L’« empreinte eau » de la France, qui englobe l’eau utilisée pour produire des biens importés, dépasse de plus de deux fois la ressource prélevée sur son sol, signale une étude du ministère de la Transition écologique. Par Joël Cossardeaux publié le 22 déc. 2020 dans Les Echos.
C’est un paradoxe propre aux pays développés dont les habitants tardent encore à prendre conscience. La France, comme la Suisse, la Suède ou encore la Corée du Sud, consomme bien plus d’eau qu’elle n’en prélève à l’intérieur de ses frontières. Cette ressource non puisée in situ provient des biens et services importés dans la production desquels elle a joué un rôle, aussi bien dans l’agroalimentaire que dans l’industrie. A l’opposé, les exportations françaises font couler beaucoup moins d’eau, signale le ministère de la Transition écologique dans le bilan annuel qu’il consacre à l’eau et aux milieux aquatiques.
Ecart très important
L’« empreinte eau » de la France, légèrement inférieure à la moyenne européenne qui est de 233 m3 par habitant, est très au-dessus de la moyenne mondiale (169 m3 par tête). Elle s’avère surtout être plus de deux fois supérieure au volume d’eau consommé par chaque Français sur le territoire national. Cet écart très important l’est encore beaucoup plus au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et en Allemagne, pays au moins aussi arrosés que la France où « depuis le début des années 2000, les prélèvements d’eau ont tendance à diminuer », indique cet atlas de l’eau dans tous ses états.
Tensions sur la ressource
Seule l’agriculture voit sa part de consommation augmenter. Relativement minime en moyenne annuelle (-9 %), elle dépasse 50 % l’été quand la ressource disponible est moins importante. Ces périodes de tension sont de plus en plus fréquentes. « Chaque année depuis 2017, des restrictions d’eau sont appliquées sur au moins 30 % du territoire métropolitain », signale ce bilan 2020 de l’état de l’eau en France.
Les eaux de surface sont les plus touchées par les sécheresses à répétition de ces dernières années. Pas moins de « 90 départements ont fait face à des cours d’eau en situation d’assèchement de fin mai à fin septembre 2019 », indiquent les experts du ministère de la Transition écologique. S’agissant des eaux souterraines, la sécheresse annuelle des nappes a été plus longue et plus étendue que la moyenne neuf fois en vingt ans, signalent-ils également.
Importantes marges de progression
Pour ce qui est de la qualité de l’eau, la tendance est à l’amélioration, mais les marges de progression demeurent importantes. « La part des masses d’eau superficielles évaluées en bon état chimique est passée de 43,1 % à 62,9 % et celle des masses d’eau souterraines de 58,9 % à 69,1 % », selon ce bilan tiré de la période 2009-2015. Ce constat est nuancé par une série de bémols. Notamment le fait que « la pollution par les nitrates s’accentue pour 37 % des masses d’eau souterraines sur la période 1996-2018 ».
l’eau n’est pas consommée mais utilisée, la ressource est infini quand on respecte le cycle !
La France ne manque pas d’eau, la consommation (potable, industrie et agricole) ne représente que 2.5% des précipitations annuelles, mais juste de réserve. Actuellement les rivières françaises rejettent entre 50 et 70% des précipitations (alors qu’il ne faudrait jamais dépasser les 30% …) ce qui provoque des inondations, un assèchement mathématique des bassins hydrologiques. Contrairement aux idées reçues les pluies ne viennent pas exclusivement de la mer mais à 70% de l’évapotranspiration et donc des terres, Autrement dit avec 0% d’évaporation on provoque 0% de chance d’avoir des pluies, et au lieu d’évacuer la chaleur on la stocke dans les sols ce qui provoque des canicules et amplifie les effets du dérèglement climatique !
Les sécheresses et les inondations ne sont pas des fatalités liées au dérèglement climatique mais le résultat logique d’une très mauvaise gestion des eaux de surface, Inondation c’est quand l’eau repart trop vite vers la mer, sécheresse c’est quand elle est repartie trop vite …