Un projet d’eau potable sans chlore ni micropolluants est au cœur d’un débat public. Pour ses opposants, le projet compromet la lutte contre les pollutions dès leur origine. Par Erwan Manac’h
Faut-il déployer des technologies de pointe pour répondre au problème de la pollution de l’eau ? Le 20 avril s’ouvrait à Paris un vaste débat public autour d’un projet controversé d’usine d’eau potable à « osmose inverse basse pression » (OIBP). Une opposition frontale est rapidement apparue, parmi la foule massée dans la cale d’une péniche, au cœur de la capitale, pour la soirée de lancement du processus qui doit durer trois mois.
D’un côté, le Syndicat des eaux d’Île-de-France (Sedif), pourvoyeur d’eau potable de quatre millions de Franciliens, qui compte déployer la technique dans ses trois principales usines (Méry-sur-Oise, Choisy-le-Roi et Neuilly-sur-Marne). Il promet une eau sans chlore ni calcaire ou micropolluants.
De l’autre, militants écologistes, élus locaux et syndicats mixtes s’inquiètent d’un projet coûteux aux nombreux effets collatéraux.