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Solidarité avec la population de Cajamarca (Perou)

conga-no-va

Soutien à la lutte contre le projet de mine d’or de Conga.

Une mobilisation sociale et environnementale pacifique sans précédent, qui a mis le thème de la défense du droit à l’eau et du droit à la consultation préalable des populations dans l’agenda national.
À l’occasion de ce 1er mai, le comité de solidarité avec Cajamarca en France, avec le soutien de la Coordination eau Ile-de-France :
• salue le courage, la ténacité et la dignité de ceux qui poursuivent la lutte et résistent à Cajamarca pour défendre l’eau contre l’or et obtenir l’annulation définitive du projet minier;
• alerte l’opinion publique française et internationale sur le contexte de criminalisation de la
protestation sociale et de mise en place d’un processus de militarisation et de privatisation de la police nationale au service des multinationales au Pérou,
• fait appel à tous les citoyens, aux élus, aux associations et aux organisations démocratiques et syndicales, qui ont soutenu la campagne de solidarité internationale en signant le communiqué adressé au Gouvernement dʼOllanta Humala, pour maintenir la plus extrême vigilance.
Depuis un an et demi, la population de Cajamarca (Andes nord du Pérou) lutte pacifiquement contre le mega-projet Conga, de l’entreprise YANACHOCHA pour la défense de l’eau contre l’or. Il s’agit d’une mobilisation sociale et environnementale sans précédent (deux grèves générales: du 24 novembre au 4 décembre 2011 et du 31 mai au 3 juillet 2012, interrompues par des déclarations d’état d’urgence et une marche nationale pour l’eau de Cajamarca à Lima, de 10 jours, en février 2012) qui tire sa force de son histoire et de son unité.
La mobilisation a pris une dimension nationale, a provoqué deux changements d’équipe
gouvernementale et a mis le thème de la défense du droit à l’eau et du droit à la consultation préalable des populations dans l’agenda national.
Après les incidents tragiques de juillet 2012, entraînant la mort de cinq personnes par balles des forces répressives, à Celendín et à Bambamarca, et le retrait provisoire du projet en août, la situation est loin d’être résolue et est au contraire alarmante. Yanacocha poursuit les travaux de construction des réservoirs que, selon elle, doivent remplacer leslacs menacés, tandis que les membres des rondes paysannes, devenus «
gardiens des lagunes », campent aux abords des lacs à 4000 m d’altitude pour les protéger. La population continue d’exiger le retrait définitif du projet dans un contexte de militarisation de la zone, de privatisation de la police nationale mise au service de la protection de la multinationale et de criminalisation de la protestation sociale (110 opposants et défenseurs des droits de l’homme —dont le Président de la Région, Gregorio Santos, et l’ex prêtre Marco Arana, dirigeant de Tierra y Libertad— sont, en ce moment, sous poursuites judiciaires).
Cette situation alarmante au niveau national vient d’être dénoncée le 11 mars dernier à la
Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme par une délégation péruvienne qui a rappelé que 24 civils sont morts et 649 ont été blessés lors de conflits sociaux depuis le début du gouvernement d’Ollanta Humala.

POURQUOI « CONGA NO VA »
• Parce qu’il va détruire cinq lacs de haute montagne, 260 ha de bofedales (prairies humides qui permettent de retenir les infiltrations d’eau de pluie) et les eaux souterraines,
• Parce qu’il est situé sur une source, zone d’écosystème fragile, zone protégée,
• Parce que Yanacocha a une autorisation d’utilisation de 900 L/sec, alors que toute la population de la ville de Cajamarca consomme 233 L/sec.
• Parce qu’il contamine l’eau des rivières et toutes les eaux de consommation humaine et
d’irrigation pour les pâturages et l’agriculture,
• Parce que l’utilisation du cyanure et le processus de lixiviation sont interdits dans les pays européens et aux USA en raison de leur dangerosité,
• Parce qu’il va à l’encontre de toutes les normes légales nationales (ordonnances municipales, régionales, Zonification Ecologique et Economique, Loi générale de l’Environnement, Constitution) et internationales (Droit à l’eau reconnu en 2010 comme partie intégrante des Droits de l’homme par résolution de l’ONU du 28 Juillet 2010).
• Parce qu’il va à l’encontre du droit des populations à être consultées pour tout projet affectant leur mode de vie (Déclaration des Nations Unies 2007, Conventions 169 de l’OIT et même Loi péruvienne votée en 2012),
• Parce qu’il repose sur un type de développement qui va à l’encontre de celui défendu par la population (une relation différente avec la nature fondée sur le respect, le bien-être, la justice sociale et le respect des générations futures).

UN PROJET SUSPENDU ?
Actuellement, le projet Conga est « suspendu », mais pas arrêté, puisque l’entreprise minière continue ses travaux subrepticement, appuyée dans sur l’intense militarisation de la région de Cajamarca. En parallèle, d’autres concessions ont été accordées à d’autres compagnies dans la région et le gouvernement met en place ses plans de persécution et pénalisation des opposants au projet, ainsi que des défenseurs des droits de l’homme.
Nous appelons la solidarité internationale à se renforcer jusqu’à l’annulation définitive du projet Conga et à demander au gouvernement péruvien l’arrêt immédiat du processus de criminalisation des dirigeants populaires et opposants à ce projet.

Comité de solidarité avec Cajamarca (lien ICI)
Rejoignez-nous !

Télécharger ICI le Fascilule « CONGA NO VA! Agua si, oro no ! »

Carnaval pour l’eau au Chili ! Manifestations ici et là bas

AFICHE+MARCHACARNAVAL POUR L’EAU AU CHILI

Nous sommes des organisations et des communautés qui voyons depuis des années se réduire nos rivières, mourir nos cultures, nos enfants tomber malades, nos eaux être polluées; cela fait des années que nous modifions nos cultures pour les adapter au manque d’eau, mais nos efforts n’ont pas amélioré la situation et tout est chaque jour de plus en plus dramatique.

Nous sommes donc partis à la recherche d’eau et nous avons rencontré d’autres organisations qui dénoncent, depuis plus ou moins longtemps, la même réalité auprès d’autorités sourdes et de médias complaisants, Nous avons ainsi découvert qu’il y a de l’eau au Chili, mais que la muraille qui la sépare de nous s’appelle profit et qu’elle se construit avec le Code des Eaux, la Constitution, les accords internationaux comme le Traité binational minier, mais principalement avec l’imposition d’une culture qui considère normal que l’eau qui tombe du ciel ait des propriétaires. >>lire la suite de la déclaration final de la marche pour l’eau ICI

MANIFESTATION EN FRANCE

L’Assemblée citoyenne Chili-France, le Mouvement Igualdad, ALDHEA, Terre et Liberté pour Arauco, la Coordination Eau Île-de-France et France Amérique Latine, entre autres, appellent à une manifestation lundi 22 avril à 19h00 devant le siège social de Suez Environnement (16, place de l’Iris, Courbevoie, métro La Défense) en solidarité et soutien à « La Marcha Nacional por el Agua y por La Vida » qui se déroule en ce moment au Chili. L’arrivée prévue de cette marche à la capitale, Santiago du Chili, est le 22 avril 2013, à 12h00.

CHILI, LE MODELE DE GESTION TOTALE  DE L’EAU PAR LE MARCHÉ

Le code de l’eau, imposé par Pinochet en 1981 et maintenu par les gouvernements post dictature, est aujourd’hui la cause d’un nombre important de graves conflits socio-environnementaux dans ce pays. Le modèle chilien ultralibéral de gestion de l’eau applique le principe que l’eau est un « bien économique » et que sa propriété doit revenir au privé. Il n’existe pas de modèle plus extrême que celui-ci en termes d’absence de l’Etat et en matière de gestion et de propriété des eaux.

34 ans après le début de l’expérience néolibérale chilienne, les résultats sont inquiétants. L’accaparement de l’eau par les acteurs économique a généré une détérioration croissante des écosystèmes, une diminution de la qualité et de la disponibilité de l’eau dans la nature et l’accroissement des inégalités hydriques.
Nous dénonçons ce modèle injuste installé par la force dans un pays où le peuple avait les pieds et les mains liées par la dictature.
UN NOUVEAU CODE DE L’EAU EST URGENT !!
L’EAU EST UN DROIT HUMAIN FONDAMENTAL PAS UNE MARCHANDISE !

SUEZ AU PAYS DE LA  « SOCIÉTÉ DE MARCHÉ »

Le code de l’eau de Pinochet est une vraie aubaine pour les multinationales de l’eau. Il a permis la privatisation de presque 100% de l’eau de domicile de tout le pays en seulement 10 ans, à l’exception de l’eau potable rurale (pas assez rentable) et l’eau de la commune de Maipu ( 900 mille habitants), seule grande commune chilienne à gérer l’eau en régie publique.
C’est ainsi que Suez Environnement, à travers sa filiale Aguas Andinas, n’est pas seulement chargée de gérer l’eau et l’assainissement de la capitale, Santiago (environ  5 millions de « clients »), elle est aussi propriétaire à vie de l’eau.
Son activité est largement rentable (de l’ordre de 20 % par an), mais pour les chiliens le bilan de sa gestion montre les limites de la  multinationale lorsqu’il faut s’occuper d’un bien commun.  A la place de réinvestir les bénéfices dans le long terme,  le renouvellement des canalisations, l’amélioration du système de potabilisation et d’assainissement, l’accès à l’eau des plus démunis… la filiale doit rémunérer, grassement de préférence, les investisseurs et les actionnaires étrangers. Les mêmes qui surveillent les fluctuations de la bourse à la seconde près.
SUEZ ENVIRONNEMENT EST RESPONSABLE DE :

Nombreuses coupures intempestives d’eau qui ont eu lieu dans la capitale cette année. Elles ont duré de 2 à 3 jours obligeant l’autorité sanitaire à faire fermer tous les restaurants de plusieurs communes de la Région Métropolitaine.

Autrement, des milliers de personnes ont été affectées par des inondations causées par la rupture de vieilles canalisations. A cela s’ajoute un système de facturation qui pénalise les plus démunis qui sont soumis à des coupures nettes s’ils ne payent pas et à des pénalisations pour la reconnexion. Le « prix » de l’eau     a toujours augmenté et l’entreprise ne prend pas en charge le droit humain à l’eau.

En lien avec la propriété de l’eau, une affaire judiciaire tache encore une fois l’image de Suez au Chili à cause d’une décision de justice qui oblige la multinationale à rendre public un accord secret passé avec une entreprise de production d’électricité. Il visait à permettre à cette dernière d’utiliser l’eau de la rivière dont est « propriétaire » la multinationale française pour faire tourner des turbines hydroélectriques. Le projet capterait l’eau en amont de la rivière et la remettrait plusieurs kilomètres en aval du bassin versant, affectant l’écosystème et par conséquent l’économie locale.

Pour couronner la liste d’incompétences de Suez au Pays de la « société de marché », la pire centrale de traitement des eaux usées qu’une ville puisse imaginer, la Centrale d’Assainissement La Farfana. Dès sa mise en fonctionnement, les  débordements des piscines de stockage ont inondé d’excréments les habitations voisines. Depuis, la multinationale est confrontée à l’indignation des voisins et des mouvements sociaux qui exigent des solutions contre la proximité de la centrale des habitations, l’odeur pestilentielle et le passage de nombreux camions en zone urbaine pour retirer les boues non traitées qui seront stockées ailleurs. La problématique de l’assainissement à Santiago est loin d’être résolue et le modèle de gestion privée se montre impuissant devant les enjeux.

Résumer l’eau à sa seule dimension économique c’est ignorer la complexité du maintien de la qualité globale et du droit d’accès pour tous à la source.

C’est nous condamner à mort !

En coordination avec les mouvements sociaux chiliens, nous invitons les militants pour l’eau en France à se joindre à une grande manifestation  lundi 22 avril à 19h00 à la Défense en face du siège de Suez.

Nous dirons à Suez Environnement que nous sommes contre ses agissements au Chili et ailleurs, que nous voulons une réponse claire pour comprendre sa participation aux injustices hydriques dont elle responsable ; que nous demandons l’indemnisation de 6 millions de chilien(ne)s qui ont souffert des coupures sans préavis pendant plusieurs jours, que nous exigeons de la multinationale la réalisation des travaux de renouvellement de canalisations et d’amélioration de l’assainissement. Finalement, nous demandons toutes les informations concernant les événements signalés dans ce document.

Dirigeants de Suez Environnement
Le Chili se dirige vers un  changement de société profond,
l’eau sera au cœur de sa refondation.

Yvelines : assez de négociations secrètes !

Six communes nouvellement intégrées dans la communauté d’agglomération CAMY viennent de changer de « délégataire » (au profit de Suez-Lyonnaise des Eaux), sans que la population ait été consultée, ni même préalablement informée ! Des contrats ont été signés pour une durée de 5 à 9 ans, et ceci, à un an des élections municipales de 2014 qui auraient pu donner lieu à un débat public et à un choix clair du mode de gestion par les habitants des communes concernées.

Ce qui est en train de se passer sur le plateau de Perdreauville a de quoi nous interroger !

Dans une interview au Courrier de Mantes du 6 mars 2013, le Président de la Communauté de Communes du Plateau de Lommoye (CCPL) annonce son intention louable de reprendre en régie la compétence « eau » pour les 10 communes de  la CCPL autour de Bréval-Lommoye – ce dont nous nous félicitons.

Mais la répartition des communes entre les différentes intercommunalités implique de dissoudre l’ancien « Syndicat des Eaux de Perdreauville » qui regroupait à la fois certaines communes de la CCPL et d’autres qui sont maintenant entrées dans la CAMY.

Or, la dissolution de ce Syndicat va « libérer » ces dernières – comme Fontenay-Mauvoisin, Jouy-Mauvoisin, Favrieux, Le tertre Saint Denis, par exemple – qui ont  été intégrées à la CAMY en 2012 ou en 2013 et qui entrent ainsi dans le « périmètre » confié à Veolia ou à Suez-Lyonnaise des Eaux… dont la CAMY est la généreuse pourvoyeuse !

L’AREP-CAMY avait donc raison d’écrire : la contrepartie des baisses de tarifs consenties par Veolia et Suez en 2011, c’est l’élargissement à l’ensemble des 35 communes de leurs périmètres d’intervention, « équitablement » répartis !

Tout ceci se réalise en catimini, dans le dos des citoyens à qui on refuse la possibilité de se prononcer démocratiquement à l’occasion des prochaines élections municipales ! C’est un déni de démocratie !

>>agissez avec nous ! voir ICI

Licencié pour n’avoir pas coupé l’eau à des familles démunies

Un employé de Veolia Eau à Avignon a été licencié début avril pour avoir refusé depuis 2006 de couper l’eau aux domiciles de personnes qu’il estimait défavorisées mais que la direction considérait comme de mauvais payeurs. | AFP/Eric Piermont, 18/04/2013

Un employé de Veolia Eau à Avignon a été licencié début avril pour avoir refusé depuis 2006 de couper l’eau aux domiciles de personnes qu’il estimait défavorisées mais que la direction considérait comme de mauvais payeurs. L’agent de 48 ans était employé depuis 20 ans à Veolia eau. Il a reçu une lettre de licenciement datée du 4 avril 2013, dont l’AFP a obtenu copie, motivée par son «refus de mettre en oeuvre les fermetures de branchements faisant suite au non-paiement de facture».

Depuis 2006, l’employé refusait de procéder aux coupures du compteur d’eau de familles qui ne s’acquittaient plus de leurs factures et qu’il jugeait défavorisées. «Psychologiquement, il se refusait à couper l’eau, il préférait négocier avec les familles, récupérait des chèques et leur conseillait de voir avec Veolia pour épurer leurs dettes», explique le secrétaire général de la CGT du Vaucluse, Thierry Lapoirie. D’après ce dernier, environ un millier de familles auraient été concernées par ces coupures non effectuées entre 2006 et 2013.
L’employé récalcitrant plusieurs fois rappelé à l’ordre
Ces «coupures concernent des personnes mauvais payeurs», et non des foyers en difficulté, a précisé à l’AFP le responsable Veolia pour le secteur Gard-Lozère-Alpes-Provence, Bruno Challoin. «Les personnes défavorisées relèvent des services sociaux (qui) prennent en charge tout ou partie des factures impayées comme le prévoit la loi», a-t-il ajouté. Cependant, la direction de Veolia, mise au parfum par l’attitude de cet employé récalcitrant, l’a rappelé à l’ordre. Il a fait l’objet de plusieurs rappels de consigne et des entretiens de conciliation avec la direction avaient été organisés.«Sur sa fiche de poste, il y a cette mission (de coupure de branchements) et nous sommes une société avec des règles, on ne choisit pas les tâches qu’on a envie d’effectuer», a affirmé le responsable régional de la compagnie des eaux. Ses refus de couper l’approvisionnement en eau nuisaient à l’organisation du travail, selon Veolia, et d’autres agents devaient procéder aux coupures non effectuées. N’ayant pas goûté à la réaction de sa direction, le salarié licencié a décidé d’engager une procédure devant le conseil des prud’hommes.

« Psychologiquement il se refusait à couper l’eau » : un employé de Véolia licencié

Pendant six ans, il a tenté de s’y opposer, obligeant ses collègues à le faire à sa place. Dans le Vaucluse, un employé de Véolia Eau vient d’être licencié par sa direction. Elle lui reproche d’avoir refusé de couper l’alimentation en eau de plusieurs foyers : 1 millions de factures sont concernées.

Cet employé considérait ces familles comme défavorisées. Pour la direction, ils s’agissait tout simplement des mauvais payeurs.

« Psychologiquement, il se refusait à couper l’eau, il préférait négocier avec les familles, récupérait des chèques et leur conseillait de voir avec Veolia » explique le secrétaire général de la CGT du Vaucluse, Thierry Lapoirie.

Il y a un an, c’est un employé d’ERDF/GDF qui avait été sanctionné par sa direction. Il refusait de couper l’électricité à des familles en situation d’extrême précarité.

Ile-de-France : 90 % des cours d’eau en mauvais état écologique

ENVIRONNEMENT – Malgré une nette amélioration depuis vingt ans, seuls 10 % des cours d’eau franciliens sont aujourd’hui en bon état écologique. Ce sont notamment les petites rivières qui pâtissent encore le plus des pollutions accidentelles. En 2027, 100 % des cours d’eau seront censés être en bon état selon une directive européenne.

L’Ile-de-France a jusqu’en 2027 pour assainir la totalité de ses cours d’eau selon une directive européenne datant de 2000. « On part de loin » avoue Bernard Doroszczuk, le directeur de la DRIEE d’Ile-de-France, la direction de l’environnement et de l’énergie. Et pour cause, seules 10 % des rivières franciliennes sont aujourd’hui en « bon état écologique » selon les normes de qualité environnementale. Une moyenne peu reluisante qui cache sur le terrain une profonde disparité selon le débit des cours d’eau.

176 pollutions accidentelles recensées depuis 10 ans
« L’amélioration des eaux de la Seine et de la Marne depuis 20 ans est incroyable, se réjouit Fabien Esculier, le chef du service de la police de l’eau. Les taux d’oxygène et de phosphate sont revenus à la normale grâce aux investissements en matière de traitement des eaux usées. Mais les petites rivières comme la Bièvre ou l’Yerres restent en mauvais état écologique, notamment à cause de leur faible débit. »

Globalement, les cours d’eau en Ile-de-France souffrent tous d’un trop plein de polluants chimiques. « On nous a signalé entre 2001 et 2010 176 pollutions accidentelles dont la moitié provenaient de rejets d’hydrocarbures, explique Bernard Doroszczuk. Il ne s’agit pas forcément d’actes délibérés, les orages amènent aussi beaucoup de polluants dans les rivières à cause du ruissellement. Le moindre papier qu’on jette dans la rue peut se retrouver à l’eau. » Depuis l’été dernier, la préfecture de police refuse d’accorder des autorisations de baignade dans la Seine en vertu d’une qualité jugée « insuffisante ». Une politique qui a sonné le glas cette année du Triathlon de Paris.

Le TA de Paris juge la précipitation et le passage en force du SEDIF

A l’audience du Tribunal administratif de Paris du 11 avril, est examiné un recours déposé par la Coordination EAU Île-de-France pour l’annulation d’une délibération du SEDIF, votée en février 2011. Cette délibération mettait en place l’annexe 46 du contrat SEDIF-VEOLIA, prévu pour le cas où l’agglomération Est Ensemble, adhère au SEDIF. Or à cette date, l’adhésion de l’agglo au SEDIF n’était pas effective ! Mieux, depuis, elle a été annulée  par le Tribunal administratif de Montreuil ! Cette délibération prévoyait une baisse des tarifs supplémentaires (histoire d’appâter les gogos comme on peut le voir ci-dessous) : 1,41 €/m3 avec Est Ensemble au lieu 1,51€/m3 sans Est Ensemble. Mais le SEDIF s’est tellement précipité qu’il a appliqué ce tarif dès le 1er janvier 2011, avant même le vote de la délibération l’y autorisant !!!

Pour que l’annexe 46 soit valide, il fallait que l’agglomération Est Ensemble adhère au SEDIF dans les deux ans après la signature du contrat SEDIF-VEOLIA, intervenue pendant l’été 2010. Un délai forclos puisque,à ce jour, la CAEE n’est toujours pas adhérente au SEDIF.

M. Santini avait pourtant mis la pression pour qu’Est Ensemble adhère au SEDIF. Ainsi les élus communautaires avaient sur leur table une lettre de M. Santini sur leur table le jour où devait avoir lieu le vote de l’agglo sur l’adhésion au SEDIF !

La précipitation et le passage en force caractérisent depuis le début le renouvellement du contrat entre le SEDIF et VEOLIA. On se souvient encore d’un vote ahurissant à bulletins secrets pour choisir la délégation de service public comme mode de gestion en 2008…

Le recours de la Coordination vise à mettre un coup d’arrêt à cet abus de pouvoir permanent. Il vise aussi à bloquer toute possibilité d’adhésion d’Est Ensemble au SEDIF.

Tarif : c’est toujours plus cher avec le SEDIF!

Le tarif du SEDIF au 1er janvier 2013 est 1,47 €/m3 (pour la partie eau exclusivement). Du 1er janvier 2011 (départ du nouveau contrat SEDIF VEOLIA) au 1er janvier 2013, l’augmentation est donc de 4,25%.  Le tarif préférentiel avec l’adhésion au SEDIF n’était donc qu’un attrape-nigaud.

A titre de comparaison, le tarif d’Eau de Paris au 1er janvier 2013 est 1,05 €/m3, inchangé depuis le 1er janvier 2010, date du retour en régie publique. Le SEDIF fait payer aux usagers domestiques des tarifs qui sont de 40 à 68% plus élevés que ceux d’Eau de Paris.

C’est bien un racket qui s’opère sur les usagers via le SEDIF.

Le 11 avril 2013