Le Mouvement national de lutte pour l’environnement (MNLE 93) dénonce un projet de baignade « écologique » dans une zone classée Natura 2000, ce qui constitue « une altération profonde de l’usage de ce grand parc ».
Le département de la Seine-Saint-Denis promeut un site de baignade dans le parc Georges Valbon, situé sur Saint-Denis et la Courneuve. Le projet avance vite avec des travaux de terrassement déjà annoncés pour septembre 2022. Les élus justifient le projet par une demande forte d’accès à l’eau et par une carence de la Seine-Saint-Denis en piscines.
Or, il s’agirait d’une altération profonde de l’usage de ce grand parc créé au début des années 1970, protégé, classé en Zone Natura 2000, doté d’une faune et d’une flore exceptionnelles.
C’est aujourd’hui un lieu agréable, paisible et ouvert aux activités humaines préservant la nature, sa faune et sa flore. Un lieu propice à la contemplation, la marche ou la course à pied dans ce magnifique environnement. Ce caractère et ces usages doivent être protégés !
ENCORE UN PROJET DOUTEUX QUI QUESTIONNE LES CHOIX D’AMENAGEMENT !
Le parc départemental Georges Valbon est classé Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Floristique et Faunistique (ZNIEFF) de type II « Parc départemental de la Courneuve ». Une partie du parc est classée en ZNIEFF de type I « Plans d’eau et friches du Parc départemental de la Courneuve ». Il fait partie du site Natura 2000 (ZPS) de la Seine-Saint-Denis.
POUR L’ESSENTIEL, CE PROJET EST CONTRAIRE A CE QUI EST AUTORISE EN ZONE NATURA 2000.
De surcroit, le PLUi de Plaine Commune révisé, propose la création de 3 secteurs de taille et de capacité d’accueil limité (STECAL) déraisonnable en zone non constructible (5,7 hectares). C’est une surface totale de 14,1 ha de zone N qui deviendrait constructible. Or, le recours à cette procédure est exceptionnel et pour des surfaces limitées.
A cela s’ajoute « l’incapacité » du CD93 d’entretenir correctement les espaces qu’il a en gestion -en particulier lors des périodes de très forte fréquentation des parcs, c’est depuis quelques années le cas dans le parc Georges Valbon. Plus de 3000 personnes par jour dans un espace à contrôler, demandera des moyens énormes de gestion : Comptage -maxi 1000 en instantané ce qui a conduit à la fermeture de toutes les bases le week-end dernier – Maintien de la qualité sanitaire – Gestion des reflux et par conséquent conflits – Gestion lors des périodes de fermeture à la baignade. Autant de sujets qui a l’expérience, nous font douter.
Des solutions économes et faciles à mettre en œuvre existent pour faciliter l’accès à l’eau :
– canaux nageables (Bassin de la Villette, Paris)
– baignade écologique (730 m. square Diderot, Pantin)
– camions piscine ou piscine mobile (Hauts de France)
A nouveau, on tente de nous imposer ce projet en l’inscrivant dans l’Héritage des JOP 2024, sans débat ni consultation, avec ce même argument : « le projet s’inscrit dans une démarche de préservation des espaces naturels etc. » (Source : dossier DRIRE). Impossible d’y croire face aux dégâts des projets JOP 2024 sur l’environnement et le bien-être !
L’abandon du projet d’extension des épreuves de tir sur le Boulodrome montre le succès des mobilisations. Aujourd’hui, empêchons la dégradation des zones naturelles classées, stoppons l’engagement de travaux et organisons une consultation des habitant.e.s.
Défendons et augmentons les Zones Natura 2000 dans le département comme le bois Saint Martin ! Aucune dérogation, ces sites vulnérables doivent être sanctuarisés !