Le conseil territorial d’Est Ensemble a voté à l’unanimité mardi 14 décembre la demande de sortie du SEDIF des villes de Bobigny et de Noisy-le-Sec. C’est la volonté clairement et démocratiquement exprimée par les villes. Le SEDIF doit l’entendre et la respecter. Voici l’intervention d’Olivier Sarrabeyrouse, maire de Noisy-le-Sec.
Vous comprendrez que c’est avec une certaine satisfaction que j’interviens devant vous ce soir sur ce sujet de la Régie publique de l’eau.
Nous réparons ce soir au Conseil Territorial et nous concrétiserons demain au conseil municipal une erreur, je dirai même plus, une faute de la majorité précédente à Noisy le Sec.
La décision de l’ancien Maire de Noisy révélait une nouvelle fois le manque de solidarité de notre commune avec ses voisines du Territoire. Le manque d’ambition et de vision d’avenir. Cette décision, comme tant d’autres, (et celle du prolongement du T1), a eu pour conséquence d’exclure Noisy de toute démarche collective. Elle a fait peser sur nos concitoyennes et nos concitoyens les conséquences d’un narcissisme, un enfermement municipal.
Je ne referai pas ici l’histoire de cette aventure d’aller vers une régie publique de l’eau. Dès la création de notre territoire les élu.e.s de gauche de Noisy ont apporté leur soutien à cette démarche en pesant les avantages et inconvénients.
Les raisons vous les connaissez, notre attachement au principe que l’eau est un bien commun et qu’elle doit pouvoir revenir dans le giron public. Nous sommes aussi sensibles aux arguments du prix, car les habitants, plus durement qu’ailleurs, souffrent d’une baisse de leur pouvoir d’achat. Je rappelle ici que le taux de pauvreté à Noisy-le-sec est de 31% dans le trio de queue territorial avec Bondy et Bobigny. Donc, tout ce que nous pouvons faire, pour qu’à terme, les dépenses incompressibles frappent moins lourdement nos concitoyen.n .e .s., est une bonne chose. Cela vaut pour l’eau, comme pour le prix des loyers, alors que nous avons obtenu enfin la possibilité de profiter comme Paris de la mesure d’encadrement des loyers.
Il faudra aussi réfléchir au prix de l’énergie et de l’alimentation. Tout ce qu’une collectivité ou un territoire peut faire pour que recule le dogme de la concurrence libre et non faussée vantée par le pouvoir aussitôt rejetée par le peuple en 2005, est la démonstration qu’il y a encore des élus dans ce pays qui ont la foi dans le développement du service public.
Les chèques de 100 euros octroyés par le gouvernement ne sont qu’un cautère sur une jambe de bois. Il faut, partout où nous le pouvons, démontrer que le service public est moins cher et plus fiable. C’est donc bien aux racines du mal qu’il faut s’attaquer et non pas simplement être dans une logique de réparation.
Le poids des habitudes, la « force de frappe » en matière d’investissement du SEDIF ont longtemps effrayé les élu.e.s pour prendre le chemin de l’autonomisation.
Nous avons à chaque étape, respecté les engagements pris dans cette enceinte.
Je n’interviendrai pas sur les deux prochaines délibérations qui sont dans la continuité de celle que le Président Bessac présente à nos suffrages.
Les raisons de notre séparation à l’amiable sont très bien détaillées dans la notice accompagnant la deuxième et la troisième délibération.
Contrairement à ce que craignaient certains il ne s’agit pas d’un saut dans l’inconnu et le choix n’était pas le SEDIF ou le néant.
La convention qui est proposée avec Eau de Paris est la garantie qu’il y aura bien continuation dans l’approvisionnement sans difficultés pour les usagers.
La période qui s’ouvre va obliger nos deux institutions Est Ensemble et le SEDIF à conclure un accord cadre. Le diable se cache toujours dans les détails, mais je fais confiance à l’équipe d’Est Ensemble aux élus en charge de ce dossier et au Président Bessac, pour défendre les intérêts de la population d’Est Ensemble.
Noisy comme Bobigny sont heureux de ne plus être le caillou dans la chaussure du territoire sur un dossier aussi important.