
- Et si la voracité des nouveaux actionnaires, Meridiam , Black Rock ( Fonds de pensions américains) était la vraie cause de la casse sociale chez Suez a laquelle M. Girre dit être confronté et rend non résolue à ce jour la réappropriation publique du réseau interconnecté du Sud Francilien (RISF) ?
- Et si 50 ans de possible détournement de biens et d’argent public auraient fait de Suez dans le Sud Francilien un monopole absolu, bénéficiant d’une rentabilité financière au-dessus de la normalité capitalistique à laquelle M. Girre aspire?
- Et si M. Girre comme M. Pellegrini en 2022 , Mme Soussan en 2023, M. Deau en 2024, cherchait lui aussi, une fois de plus, à gagner du temps ?
Le nouveau positionnement stratégique de Suez
RISF: la balle est dans le camp de Suez
Sud Francilien : il faut soutenir Michel Bisson
La lettre de soutien de l’association Attac Essonne à Michel Bisson, Président du syndicat Eau du Sud Francilien
Monsieur le Président,
Nous avons, avec un mélange d’effarement et d’amusement, pris connaissance de l’assignation devant le tribunal judiciaire d’Évry que Suez vous a adressée en tant que président du Syndicat des Eaux du Sud Francilien.
Par delà l’aspect grotesque de cette injonction nous voulons tout d’abord vous assurer de notre total soutien, à vous Michel Bisson comme président traité comme un voleur de bicyclette, mais aussi à tous les membres du syndicat qui sont, quelles qu’aient pu être leurs opinions, attaqués collectivement par Suez dans leurs mandats de défenseurs de l’intérêt collectif.
Intérêt collectif, service public, il semble que ces notions soient totalement étrangères aux dirigeants de Suez. Leur assignation est claire. Pour eux l’eau potable n’est qu’une marchandise comme les autres qu’ils sont en droit de vendre au prix qu’ils imaginent pouvoir fixer eux même.
Peu leur importe que la production d’eau potable soit indispensable à sa distribution. Peu leur chaut que la déclaration d’utilité publique qui leur a permis de construire l’usine de Morsang-sur-Seine comporte un paragraphe qui rappelle qu’en absence de concession (négociée donc sur la base de l’intérêt général et en justifiant tout tarif) la Lyonnaise, ancêtre de Suez, aurait dû faire valider ses prix auprès de la préfecture afin qu’ils soient conformes au prix de revient.
Pour les actuels dirigeants de Suez (au vrai Suez-Meridiam-BlackRock), vous avez, en bloquant le prix qu’ils perçoivent, pourtant bien au dessus de leur prix de revient, commis l’irréparable en vous en prenant à la marge de leurs actionnaires, vous n’êtes que des voleurs.
Pourtant, s’il y a bien eu vol, il fut commis par la Lyonnaise des Eaux et il continue avec Suez.
Au début des années 70, pour établir le prix de l’eau potable sur la ville nouvelle, la Lyonnaise a réclamé que les dépenses faites pour créer le réseau de production et de distribution, soient peu à peu amorties par un prélèvement sur les factures d’eau des abonnés.
C’est ainsi que le premier tarif incluait un amortissement qui correspondait à la moitié du prix de vente de l’eau. L’amortissement des équipements était assuré en 24 ans.
Mais depuis ? Les prix pratiqués par Suez sont restés au même niveau. Nos factures continuent à payer des équipements déjà amortis et, sans doute, plutôt deux fois qu’une. Qui est le voleur ?
Il y a un peu plus d’un an, Suez a proposé de vendre son eau au prix de 0.76€/m3, un peu moins si vous aviez accepté de les aider à éliminer un peu plus ses concurrents. Sans prétendre vendre à perte. Et en continuant à réclamer beaucoup plus aux collectivités. Qui est le voleur ?
Nous n’avons pas oublié que ce prix était prévu dans une offre de Suez qui incluait l’invraisemblable exigence que le syndicat lui achète le réseau, au prix fort, mais n’en récupère la propriété que 20 ans plus tard…
Cette offre, il est vrai a pu faire illusion auprès de quelques élus, surtout dans les intercommunalités où Suez entend pratiquer les prix les plus exorbitants. Mais dés que chacun a pu constater que non seulement les prix ne baisseraient pas partout, même au prix d’un endettement pour 45 ans, qu’il faudrait attendre 20 ans pour récupérer la pleine maîtrise de la production d’eau, la solidarité a joué et plus aucun vote du syndicat n’a été exprimé en faveur de ce projet d’accord honteux.
Pour tenter de prétendre le contraire, les avocats de Suez s’appuient sur une lettre interne au syndicat qui invitait son président à donner son accord à « l’offre » de Suez. Nous notons que Suez, si souvent attaché au secret des affaires s’empare d’un document interne qui n’a aucune valeur contractuelle puisqu’il n’a pas été approuvé par le syndicat.
Fort heureusement. Et c’est aussi pour cela que notre soutien vous est acquis ainsi qu’à à tous les élus visés par l’injonction.
Nous notons aussi que la société qui vous assigne en justice, « Eau du Sud Francilien » a des comptes bizarres, par exemple cette société n’a officiellement aucun salarié. Pourtant ses comptes publics font apparaître le versement de plus d’un million d’euro en « salaires et charges sociales » pour 2024 !
Notre soutien va bien naturellement à ceux qui, comme Philippe Rio ou Stéphane Beaudet ont pris l’initiative de saisir l’Autorité de la Concurrence.
Notre soutien va aux conseils municipaux qui ont voté des résolutions allant dans le sens du SESF et en particulier à celui de Grigny qui a décidé d’un recours devant le tribunal administratif.
Mais notre soutien va aussi aux membres du syndicat qui se sont fait abuser pendant quelques jours par la présentation mensongère de l’offre de Suez de l’an dernier et qui ont su rester fidèles aux objectifs du syndicat. Aujourd’hui, aucun membre du syndicat ne soutient l’offre de Suez.
Soyez assuré que nous serons toujours à vos côtés jusqu’à ce que l’intégralité du réseau de production et de distribution d’eau potable revienne au domaine public.
– Jean-Pierre Gaillet, représentant ATTAC au conseil d’exploitation de la régie de l’eau de Grand Paris Sud
– Laurence Gauthier, animatrice du comité ATTAC Val d’Orge
– Bernard Maurin, ancien vice-président de la régie de l’eau des Lacs de l’Essonne au titre d’ATTAC
– Jean-Yves Sage, Président de l’AFCLA qui regroupe les comités ATTAC de l’Essonne