Grand-Paris-Sud étoffe sa régie de l’eau

La régie de l’eau de Grand-Paris-Sud, qui couvrait jusqu’ici six communes, s’étend à sept autres. Elle deviendra la deuxième plus grande régie d’eau d’Ile-de-France, derrière Eau de Paris. Par Alain Piffaretti, publié le 30 déc. 2020.

Elle va doubler de volume. La régie de l’eau Grand-Paris-Sud, créée en 2013, comptabilisait jusqu’ici six communes (Bondoufle, Evry-Courcouronnes, Grigny, Lisses, Ris-Orangis et Villabé). Le vote du conseil communautaire de l’agglomération, le 15 décembre dernier, étend la régie à sept nouvelles communes : Corbeil-Essonnes, Le Coudray-Montceaux, Cesson, Lieusaint, Nandy, Savigny-le-Temple et Vert-Saint-Denis. Cette adhésion sera effective le premier janvier 2022. Régie de l’Eau Grand-Paris-Sud, deuxième régie d’eau francilienne, couvrira alors les besoins de près de 270.000 habitants. Soit plus des trois-quarts des 350.000 habitants de l’agglomération.

La distribution de l’eau des sept communes entrantes est actuellement assurée par Suez qui cédera sa place à la Régie au premier janvier 2022. « Ce vote représente le résultat de deux ans de travail et de concertation avec les maires, indique Philippe Rio, premier vice-président (PC) de Grand-Paris-Sud (GPS) et maire de Grigny. Nous avons fait le choix de la maîtrise publique d’un bien commun ». Bruno Piriou, nouveau maire de Corbeil-Essonnes renchérit : « l’eau est un enjeu capital pour l’avenir de la planète et ne devrait pas pouvoir faire l’objet de plus-values financières. Les citoyens doivent posséder la maîtrise démocratique de ce bien commun ».

Diversification

GPS entend profiter de ce nouvel essor pour pousser sa politique de diversification et de lutte contre la « précarité hydrique ». « Nous avons intérêt à diversifier nos approvisionnements en puisant à la fois dans les nappes et dans la Seine lorsque c’est possible », précise Michel Bisson, président (PS) de l’agglo et maire de Lieussaint, qui ajoute : « Depuis sa création la régie porte une politique de préservation et diversification de la ressource en eau ».

Dans les cartons de la régie : un projet de coopération renforcée avec Eau de Paris. Une partie de l’eau de la capitale est puisée dans des sources en Seine-et-Marne. La ressource est acheminée via des canalisations qui traversent le territoire de Grand-Paris-Sud. Des études sont actuellement menées afin que GPS puisse utiliser une partie de cette eau, via des piquages.

GPS souhaite aussi œuvrer avec Eau de Paris sur les délicates questions de dépollution de l’eau en amont du traitement. « Eau de Paris possède une démarche vertueuse et nous voulons nous inspirer de leur savoir-faire », détaille Michel Bisson. Grand-Paris-Sud s’est notamment donné pour objectif de réduire de 45 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici dix ans. Et de multiplier par cinq les énergies renouvelables.

Maîtrise des coûts

Les élus jugent également possible, à terme, une baisse du prix de l’eau. « L’eau délivrée par Suez est de bonne qualité, mais elle est trop chère. Les marges sont trop élevées. Aujourd’hui, les collectivités publiques ont atteint un niveau de technicité suffisant pour pouvoir délivrer un service de qualité à moindre coût ! », assure Philippe Rio. Les responsables de la Régie de l’Eau de GPS assurent par ailleurs garantir la plus grande transparence sur la fixation du prix de l’eau. Des associations d’usagers, notamment l’UFC Que-Choisir et des collectifs de quartiers sont présents dans le conseil d’exploitation de la Régie, aux côtés d’élus de chaque ville-membre.

Afin d’assurer une meilleure maîtrise de la qualité et du prix de l’eau, la Régie envisage en outre de se renforcer en amont, du côté de la production de l’eau. Sur cinq usines, deux sont entre les mains de GPS (Corbeil et Saintry) et trois autres (Morsang, Viry et Vigneux) de Suez. Un possible transfert de propriété de ces moyens de production fait actuellement l’objet de négociation. A GPS, on tient cependant à affirmer « travailler en bonne intelligence avec Suez ». L’équipe de la régie – une vingtaine de personnes – s’appuie d’ailleurs sur Suez pour la réalisation de certaines opérations très techniques.

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