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Berlin: après la remunicipalisation, la démocratisation

Plus de 40 personnes, pour la plupart représentantes et représentants d´initiatives et d´organisations, ont donné hier, avec la Berliner Wassertisch, le coup d’envoi à l’Assemblée fondatrice du Conseil de l’eau berlinois (titre provisoire). Les premières prises de position ont été présentées entre autres par les représentants de la Berliner Energietisch, de l’Allianz der öffentlichen Wasserwirtschaft (AöW), du Verband Deutscher Grundstücksnutzer (VDGN), de l’Ökowerk de Berlin. D’autres initiatives et organisations s’ajouteront dans les séances à venir.

« Après la remunicipalisation, la démocratisation ». Etant donné le prix de rachat exorbitant des participations privées, nous ne sommes pas encore au bout du chemin de la remunicipalisation. De nombreuses tâches sociales et relatives à la politique environnementale sont restées en l’état. La participation des citoyens et la démocratie directe sont les legs du référendum sur l’eau qui s’est déroulé avec succès à Berlin. La remunicipalisation de la Berliner Wasserbetriebe (Société des eaux de Berlin) représente une chance unique d’élaborer un modèle de participation. Le Conseil de l’eau berlinois, comité de participation citoyenne, devra avoir des droits d’information, de collaboration et de codécision sur les principes et les buts de la Berliner Wasserbetriebe. Comment le Conseil de l’eau devra-t-il être composé et qui devra choisir ses membres et de quelle manière ? Voici les questions essentielles à soumettre au débat démocratique lors des prochaines réunions.

Pour informer les acteurs sur le fond et préciser le caractère modèle de la démarche, la Berliner Wassertisch a présenté en septembre 2013 un projet de « charte de l’eau berlinoise ». Les premières propositions pour une poursuite de l’élaboration ont pu être discutées dès la séance de fondation d’hier.

La prochaine séance de travail du Conseil de l’eau berlinois aura lieu le 30 janvier 2014. A l’ordre du jour de la réunion : la structure d’organisation de la Berliner Wasserbetriebe et comment impliquer la participation citoyenne.

Gerlinde Schermer : « Notre première tâche, sera d’organiser le dialogue entre experts et associations et, à partir de là, d’impulser un débat large et ouvert entre tous ceux qui s’intéressent au « Conseil de l’eau ». A l’issue de ce processus de dialogue nous aurons des droits de participation clairement définis allant au-delà des modèles connus à ce jour. »

Dorothea Haerlin : « Dans la continuation du développement de l’Observatoire de l’eau de Paris et à partir des expériences faites à Naples lors de la remunicipalisation de l´eau, nous sommes d’avis que le Conseil de l’eau berlinois n´aura pas seulement une fonction d’observateur, mais aussi de collaboration directe et de contrôle. »

Ulrike von Wiesenau : « La remunicipalisation doit être suivie d’une démocratisation. La remunicipalisation de la Berliner Wasserbetriebe représente maintenant une chance unique de concevoir un modèle de participation sous la forme d’un Conseil de l’eau berlinois. Avec, à Berlin, un service d’approvisionnement en eau orienté dans le sens d´un bien commun, il faudra qu’il y ait à l’avenir des règles claires sur la structure de l’organisation aussi bien que sur les droits de participation des citoyennes et citoyens. »

Berlin, le 29 novembre 2013

Veolia eau va supprimer des postes …avant la vente?

Veolia Environnement prévoit de supprimer entre 700 et 750 postes administratifs dans sa branche eau. « Intolérable », juge Jean-Luc Touly, de FO Veolia.

L’entreprise avait déjà annoncé un plan de suppression de 10% de ses effectifs en mars dernier. 700 postes supplémentaires, sur un total de 15.000 employés, seront supprimés l’an prochain au sein de la branche « eau » de Veolia Environnement.

Ces 700 suppressions, qui doivent être validées en conseil d’administration le 11 décembre prochain, se feront sur la base du volontariat, mais des licenciements ne sont pas exclus. Veolia est en fait confronté à une détérioration de ses marges dans l’eau en France.

Les syndicats aux aguets

« On est très inquiets », réagit Jean-Luc Touly, de FO Veolia, évoquant un projet « intolérable ». « Ce ne sont pas les personnels qui sont responsables de la perte des contrats ou de la perte des marges. »

Le syndicaliste dit pourtant ne pas être surpris de ces mauvaises nouvelles. « On regroupe l’eau avec l’assainissement, les déchets, le chauffage, on est à flux tendu », explique-t-il. « En parallèle, les politiques demandent des efforts. (…) Des baisses de prix de 30 à 40% sont demandées depuis 2-3 ans, notamment à la veille des municipales. »

Pour Jean-Luc Touly, « le service public de proximité sera moins bien assuré ». « Personne ne comprend la stratégie de l’entreprise », juge-t-il. « On a l’impression que c’est une forme de fuite en avant. » Le syndicaliste envisage même la disparition de la société « telle qu’on la connaît ».

Ecouter Jean-Luc Touly sur RTL

Lire le communiqué de FO: Réorganisation avant la vente

Un nouveau pas pour l’environnement

Le Ministre de l’environnement Philippe Martin vient d’annoncer son
refus de signer la demande de cession de 7 permis pétroliers, dont plusieurs concernaient les pétroles de schiste dans le bassin parisien, à la société Hess Oil. Les organisations signataires saluent cette décision qui, un mois et demi après la validation de la loi Jacob interdisant la fracturation hydraulique par le Conseil Constitutionnel, rejoint la volonté du gouvernement de refuser l’utilisation de la fracturation hydraulique en France à défaut d’avoir une
position claire sur l’exploration et de l’exploitation des gaz et huiles de schiste…

Cependant, si Philippe Martin dit oeuvrer pour « le respect de l’intérêt général » (lire l’article du Parisien), tout le monde ne peut pas en dire autant et le dossier des gaz et huiles de schiste est loin d’être clos, pas davantage que le dossier sur les gaz de couche en Nord Pas-de-Calais et Lorraine.

Dernière attaque en date : le rapport de l’Office Parlementaire d’Évaluation des Choix Scientifiques et Techniques (OPECST) présenté à l’Assemblée Nationale par Christian Bataille et Jean-Claude Lenoir. Ces deux parlementaires ouvertement pro gaz de schiste prônent en effet «quelques dizaines de forages expérimentaux» pour pouvoir tester «la fracturation hydraulique améliorée ou des techniques alternatives» (lire article de Libération). Pris entre lobbies pétroliers et intérêts économiques, Ils n’hésitent pas à à minimiser au maximum les conséquences environnementales de la fracturation hydraulique et de l’exploration et de l’exploitation des gaz de schiste.

« Pourquoi vouloir à tout prix extraire de notre sous-sol jusqu’à la dernière goutte de pétrole » s’interrogeait à juste titre Philippe Martin ce matin dans les colonnes du Parisien.

A l’heure où les signaux environnementaux sont au rouge, où les conférences des parties sur le climat des Nations Unies sont au point mort et où le dernier rapport du GIEC confirme que les changements climatiques n’ont jamais été aussi certains, il est en effet grand temps que la France respecte ses engagements climatiques et se tourne vers une transition énergétique basée sur la
réduction des consommations, l’efficacité énergétique, la production d’énergie renouvelable et un projet de société pour accompagner la transformation de la production, du transport, et de l’habitat.Cela ne peut donc passer par l’exploration et l’exploitation des gaz et huiles de schiste.

Si le refus de signer de Philippe Martin constitue un nouveau pas pour l’environnement et la santé publique, nous demandons au gouvernement d’aller plus loin en interdisant définitivement toute possibilité d’exploration et l’exploitation des gaz et huiles de schiste et des gaz de couche, quelque
soit la technique utilisée.

Le 29 novembre 2011

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Action pour les toilettes à Montreuil

Un tiers de l’humanité (2,5 milliards de personnes) n’a pas accès à un assainissement approprié, y compris des toilettes ou des latrines, avec des conséquences dramatiques sur la santé humaine, la dignité et la sécurité, l’environnement et le développement social et économique. Cette situation a conduit l’ONU a désigné le 19 novembre comme « journée mondiale des toilettes » et a adopté la résolution « assainissement pour tous » en juillet 2013.

Cet état de fait ne concerne pas que les pays les plus pauvres. En France aussi, l’accès aux toilettes est problématique pour une partie de la population. Raison de plus pour signaler les initiatives prises dans ce domaine, comme celle ci-dessous, à Montreuil.

Depuis début octobre, deux familles de quatre et trois enfants, habitantes des « Murs à pêches » depuis plusieurs décennies, bénéficient chacune et enfin d’un WC, d’une douche et d’un lave-mains. Mieux, de « modules éco-sanitaires », puisque les lieux d’aisances fonctionnent en toilettes sèches, non raccordées au réseau d’assainissement. Un progrès notable du au projet « amélioration écologique des conditions sanitaires et d’habitat », porté par l’Association départementale pour la promotion des Tsiganes/gens du voyage (ADEPT). D’ici fin 2014, ce projet aura étendu sa mission à une quinzaine de sites dont huit à Montreuil, au bénéfice de 50 ménages de Seine Saint-Denis et Seine et Marne. Ce projet bénéficie de l’appui financier de la Fondation Abbé Pierre, de la Fondation de France et des communes concernées. Les familles sont quant à elles sollicitées à hauteur de 10% du montant des travaux engagés. A Montreuil, ce sont les Bâtisseurs d’Emmaüs qui ont réalisé les deux modules via un chantier d’insertion.

 

 

 

Veolia lauréat …du prix Pinocchio!

Veolia a reçu le Prix Pinocchio dans la catégorie « Une pour tous, tout pour moi » -prix décerné à l’entreprise ayant mené la politique la plus agressive en terme d’appropriation, de surexploitation ou de destruction des ressources naturelles- avec 39 % des votes, pour son implication dans des projets de privatisation de l’eau en Inde, en particulier à Nagpur. Alors que la multinationale se présente en héros apportant l’eau aux pauvres, sur le terrain, les échos sont bien différents : augmentation des tarifs, opacité des contrats de partenariat public-privé, retard des travaux, conflits avec les villageois et les élus locaux. Si Veolia semble réussir à retirer des profits de ces projets, l’eau, quand elle arrive jusqu’aux populations, est toujours livrée en camion-citerne…

Après le lancement du vote public le 15 octobre dernier, Les Amis de la Terre, en partenariat avec Peuples Solidaires – ActionAid France et le Centre de Recherche et d’Information pour le Développement (CRID), ont mis fin au suspense lors de la cérémonie de remise des Prix Pinocchio mardi 19 novembre à Paris. Cette année, un nombre impressionnant d’internautes se sont mobilisés pour désigner leurs lauréats parmi les entreprises nominées : plus de 41 000 votes au total, soit plus du double des années précédentes. Veolia, Areva et Auchan sont les grands vainqueurs de l’édition 2013.

Plus d’informations ici

Ethylène glycol dans la Marne, les fortes recommandations de la cellule de veille sanitaire

En relais d’associations locales et environnementales, de collectivités territoriales et de « simples » usagers citoyens, la Coordination EAU Île-de-France mène depuis le début de 2012, une action sur les terrains juridique et médiatique pour qu’ADP ne rejette plus dans la Marne des eaux pluviales contaminées par les glycols. Suite à cette action et à notre demande d’une étude indépendante, la préfète de Seine et Marne a saisi la Cellule inter-régionale d’épidémiologie (CIRE) Île-de-France—Champagne Ardenne, représentant de l’Institut national de Veille Sanitaire (InVS). L’avis de la CIRE -daté de novembre 2012, qui nous a été transmis en juin 2013 !-  a pour objectif la détection d’un glycol toxique à la prise d’eaux brutes de l’usine de potabilisation d’Annet – sur- Marne afin d’en estimer l’impact sur la santé publique.

NB : ci-dessous, les propos de la CIRE sont repris en italique.

Le contexte de détection de l’éthylène glycol toxique.

L’alerte lancée par l’association AVRVM  le 8 février 2011 s’appuie sur une mesure  ponctuelle du glycol toxique EG réalisée en mars 2009 par l’exploitant à la prise d’eaux brutes de l’usine de potabilisation d’Annet-sur-Marne.

Selon la préfecture citée par la CIRE…ce composé hors programme de surveillance…à fait l’objet d’une dérogation accordée par la préfecture… lors d’une phase de rejets importants d’eaux de ruissellement provenant de l’aéroport Roissy CdG.

La préfecture reconnaît ainsi l’existence et l’origine de la pollution par l’éthylène glycol  à la prise d’eau en Marne de l’usine d’Annet.

Plus loin dans son rapport, la CIRE considère d’autres sources possibles d’éthylène glycol dans l’environnement. On lit ainsi …aucune source industrielle connue pour utiliser ou rejeter de l’éthylène glycol dans l’environnement n’est recensée sur le secteur par les services des installations classées.

La caractérisation de la pollution

Le signal ponctuel détecté concerne …une pollution par un glycol, composé principalement utilisé par les aéroports comme produit antigel

De l’examen  des analyses  VEOLIA de 2009 pour les paramètres non imposés par la réglementation,  le Centre Anti Poison (CAPTV) estime que…le risque de confusion avec d’autres types de glycol (que le glycol EG) est  négligeable … au regard de la technique analytique spécifique utilisée par VEOLIA.

La corrélation entre la contamination par l’éthylène glycol observée dans les eaux de la Marne devant l’usine d’Annet et la pollution de la Reneuse (mesurée par le carbone organique total) peut laisser penser que la présence d’éthylène glycol  dans les eaux de la Reneuse est quasi permanente.

La chronicité de la contamination à la prise d’eau de l’usine d’Annet sur Marne ne peut donc être écartée.

Expositions et risques sanitaires pour les usagers.

La CIRE conclut qu’ …il est extrêmement improbable que l’exposition ponctuelleait eu des conséquences néfastes sur la santé des abonnés … à la seule considération du pic de concentration de l ’éthylène glycol mesuré en mars 2009 à la prise d’eau brute d’Annet-sur-Marne qu’ait produite l’ARS .

La CIRE ignorait ainsi les conditions aléatoires annuelles de vidange du bassin de rétention des eaux pluviales de la plateforme aéroportuaire que la Police de l’eau aurait dû  porter à sa connaissance…dans un souci de transparence… précise t’elle.

 En conséquence, nous demandons  à la CIRE une approche plus rigoureuse du risque sanitaire par la prise en compte d’une  exposition ponctuelle « 14 jours »  réaliste, un facteur majorant de 7 affectant l’indice de risque sur lequel est basé son avis, le rendant en l’état peu crédible.  Dès lors, on peut considérer  que l’exposition ponctuelle « 14 jours » présente un risque probable avec un indice proche de l’unité.

LE RISQUE D’ EXPOSITION CHRONIQUE  DEVRA ETRE CONSIDERE au regard du seuil de concentration du « glycol » à la prise d’eau d’Annet de 0.2 mg/l.

Nous rappelons que son  avis ainsi revu, la CIRE  devra l’inscrire dans un cadre préventif d’un risque de santé publique qui perdure depuis 2009.

Les recommandations fortes de la CIRE

La CIRE lève le doute  sur les origines de la pollution par le rappel  des constats précédents, à savoir : la proximité de l’aéroport avec l’usine d’Annet et des volumes de glycols utilisés chaque saison hivernale… qui appellent une vigilance particulière.

Force est de constater que ni l’arrêté préfectorale de février 2012, ni le protocole d’accord signé en août 2012 entre ADP et l’exploitant de l’usine ne répondent à la recommandation de la CIRE.

La CIRE conclut, face à l’inquiétude des acteurs locaux et dans un souci de transparence,  par la recommandation que…les prochaines campagnes de mesures réalisées tant au niveau d’eau pluviales d’ADP que de l’usine de potabilisation distinguent systématiquement l’éthylène glycol, le diéthylène glycol et le propylène glycol.

Un programme de surveillance à l’usine d’Annet étendu à la période des rejets d’ADP sur l’année incluant et suivant la période hivernale est demandé à VEOLIA. Les moyens de mesures devront être de précision améliorée à 0.2 mg/litre correspondant au seuil de capacité d’ozonisation de l’usine fixée antérieurement par l’exploitant.

L’ampleur de la contamination.

La CIRE rappelle que … les aéroports sont identifiés comme des consommateurs importants de glycols, c’est pourquoi …  l’arrêté préfectoral visant ADP fixe une concentration limite de 10 mg/l pour l’ensemble dans les rejets. Elle conclut…qu’aucune source industrielle connue pour utiliser ou rejeter de l’éthylène glycol dans l’environnement n’est recensée  sur le secteur.

VEOLIA Eau  fournit en 2012 une liste des 15 Syndicats de distribution de l’eau produite par l’usine d’Annet-sur-Marne . Les communes distribuées   proches de la Marne vont de Chelles à l’ouest à Clayes Souilly à l’est. Le secteur de Marne la Vallée au sud est également distribué. Une population de l’ordre de 350 000 habitants  est donc impactée en Seine-et-Marne par la contamination

A l’aval d’Annet, le Syndicat Marne Vive  coordonnant la production d’eau sur secteur « Marne confluence »,  considère que certaines usines de potabilisation  qui ont leur prise d’eau en Marne et distribuent sur les départements 93 et 94 sont susceptibles d’être impactées du fait de leur proximité.

La contamination par l’éthylène glycol des prises d’eau en Marne est donc potentiellement d’ampleur régionale propre à l’est de l’Ile de France.

Au plan national,  la notoriété de la plateforme Roissy CdG en tant qu’ «  Ouverture du ciel à la concurrence et Aéroville » contraint  ADP à  l’exemplarité en matière d’environnement  et de protection de la ressource en eau pour les autres plateformes.

En conséquence, nous  demandons à ADP de séparer les eaux pluviales contaminées sur la plateforme dans le but de les traiter  avant rejets afin d’abaisser la concentration en éthylène glycol à une valeur proche de son élimination.

Les conditions sont donc remplies pour que le paramètre contaminant des prises d’eau  en Marne soit considéré  « substance émergente » afin de l’introduire dans la norme de potabilité issue de la DCE de 1998 … dont la révision est attendue depuis plus de 5 ans par l’Agence Régionale de Santé.

Lire l’avis intégral de la CIRE