La première condition est d’obtenir des financements publics. Car, si ceux-ci se déversent en abondance (au moins 30 millions d’euros) sur le FME, rien n’est encore certain pour le FAME. « Ce soutien serait de bonne tradition républicaine, comme il a été pratiqué notamment par le président de la république, M. Chirac, lors du Forum social européen en région parisienne en 2003 et lors d’autres contre-sommets », rappellent les organisateurs dans un courrier adressé à Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Ecologie, début décembre… La région PACA (où se dérouleront le FME et le FAME) a annoncé son soutien aux deux manifestations (dans des proportions de 1 à 10 en faveur du FME). D’autres collectivités territoriales peuvent suivre. Tout cela est à concrétiser très rapidement maintenant. En tout cas, dans les collectivités territoriales, il s’agit d’une bonne occasion pour la gauche, socialiste en particulier, de mettre en cohérence ses actes avec ses discours, ce qui n’est jamais évident dans le domaine de l’eau, on l’a vu encore récemment avec le retour de l’agglomération Est Ensemble dans le giron du SEDIF-VEOLIA par le vote des élus du PS, de la droite et d’une minorité des élus du PCF https://eauidfactu.blogspot.com/2010/12/communique-de-la-coordination-eau-ile.html
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FAME 2012 : Sur la route de Marseille -(1)
Un Forum mondial de l’eau (FME) se tient tous les trois ans : le dernier était à Istanbul en 2009, le prochain sera à Marseille en mars 2012. L’initiative en revient au Conseil mondial de l’eau qui regroupe multinationales et Etats les plus puissants. Son président est le Français Loïc Fauchon, PDG de la Société des eaux de Marseille, filiale de VEOLIA. Créé en 1995, le Conseil mondial de l’eau se veut « la voix de l’eau », c’est-à-dire qu’il élabore un discours de l’eau au niveau global. Que l’eau devienne un sujet politique majeur à l’échelle du monde est tout à fait souhaitable. Là où le bât blesse, c’est que cette tâche devrait revenir à une institution internationale placée sous l’égide de l’ONU, pas à un groupe privé. C’est un peu comme si à la place du conseil de sécurité de l’ONU, il y avait une assemblée de marchands d’armes et d’Etats, présidée par M. Dassault. De fait, cela dépasse de très loin le lobbying « ordinaire »: la politique est privatisée ! Sous la houlette des entreprises, le Forum mondial de l’eau mobilise et influe sur les décideurs politiques à tous les niveaux et se conclut par une déclaration des ministres ou des chefs d’Etat qui donne la feuille de route pour les prochaines années. Les 20 000 participants attendus à Marseille seront pour l’essentiel des élus, des fonctionnaires et des dirigeants d’entreprises publiques !
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Ecoutez les voix de l’eau!
Le combat pour l’eau a reçu en juillet 2010 une consécration historique avec la reconnaissance par l’Assemblée générale de l’ONU du droit à l’eau et à l’assainissement. Le Conseil mondial de l’eau qui prétend incarner « la voix de l’eau » devrait célébrer cet événement qui donne tout le sens et la portée de l’action pour l’eau. Il pourrait organiser une grande manifestation internationale pour donner un nouvel élan à la mobilisation mondiale en faveur de l’eau.
Vous dîtes ? Le Conseil mondial de l’eau organise un Forum mondial de l’eau en mars 2012 à Marseille ? Bravo, c’est l’occasion rêvée. Et donc le droit à l’eau et à l’assainissement sera évoqué …du bout des lèvres !
Vote à Est-Ensemble: et après?
ADHÉSION D’EST ENSEMBLE AU SEDIF: la tromperie est manifeste!
Dès le 2 décembre, dans les Echos, M. Santini leur répondait : « >l’adhésion est conclue pour la durée du contrat, c’est-à-dire douze ans ».
Voir un deuxième article de Santini, dans la Gazette des Communes: « Une approche décomplexée de la politique de l’eau »! Quel audace!
Ce qui était soi-disant impossible dans la perspective d’une gestion publique en régie, devient possible pour adhérer au SEDIF.
En effet, le Conseil communautaire du 14 décembre est appelé à se prononcer sur une convention provisoire de trois mois (renouvelable !) entre le la communauté d’agglomération Est Ensemble, le SEDIF et VEOLIA.
PRESSE Est Ensemble/2011
LA PRESSE EN PARLE
Politis : « Bataille de l’eau à Est Ensemble ».
Bakchich info : « Véolia et les eaux troubles d’Ile-de-France ».
Le Parisien : « Est-Ensemble : l’agglo adhère au syndicat des eaux »
Après le vote à Est Ensemble
Le conseil communautaire d’Est Ensemble a voté l’adhésion de l’agglomération au Syndicat des Eaux d’Île-de-France (SEDIF), ce qui revient à confier la gestion de l’eau à VEOLIA, par les 53 voix des élus du PS, de la droite (UMP et MODEM) et de certains élus du PCF (Bobigny et Le Pré). C’est un très mauvais coup pour tous ces habitants de Seine Saint-Denis qui vont continuer à payer un des tarifs les plus chers de France pour l’eau. Que les populations les plus démunies soient contraintes de verser une rente aux actionnaires d’une entreprise du CAC40, pour accéder à un droit fondamental, est une injustice absolue ! Que les questions légitimes posées sur la qualité de l’eau, et donc sur la santé des habitants, n’aient pas trouvé le plus petit début de réponse en dit long sur l’esprit de responsabilité des élus qui ont fait le choix du SEDIF/VEOLIA.
