Le bocage sahélien, quesaco?

Depuis tant d’années que nous parlons du bocage sahélien, nous en partageons les activités et les résultats du terrain sans prendre assez le temps d’en exposer les fondements ; c’est ce que nous vous proposons aujourd’hui, en espérant que cela vous éclaire ! Par l’association TERRE VERTE.

Le bocage se définit comme étant le maillage d’un réseau de haies-vives entourant chaque parcelle de culture ou d’élevage, formant un paysage qui conserve une partie du rôle de la forêt originelle dans les activités agropastorales. Le bocage fut traditionnellement une pratique paysagère d’adaptation à un milieu soit difficile (escarpé, humide, venteux) ou en voie de dégradation du fait d’une surexploitation (érosion, surpâturage). On retrouve cette forme paysagère principalement en Europe de l’Ouest et dans quelques pays d’Afrique (Togo, Cameroun, Rwanda).

Le bocage sahélien est l’adaptation de cette pratique au contexte sahélien en proie à une désertification pernicieuse depuis le milieu du 20ième siècle. Au Sahel, le bocage a pour première vocation de garder l’eau de la pluie là où elle tombe, par des aménagements de diguettes et de mares qui sont renforcées et pérennisées par des haies vives qui gardent la totalité de l’eau pluviale dans chaque champ. Cette eau n’en sortira que par l’infiltration vers les nappes phréatiques ou par l’évapotranspiration.

De ce « ruissellement zéro », il résulte une végétalisation efficiente de l’espace rural sahélien et sa reconquête par les paysans dans le maintien de la biodiversité de ce milieu naturel extrêmement fragile, en conciliant dans un même espace : forêt, agriculture et élevage.

Il en résulte un milieu totalement restauré où agriculture n’est plus synonyme d’érosion, où élevage n’est plus synonyme de surpâturage et où les arbres et arbustes sont harmonieusement intégrés à l’environnement : le bocage sahélien !

Pour relever le défi de l’aménagement bocager à grande échelle, TERRE VERTE s’appuie sur une approche communautaire avec des associations inter-villageoises ayant des fermes pilotes comme chevilles ouvrières. La question foncière étant la clé de tout aménagement des terres rurales, pour l’embocagement, c’est un modèle de copropriété coutumière qui a été retenu, afin de concilier exigences communes et propriété individuelle, chère aux paysans.

Parallèlement, les fermes pilotes participent à la structuration des chemins ruraux en les bordant d’arbres, à la création de jardins pluviaux et de bullis là où on ne maitrise plus le ruissellement ; toujours dans le même objectif de garder l’eau de la pluie dans les terroirs, pour donner de l’avenir à nos paysages ruraux et aux populations qui y vivent !

Pour aller plus loin, consultez cette note conceptuelle, visionnez ces films en ligne ou lisez notre ouvrage « Wégoubri : un bocage au Sahel ».

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