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Assises régionales des associations pour l’eau : c’est parti !

 La réunion préparatoire tenue au Conseil régional samedi 25 juin a permis de découvrir l’expérience des associations présentes et de dresser une plate-forme des valeurs qui nous rassemblent : l’eau comme « bien commun », la transparence de sa gestion et des choix de cette gestion, la nécessaire « présence-expertise » citoyenne, l’échange des savoir-faire en la matière, les dimensions environnementales et sociales de cette ressource incontournable.
Les Assises régionales des Associations pour l’Eau visent à mettre en réseau toutes les associations qui ont l’eau pour point commun, à mutualiser leurs expériences pour faire émerger un acteur citoyen-usager au niveau régional. Elles visent aussi à inscrire des propositions émanant des citoyens dans la politique régionale de l’eau en cours de révision.  Elles sont enfin le rendez-vous pour préparer le Forum Alternatif Mondial de l’Eau (FAME) qui se tiendra à Marseille en mars 2012.
Nous remercions tous les présents et leurs associations, compte tenu de cette « fin de saison » chargée, et Hélène Gassin, vice-présidente de la Région IDF, chargée de l’Environnement, pour avoir permis à cette première rencontre de se tenir.
Nous saluons la présence d’Emmanuel Petrella de l’IERPE et des États Généraux de l’Eau de Bruxelles (EGEB) avec lesquels nous avons des échanges constructifs.
CALENDRIER et PROGRAMMATION :
Les Assises sont programmées pour décembre 2011 (sur Paris, dates à définir). Elles seront la résultante d’un processus qui s’engage dès la rentrée.
Nous proposons d’organiser un Forum francilien de l’Eau  associant un département à une  thématique précise. Cette initiative serait portée en lien avec les associations locales qui possèdent des expériences et un savoir-faire pertinents, avec des chercheurs et des collectivités publiques qui ont la même exigence démocratique que nous. A cet égard, il faut signaler la présence d’Olivier Meïer, directeur du Festival de l’Oh ! du Conseil général du Val de Marne ou encore de Bernard Maurin, vice-président du conseil d’exploitation de la régie publique Eau des Lacs de l’Essonne.
Les formats et thèmes seront précisés avec tous nos partenaires.
Les premières propositions de forums de l’eau à ce jour sont :
75 (Paris) : Droit à l’eau/ accès à l’eau avec le Mouvement Utopia
77 (Seine et Marne) : préservation de la ressource eau avec le Collectif contre les gaz de schistes d’IDF
78 (Yvelines) : batailles pour la gestion publique avec l’AREP-CAMY, l’AGGLEAU, l’Eau Val-de-Seine…
91 (Essonne) : quel service public de l’eau ? avec le soutien de la régie Eau des lacs de l’Essonne
93 (Seine St Denis) : pouvoir de l’eau, démocratie, citoyenneté avec notamment le retour d’expérience d’Est Ensemble.
94 (Val-de-Marne) :
-eau et habitat collectif avec la FALC
-la redécouverte de la Bièvre avec Union Renaissance de la Bièvre
Autres propositions :
-atelier eau, jeunes, citoyenneté
-rencontre chercheurs et citoyens en novembre à Nanterre avec la Fondation France Libertés.
-espace pour les institutions dans les Assises sur les questions d’éducation à l’eau.
                                
Prochain rendez-vous pour caler définitivement notre calendrier francilien et la logistique adaptée : mardi 30 août à l’Espace « Comme Vous Émoi » à Montreuil (soirée).
L’inscription aux Assises commence dès maintenant avec  une  fiche d’inscription déjà remplie par l’ADEDE, Union Renaissance de la Bièvre, le Festival de l’OH !, la Compagnie Caribou, l’AREP-CAMY, la régie Eau des Lacs de l’Essonne, la FALC, ATTAC 94, le Mouvement Utopia… Les Amis de la Bièvre à Fresnes et l’ADEDE ont remis des documents présentant plus largement leurs activités et points de vue. Un site Internet en lien avec celui de la Coordination va être mis en place dans les prochaines semaines pour donner de la visibilité à tout ce processus.

De Créteil à Marseille – FAME 2012

« Avec la reconnaissance du droit à l’eau par l’Assemblée générale des Nations Unies, une nouvelle étape du combat pour que chaque être humain dispose d’eau en quantité et en qualité suffisantes est ouverte. Il s’agit maintenant de rendre ce droit effectif.
Les « solutions » proposées par les marchands d’eau et promues par le Forum mondial de l’eau depuis quinze ans, sont partout en échec. Elles ne résolvent pas le problème de l’accès à l’eau, ni celui de la préservation de la ressource. Pire, au nom du dogme du recouvrement total des coûts, elles accentuent les inégalités. La fuite en avant dans des technologies toujours plus sophistiquées et coûteuses évite de s’attaquer à la pollution généralisée de notre environnement.
A cette pensée unique, nous voulons substituer la pluralité des voix de l’eau, celles des femmes, des communautés locales, des associations, des élus, qui s’expriment avec de plus en plus de force dans le monde entier, à l’exemple du peuple italien avec le référendum. Au marché de l’eau, nous voulons substituer la pluralité des alternatives qui font appel aux savoirs traditionnels comme aux techniques innovantes, dans un rapport nouveau à la population. Alternative d’une gestion publique renouvelée, forte de la participation de la population et des salariés. Alternative écologique au modèle industriel de gestion de l’eau et de l’assainissement. Alternative politique aussi car comme dit le forum italien des mouvements de l’eau : « cela s’écrit eau, cela se lit démocratie ».
Il y a urgence à changer de modèle car avec le changement climatique de nouvelles menaces pèsent : sécheresses, inondations, mais aussi concurrence accrue entre les usages : la quête éperdue d’énergie pour préserver à tout prix la société de consommation risque d’épuiser  l’eau.
L’agriculture industrielle mondialisée génère 40% des gaz à effet de serre responsables de l’instabilité du climat. Très sensible au changement climatique, elle conduit à l’insécurité alimentaire. De plus, l’irrigation intensive et la pollution généralisée qui caractérisent l’agriculture industrielle aggravent encore la crise de l’eau et les inégalités rurales. Il est donc vital d’adopter d’autres modes de production agricole pour résoudre la crise de l’eau.
Nous appelons à participer au Forum alternatif mondial de l’eau, à Marseille en mars 2012, qui sera le grand rendez-vous des peuples de l’eau pour imaginer un autre monde et un autre avenir. »
* Déclaration adoptée lors de la journée de dialogue franco-indien du 17 juin 2011 à laquelle ont participé notamment : Vandana Shiva, Siddh  Nath Upadhyay, Esha Shah, Gabriel Amard, président de l’agglomération des Lacs de l’Essonne, Alain Boulanger, président de la FALC,  Jacques Cambon, ATTAC France, Claire Chanut du Collectif contre les gaz de schistes, Anne Le Strat, présidente d’Eau de Paris, Maurice Martin, président de l’AREP-CAMY, Jean-Claude Oliva, président de la Coordination Eau Île-de-France, Jacques Perreux, conseiller général et conseiller régional, Joseph Rossignol, vice-président du Conseil général du Val de Marne, Josiane Teissier, Coordination Eau bien commun PACA.

Succès historique pour l’eau en Italie!

C’est un succès historique pour les militants de l’eau du monde entier! Le référendum d’initiative populaire en Italie a obtenu une participation de 57% des inscrits, soit plus que les 50% nécessaires à sa validation : ce n’était pas arrivé depuis 1995 !

Plus de 95% des votants ont refusé la privatisation de l’eau et ils ont été aussi nombreux à refuser que des profits soient réalisés sur l’eau. Les tenants de la privatisation n’avaient pourtant pas manqué de leur expliquer qu’ils se trompaient, qu’en fait, il ne s’agissait pas de privatisation car la propriété des installations serait restée publique …comme en France ! Mais les Italiens n’ont pas été dupes, ils ont bien compris que confier la gestion d’un service public au privé, c’est bien une privatisation !

A l’heure de la victoire, il ne faut pas oublier les étapes du chemin et rendre hommage à la longue obstination de nos amis italiens. Les 1,7 millions de signatures recueillies pour obtenir le référendum. Les centaines de comités dans toute l’Italie regroupant citoyens, associations, salariés et syndicats des services publics, élus locaux, etc. Les deux manifestations monstres à Rome en mars 2010 et en mars 2011. Une dynamique citoyenne s’est construite depuis des années -on se souvient du Forum alternatif mondial de l’eau (FAME) à Florence en 2003- et a su trouver le soutien des forces de gauche comme de l’Eglise catholique, tout en s’affirmant de façon autonome avec le Forum italien des mouvements pour l’eau.

Et si nous suivions le chemin de nos amis italiens ? Et si nous étions capables de nous rassembler, de nous coordonner, citoyens, associations, salariés et syndicats des services publics, élus locaux, etc., pour constituer un grand mouvement pour l’eau en France et dans d’autres pays ? Et si le FAME en 2012 à Marseille cette fois, était le point de départ de ce mouvement ?

Remarquons enfin que la majorité absolue des électeurs italiens (plus 54% des inscrits) s’est prononcée pour la gestion publique de l’eau. Il n’y a pas de forces politiques capables de tels scores depuis bien longtemps en France et dans de nombreux pays européens! Cela donne la mesure de la légitimité politique du combat pour l’eau. Et l’eau a débordé et s’est mutuellement renforcée avec d’autres combats comme le rejet du nucléaire et le rejet de l’impunité de Berlusconi. Face à la désaffection qui frappe les institutions politiques, le combat pour l’eau montre la voie du renouveau !

Cette formidable maturité citoyenne mérite d’être entendue ! Il faut arrêter de jouer avec la démocratie et de décider à la place des citoyens des grandes questions publiques comme la gestion de l’eau ou le nucléaire. Il faut au contraire rendre la parole aux citoyens : exigeons que plus aucune privatisation, que plus aucune reconduction de délégation de service public, ne puisse se faire sans vote de la population !

L’adhésion d’Est Ensemble au SEDIF doit être annulée !

Lundi 30 mai, la Coordination EAU Île-de-France, représentée par l’avocat
William Bourdon, a déposé un recours au Tribunal administratif de Montreuil,
pour obtenir l’annulation de la délibération de la Communauté
d’agglomération Est Ensemble (CAEE) du 30 novembre, sur l’adhésion au
Syndicat des Eaux d’Île-de-France (SEDIF).

Sur la forme, la délibération est entachée d’un vice de procédure : l’appel
à une société de sécurité privée par M. Kern et le comportement de cette
dernière, ont dissuadé nombre de citoyens d’assister à une séance du Conseil
d’agglomération qui aurait du être publique et qui ne l’a donc pas été.

Sur le fond, par les deux délibérations votées le 30 novembre (l’une pour la
réalisation d’études et l’embauche d’un ingénieur pour choisir le mode de
gestion et l’autre pour l’adhésion au SEDIF), la CAEE prétendait rejoindre
le Syndicat des Eaux d’Ile-de-France uniquement pour une durée déterminée en
se réservant la possibilité expresse de s’en retirer au bout de deux ans, une possibilité qui n’est pas prévue par la loi ! Ce qui rend la délibération illégale.

Une gestion publique de l’eau, démocratique et transparente, est toujours
possible à Est Ensemble et en Île-de-France.

La Coordination EAU Île-de-France a besoin de votre soutien et de votre participation pour mener ce combat jusqu’au bout et le gagner!

Vers des Assises régionales des associations pour l’eau en Île-de-France

La Coordination EAU Île-de-France se réjouit que la Région Île-de-France ait
décidé, lors de sa Commission permanente du 19 mai, l’octroi d’une
subvention de 50 000 EUR pour l’organisation d’Assises régionales des
associations pour l’eau.
Créée en juin 2008, la Coordination EAU Île-de-France promeut une gestion
publique et démocratique de l’eau, en lien étroit avec les usagers et leurs
associations, dans le respect de l’environnement. Elle a mené la lutte pour
une gestion publique au SEDIF, qui se prolonge actuellement à Est Ensemble.
Elle a exprimé ses propositions dans le débat sur la tarification sociale et
le droit à l’eau ; plus récemment, elle a été à l’initiative d’un Colloque
sur l’eau et l’agriculture. Elle sensibilise un large public au travers de
ses deux expositions itinérantes, l’eau en Île-de-France et la démocratie au
fil de l’eau ou encore, en multipliant les projections-débats de Water makes
money. Enfin, elle prépare activement le Forum alternatif mondial de l’eau
(FAME) qui aura lieu en mars 2012 à Marseille. La Coordination fêtera ses
trois ans le vendredi 10 juin à Bondy!
Avec les Assises, une nouvelle étape s’ouvre pour mettre en réseau
usagers-citoyens, associations et élus et les faire participer à toutes les
décisions qui engagent leur avenir, qu’il s’agisse de la préservation de la
ressource, de la transparence indispensable en matière de gestion, comme de
la prise en compte de la situation des populations les plus fragilisées,
directement affectées par l’augmentation croissante du prix de l’eau. Pour
mettre en résonnance aussi toutes les formes d’intervention citoyennes et
associatives: porteurs de parole dans la rue, théâtre-forum, expositions,
vidé-eau-activisme, colloques, recours juridiques, conférences-débats, etc.
Une première réunion de travail est prévue samedi 25 juin au Conseil
régional d’Ïle-de-France

Hydrogaïa: une préfiguration de l’avenir de l’eau et du Forum mondial de l’eau à Marseille en 2012?

Le mercredi 25 mai, s’est ouvert à Montpellier, le salon professionnel sur
l’eau Hydrogaïa, sorte de foire commerciale pour faire connaître les
technologies de traitement des eaux. Hydrogaïa s’affiche comme un événement
incontournable de la filière eau, avec comme point central la rencontre des
leaders internationaux du marché. Au coeur du salon, trois jours de
conférences sous le patronage de quatre acteurs clés: le pôle mondial de
l’eau qui regroupe les universités et les entreprises et qui est dirigé par
Véolia, la recherche incluse dans le pôle, une association internationale
des ingénieurs de l’eau et l’agglomération de Montpellier. L’Agence de l’eau
Seine-Normandie qui ne trouve pas d’intérêt aux rencontres associatives dans
sa propre région est également présente! Tous vont dans le sens de ce qui
leur parait une évidence: l’eau, c’est une question de marché.

Les trois thèmes retenus pour ces conférences sont pourtant des thèmes
controversés: la gouvernance de l’eau, Eau et Méditerranée, réutilisation
des eaux de toutes origines. Il ne faut pourtant pas attendre de
controverses dans cette manifestation, les intervenants étant tous, de près
ou de loin, associées aux entreprises privées de l’eau.

Alors que la rive sud de la Méditerranée se bat pour accéder à la
démocratie, à la parole libre, à la lutte contre les inégalités sociales et
aux droits politiques, nous connaissons sur la rive nord un exemple de
déséquilibre dans les moyens dont disposent les acteurs sociaux économiques.
Fort des moyens financiers et des relais politiques, Hydrogaïa pèse
évidemment plus que tout autre manifestation indépendante des pouvoirs sur
l’eau, tels qu’ils se sont consolidés depuis 20 ans en France.

Faire entendre d’autres voix sera difficile dans la perspective du Forum
Mondial de l’Eau de Marseille en 2012, alors qu’Hydrogaia se présente comme
un pas vers 2012. Dans une démocratie, il serait bon de ne pas oublier que
l’eau n’est pas forcément une marchandise et que sa gestion ne devrait pas
dépendre de deux ou trois oligopoles. Dans une démocratie, on peut
légitimement s’interroger sur les relations entre la recherche publique et
les entreprises privées. On peut aussi confronter les modèles économiques et
politiques et se demander sur quelles bases se retrouvent ainsi des élus de
gauche comme de droite.

Rendez-vous à tous ceux qui veulent construire des alternatives au modèle du
marché de l’eau, à la recherche publique pilotée par les entreprises et aux
collusions entre pouvoirs politiques et économiques au Forum Alternatif
Mondial de l’Eau (FAME) à Marseille!