours. Ces femmes dépendent des services publics mais n’y ont pas toujours accès. Elles sont pour la plupart privées d’un accès à l’eau, à l’assainissement et à une hygiène de base.
Dans un contexte de crise sanitaire généralisée, le lavage des mains apparaît comme la meilleure mesure préventive pour éviter de contracter ou de propager des maladies et en particulier le Coronavirus. Cette consigne de base reste impossible à respecter pour ces personnes qui vivent au quotidien sans équipements d’accès à l’eau, avec l’impossibilité de se laver les mains, au risque d’exacerber les inégalités et les stigmatisations, et de mettre en péril leur vie.
Les conclusions de l’étude présentent plusieurs pistes d’action à l’attention des décideurs, notamment :
- L’Etat doit développer une approche basée sur les droits dans les processus de décision concernant la disponibilité d’infrastructures publiques d’eau, d’assainissement et d’hygiène.
- L’Etat doit relancer le programme de l’INSEE d’enquête et de production de données sur la population sans-abri.
- Les collectivités territoriales, avec l’appui des services de l’État, doivent installer plus de d’infrastructures afin que l’accès à l’eau potable et aux sanitaires soit maximisé dans le temps et dans l’espace.
- Les collectivités territoriales, avec l’appui des services de l’État, doivent adapter les poubelles aux déchets menstruels.
Cette étude a été menée dans le cadre de la campagne « l’eau est un droit ! », portée par 30 associations françaises, dont l’objectif est de mobiliser le gouvernement et interpeller les nouvelles équipes municipales sur les défis de l’accès à l’eau et à l’assainissement, au travers de la signature d’un Manifest’eau de 5 engagements.
POUR ALLER PLUS LOIN
- Rapport complet à retrouver ici
- Carte interactive avec l’ensemble d’infrastructures en matière d’eau et assainissement à Paris disponible ici
- Plus d’informations sur la campagne « L’eau est un droit! » ici
CHIFFRES CLÉS
- 1,4 million de personnes en France n’ont pas accès à des services d’eau et d’assainissement gérés en toute sécurité
- Plus de 200 000 personnes sont sans abri en France, dont 3335 à Paris intra-muros, 12% sont des femmes
- 1200 fontaines d’eau potable sont disponibles à Paris, seulement 5% fonctionnent pendant l’hiver
- 598 toilettes publiques sont mises à disposition à Paris, seules 160 sont ouvertes 24h/24h, et seulement 8 sont spécifiquement adaptées aux femmes
- 9 toilettes publiques à Paris intra-muros ont des tables à langer pour les enfants et les bébés.
- Sur les 16 douches municipales parisiennes, seulement une est spécifiquement adaptée aux femmes
- 20 douches sont gérées par des associations dans le cadre du programme des Espaces Solidarité Insertion (ESI), dont 16 sont mixtes.
La ville de Sarcelles Val d’Oise refuse d’installer un point d’eau dans deux camps sur la commune (des sanitaires également)
et ceci malgré deux « référé liberté » gagnés
1- route des Refuznik
2- av de la division Leclerc
Avez vous une action possible auprès des municipalité pour palier à cette inhumanité