Eau : Grand Paris Sud fait le choix de la puissance publique pour les « biens communs »

A l’issue de son conseil d’agglomération qui s’est tenu le mardi 15 décembre, Grand Paris Sud a annoncé l’arrivée de sept nouvelles communes au sein de sa régie publique de l’eau, à compter du 1er janvier 2022. Extraits d’un article publié dans le Journal du Grand Paris.

A l’occasion d’une conférence de presse organisée mardi 15 décembre 2020, l’intercommunalité Grand Paris Sud a annoncé le franchissement d’une nouvelle étape vers la maitrise publique de ses ressources, signe de ses ambitions écologiques. « Dans le cadre du plan climat, nous allons multiplier par cinq la part d’énergies renouvelables sur le territoire, tout en diminuant de 45 % notre empreinte carbone, a déclaré Michel Bisson, président (PS) de Grand Paris Sud. Il faut être durable et pour cela il faut aussi se réapproprier tout ce que l’on considère être des biens essentiels, dit bien communs, en somme tout ce qui va se raréfier dans les années à venir et entrainera des problèmes qu’il faudra traiter de manière équitable. Nous engageons donc de grands chantiers autour de la maitrise publique de l’eau, des déchets, de l’énergie, du numérique et aussi de la mobilité », a-t-il poursuivi.

Sept nouvelles communes pour la régie de l’eau

Concrètement, la réappropriation de ces biens communs se traduit par l’arrivée de sept nouvelles communes (*) au sein de la régie publique de l’eau Grand Paris Sud. Au 1er janvier 2022, elle deviendra la deuxième plus importante régie de ce type dans la région, derrière Eau de Paris. Ses objectifs sont clairs : assurer l’efficacité du service et la transparence des prix. « Nous allons distribuer une eau au juste prix, voire à un prix moindre, pour conserver un niveau de service équivalent à celui opéré et les communes connaitront une baisse de la tarification par rapport à aujourd’hui », précise Philippe Rio, vice-président de l’intercommunalité en charge des questions de développement durable. Par ailleurs la régie s’occupera uniquement de la distribution et non de la production.

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Michel Bisson, président de Grand Paris Sud. © Jgp

« Nous lançons ce chantier de la maitrise publique sur des biens essentiels car seule la puissance publique peut garantir la durabilité et un accès équitable à l’ensemble des citoyens », a justifié Michel Bisson. L’arrivée des sept communes au sein de la régie publique double quasiment le périmètre de celle-ci. « C’est un enjeu important mais nous allons réussir, grâce à l’expertise en matière d’ingénierie que nous possédons, nous avons d’excellents professionnels sur des métiers très techniques, ce qui nous permet de reprendre la distribution et de nous poser la question sur la reprise de la production », a signalé le président.

Respecter le choix des communes

Cette volonté de réinvestir les ressources communes ne traduit pas pour autant une défiance à l’égard des entreprises privées qui, jusque-là, s’occupaient de la distribution de l’eau. « Il n’y a pas dans notre esprit de remise en cause de l’expertise de Suez, a assuré Michel Bisson. L’eau est un bien commun, elle doit être gérée par la puissance publique, c’est notre constat, et nous nous appuierons sur l’expertise de Suez si besoin ». Outre ce changement de paradigme, la reprise en main de Grand Paris Sud est facilitée par la taille de l’intercommunalité, jugée « suffisamment importante » pour mener à bien ces projets.